Évangile du dimanche 4 juin 2017

Du pain sur la table

Fête de la Pentecôte (année A), selon les Actes des apôtres (2, 1-14, 22-23, 32, 36)

1 Quand arrive le jour de la Pentecôte,
[les disciples] sont tous ensemble au même endroit.

2 Soudain, il vient du ciel un son fracassant
comme un vent violent qui se met à souffler.
Il remplit toute la maison où ils sont assis.

3 Alors leur apparaissent comme des langues de feu qui se partagent et il s’en pose sur chacun d’eux.

4 Tous sont remplis du Souffle saint et ils se mettent à parler en d’autres langues
comme le Souffle spirituel leur donne de s’exprimer.

5 Or, à Jérusalem, habitent des Juifs pieux originaires de toutes les nations qui sont sous le ciel.

6 Quand cette voix retentissante se produit, une foule se rassemble;
elle est en pleine confusion car ils les entendent parler chacun dans sa propre langue.

7 Ils sont stupéfaits; ils s’étonnent et disent:
Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens?

8 Comment se fait-il que nous les entendons chacun dans la propre langue dans laquelle nous sommes nés?

9 Parthes, Mèdes et Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie,

10 la Judée et la Cappadoce, le Pont et l’Asie, la Phrygie et la Pamphylie, l’Égypte
et les contrées de la Lybie cyrénaïque; et les Romains qui résident ici;

11 Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons, dans nos langues, parler des merveilles de Dieu.

12 Tous, ils sont stupéfaits et ils se disent l’un à l’autre, tout perplexes:
Qu’est-ce que cela veut signifier?

13 D’autres se moquent en disant qu’ils sont pleins de vin doux.

14 Pierre, avec les Onze, se lève et il élève la voix pour s’adresser à eux:
Hommes de Judée et vous tous qui habitez Jérusalem,
vous devez connaître cela: prêtez l’oreille à mes paroles. …

22 Jésus le Nazôréen que Dieu a désigné pour vous par des miracles, des prodiges
et des signes que Dieu a fait par lui au milieu de nous,

23 vous l’avez livré et supprimé en le faisant crucifier par la main des ‹sans-loi›…

32 Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, nous tous en sommes témoins…

36 Que tout le peuple d’Israël le sache avec certitude:
Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous aviez crucifié

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Le commentaire du pain sur la table,

par Georges Convert.

Voici un récit très surprenant pour nous, gens du 20e siècle?
Que peut bien signifier ce décor digne de la machinerie d’un théâtre d’opéras?
Il nous faudra comprendre les images symboliques de cette manifestation de Dieu
et quel sens peuvent bien avoir ces langues de feu
qui font parler dans la langue des autres.

La place de ce texte dans le récit des Actes.
Notre épisode se déroule lors de la fête juive de la Pentecôte.
La Pentecôte (le mot grec signifie 50) est célébrée sept semaines après la Pâque.
C’est le 50e jour et les Juifs célèbrent en ce jour la fête de la moisson des blés.
Mais la fête fait aussi mémoire de l’alliance du Sinaï
où Moïse a reçu la Charte du peuple de Dieu: la Tora (Ex 19,7-8):
Moïse convoqua tous les anciens du peuple
et il exposa devant eux toutes les paroles que le Seigneur lui avait données.
Tout le peuple répondit d’un même coeur: «Tout ce que le Seigneur a dit, nous le ferons.»

Voilà comment fut scellée entre Dieu et ses fidèles une alliance de communion.
Et un commentaire juif souligne cette unanimité entre les fidèles:
«Lorsqu’ils étaient tous au mont Sinaï pour recevoir la Tora,
ils étaient tous un seul coeur pour accepter avec joie la règle du règne de Dieu.»

Luc notera aussi cette unité: les disciples sont tous ensemble dans le même lieu,
rappel de ce qu’il a écrit: tous, d’un même coeur, sont persévérants dans la prière (Ac 1,14).
Cet engagement dans l’alliance, la fête de Pentecôte le renouvelle chaque année
en invitant chaque Juif à faire serment d’être fidèle aux Paroles de Dieu.
Si Luc reprend des éléments de la description de l’Alliance dans l’Exode
c’est pour faire de cette Pentecôte la célébration de l’alliance nouvelle scellée par Jésus.

Le récit de l’Exode (Ex. 19,16,18-19)
Dès le matin, il y eut des tonnerres, des éclairs, un son de cor très fort.
Le mont Sinaï était tout fumant. Le Seigneur était descendu sur la montage dans le feu.
Le son de trompe allait en s’amplifiant: Moïse parlait et Dieu lui répondait dans le tonnerre.

C’est là que Dieu va donner à Moïse les dix grandes paroles de la Tora.
        Le mot Tora est habituellement traduit par Loi.
Mais ce mot a plutôt le sens d’Enseignement qui indique une direction:
ce qui est prescrit pour agir et marcher dans le droit chemin.
On pourrait peut-être traduire Tora par Règle: la Règle d’une vie droite.

Quel lien y a-t-il entre les tonnerres, les éclairs et les Dix Paroles de la Tora?
Les commentaires juifs (appelés les Targums) donne des descriptions de l’événement
qui vont nous faire comprendre la scène que Luc décrit.
        À la synagogue, le texte sacré était lu en hébreu (langue qui n’était plus courante)
et un paraclet le traduisait dans la langue parlée (l’araméen).
Cette traduction était souvent une sorte d’interprétation, de commentaire.
Ces commentaires ont été plus tard mis par écrit: ce sont les Targums.

Voici un texte qui est tiré du Targum Yerushalmi:
«Lorsque la première Parole sortit de la bouche du Dieu Saint,
c’était comme des éclairs et des lampes de feu,
une lampe de feu à sa droite et une lampe de feu à sa gauche.
L’éclair volait dans l’air des cieux et se gravait sur les deux Tables de l’Alliance.
Et la voix disait aux enfants d’Israël:
«Mon peuple, je suis le Seigneur votre Dieu qui vous ai libérés de la servitude.»
Et la deuxième Parole, lorsqu’elle sortit de la bouche du Dieu Saint, c’était comme un éclair.»

Et le texte fait la même description pour chacune des dix Paroles.
Lorsque l’Exode (20,18) dit: Tout le peuple voyait les tonnerres et les éclairs,
l’écrivain juif Philon commente:
«Une voix retentissait du milieu du feu venu du ciel,
dont la flamme se transformait en langage adapté aux auditeurs:
les paroles étaient si claires qu’on avait l’impression de les voir

Et un autre commentateur, Johannan, précise:
«La voix sortit et se partagea en soixante-dix voix, en soixante-dix langues
de façon que tous les peuples l’entendent.
Et chaque peuple entendit la voix dans sa propre langue.»

Ce commentaire a pu inspirer Luc pour traduire l’expérience spirituelle
que vont faire les disciples en cette fête juive de Pentecôte.

La pentecôte chrétienne
À l’époque de Jésus, cette fête rassemble à Jérusalem un grand nombre de pélerins,
venus de la Judée et de la Galilée mais aussi de tous les pays de la Méditerranée
où de nombreux Juifs ont immigré pour faire du commerce.
Ces pélerins sont tous ou juifs de naissance ou des païens convertis (des prosélytes).
Luc y ajoute des Romains qui font partie de l’armée d’occupation.
Luc a déjà souligné la mission donnée par Jésus ressuscité:
Proclamez le message de conversion et de pardon à toutes les nations (Lc 24,47).
Dès ce jour de la Pentecôte, des représentants de toutes les nations qui sont sous le ciel
sont donc le signe que le message de Jésus va être annoncé à l’humanité entière.
Pour décrire cette nouvelle Pentecôte, Luc va reprendre les images de l’Exode,
images qui parlent aux gens.
La présence de l’Esprit divin est décrite par un grand fracas (une voix retentissante),
puis par l’apparition de langues de feu.
Mais, pour Luc, ces langues de feu
-qui symbolisaient les Paroles de la Tora dans le commentaire de l’Exode-
sont le symbole du Souffle divin venant en chacun des disciples.
Comment se fait ce passage des Paroles de la Tora à l’Esprit divin?
Il faut ici se souvenir des prophètes, notamment Jérémie et Ézéchiel:
Voici que viendront des jours où je conclurai une nouvelle alliance.
Je déposerai mes directives au fond des êtres en les inscrivant sur leur coeur
 (Jr 31,31-33).
Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un souffle spirituel nouveau.
J’enlèverai de votre corps le coeur de pierre, je vous donnerai un coeur de chair.
Je mettrai en vous mon propre souffle spirituel
et je vous ferai marcher selon mes préceptes
 (Éz 36,26-27).
Ce jour de Pentecôte va donc voir l’accomplissement des Écritures.
L’Esprit, le souffle d’amour promis par Jésus pour sceller la nouvelle alliance,
se manifeste et vient envahir les disciples de Jésus.
Cette alliance ne repose plus seulement sur l’observance honnête des préceptes
mais sur une communion d’esprit avec le Père.
Comme Jésus a vécu, inspiré par le souffle spirituel de Dieu,
ainsi va-t-il donner à ses disciples de vivre, par son esprit qu’il insuffle en eux.
Ce qui fait vivre le disciple en fils, en fille de Dieu-Père,
ce n’est pas une obéissance servile à des règles,
mais une communion de volonté, d’esprit qui fait rechercher avec Dieu
ce qui est bon pour nous faire grandir et devenir un être libre et aimant.

Ils se mirent à parler en d’autres langues.
S’agit du phénomène du « parler en langues » des groupes charismatiques d’aujourd’hui?
Paul déjà parlait de ce phénomène charismatique dans la Lettre aux Corinthiens.
Il s’agit alors de gens qui profèrent des sons souvent harmonieux
mais le plus souvent inintelligibles
et qui doivent être interprétés par quelqu’un qui en a reçu le don (cf. 1Co 12,10.30):
Celui qui parle en langues s’édifie lui-même mais celui qui prophétise édifie l’assemblée.
Je souhaite que vous parliez tous en langues mais je préfère que vous prophétisiez.
Celui qui prophétise est supérieur à celui qui parle en langue,
à moins que ce dernier n’en donne l’interprétation pour que l’assemblée (l’Église) soit édifiée.
Supposez que je vous parle en langues: en quoi vous serai-je utile,
si ma parole ne vous apporte ni révélation, ni connaissance, ni prophétie, ni enseignement?
Si je prie en langues, mon esprit est en prière
mais mon intelligence est stérile
 (1Co 14, 4-6,14).
Mais en jour de Pentecôte, ce sont les apôtres qui parlent en d’autres langues
et chacun les entend parler dans sa langue:
Nous les entendons parler en nos langues des merveilles de Dieu.
Quel est le sens de ce symbole? On peut l’interpréter ainsi:
le message de Jésus devra être annoncé et vécu dans la langue et la culture de chacun.
Le message d’amour et de bonté de Jésus doit rejoindre chaque personne
dans ce qu’elle vit, dans ce qui fait son univers personnel.
Le missionnaire de Jésus devra rejoindre chaque personne en parlant son langage,
en communiant à ce qui fait sa vie, ses joies et ses peines, ses valeurs et ses espérances.
        Pour apprendre le latin à John,
il ne faut pas seulement connaître le latin, il faut aussi connaître John.
Pour apprendre l’Évangile à Jean, il faut, bien sûr, connaître d’abord l’Évangile.
(On ne connaît vraiment l’Évangile que dans la mesure
où l’Évangile inspire nos gestes les plus simples de tous les jours.)
Mais connaître l’Évangile ne suffit pas, il faut aussi connaître Jean.
Connaître Jean, c’est devenir capable de le rejoindre dans ses intérêts, dans sa recherche.
Connaître l’autre, c’est partager et ce qui le fait vivre et ce qui nous fait vivre:
dialogue nourri d’un intérêt vrai et respectueux pour ce que l’autre pense et vit,
mais aussi dialogue passionné de partager le message de Jésus
en témoignant de la joie qu’il met en notre coeur.
Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, nous tous en sommes témoins…
Que tout le peuple d’Israël le sache avec certitude: Dieu l’a fait Seigneur et Christ.

Quand il s’agit d’être témoin d’une personne passionnément aimée,
témoignage doit rimer avec respect et discrétion.
Le chrétien n’est pas celui qui apporte le Christ aux autres,
mais celui qui -avec une infinie pudeur- rayonne de son amour pour lui,
ou plutôt de l’amour indicible dont il se sait aimé du Christ.
Maurice Zundel traduisait cela ainsi (in revue Nouveau Dialogue 120, p. 29):
«C’est par là que nous serons universels,
que nous n’imposerons rien, que nous ne prétendrons à rien,
que nous ne voudrons rien réformer, rien enseigner;
car il n’y a pas à enseigner l’Amour, ni à enseigner une Personne,
il y a à la rendre présente dans la totale démission de soi.»

Parler la langue des autres, c’est donc partager la vie de ceux qui nous entourent
pour y retrouver la présence de ce souffle spirituel qui vient de Dieu.
Et cela dans le vécu le plus ordinaire, le plus quotidien:

  • un geste humain plein de bonté,
    c’est l’Esprit de Dieu qui fait vivre ce frère, même si lui-même ne connaît pas Dieu;
  • un geste de pardon généreux,
    c’est l’Esprit de Dieu qui anime cette soeur, même si elle est d’une autre religion.
    C’est là que Dieu se trouve et c’est là que nous pouvons Le rejoindre.
    Parler la langue de l’autre, c’est développer avec lui des liens d’amitié gratuite.
    C’est aller au-delà des impressions superficielles qui caricaturent ce qu’est l’autre
    et qui nous empêchent de le connaître en ce qu’il est intérieurement.
    Parler la langue des autres, c’est être solidaire de leurs souffrances
    et partager leur lutte pour plus de justice.

Ce dialogue, entre croyants de diverses religions et entre croyants et incroyants,
est le premier témoignage qui nous est demandé comme disciples de Jésus.
C’est la première pierre à poser pour bâtir la paix,
pour travailler à ce que le règne du Dieu d’amour et de communion vienne sur terre.
C’est ce que dit une Lettre des Patriarches catholiques d’Orient
à propos du dialogue chrétien-musulman.
«Nous disons au chrétien: libère-toi des illusions et de l’ignorance
et efforce-toi de comprendre ce qu’est l’Islam et qui est le musulman.
Ne t’arrête pas à des clichés colportés ou à des informations superficielles qui déforment la vérité.
Cherche ce qui est positif et qui peut aider à la collaboration.
Au musulman, nous disons de même: libère-toi des illusions et des préjugés.
Efforce-toi de connaître ce qu’est le christianisme et qui est le chrétien.
Ne te contente pas d’idées superficielles et déformantes;
essaie de voir la réalité vécue au jour le jour, afin de connaître ce qui se passe
et afin de pouvoir prévenir les heurts et répandre la tranquillité dans toute la société.
Et au chrétien et au musulman ensemble nous disons:
Vous n’êtes pas des ennemis l’un pour l’autre;
aucun de vous ne constitue une menace pour l’autre dans son existence,
ou un obstacle pour sa croissance.
Au contraire, l’autre est le frère, l’ami, le voisin et le partenaire:
par sa richesse tu t’enrichis et à mesure qu’il croîtra tu pourras croître.»

La tragédie du conflit israélo-palestinien nous dit l’urgence de ce message.
Ce qui est dit du dialogue chrétien-musulman, peut être aussi valable
pour le dialogue entre chrétiens, pour le dialogue entre voisins,
entre compagnons de travail, entre membres d’une même famille.
Au delà des disputes de famille, des conflits entre compagnons de travail,
des querelles entre gens d’options politiques différentes,
l’Esprit de Dieu veut faire l’unité de tous,
en respectant chacun dans sa propre personnalité, dans sa diversité.
Chaque année, 40 000 personnes immigrées s’établissent dans la région de Montréal.
C’est là un merveilleux chantier où la Pentecôte peut se vivre par les chrétiens.
Sans cette immigration, nous ne connaîtrions pas de près les croyants
de l’hindouisme, du bouddhisme et de l’islam.
Certains de ces immigrants parviennent assez bien à s’intégrer.
D’autres ont de grandes difficultés et vivent une certaine exclusion.
Pour nous, disciples de Jésus, l’étranger doit être avant tout une personne,
quelqu’un qui a besoin d’un minimum de sécurité, de tendresse, de respect et d’amour.
La fraternité à laquelle nous appelle l’Évangile nous invite à découvrir
que nous sommes semblables; que dans l’autre, il y a quelque chose de moi.
que dans l’autre, il y a quelque chose de Dieu.

On prêchera la conversion et le pardon à toutes les nations (Lc 24,47).
Cette mission d’unité est inséparable de la mission de réconciliation.
Pour réunir dans l’unité, pour apporter la paix entre les gens et dans les coeurs,
il ne suffit pas de « crier ciseaux », de chanter des alleluia!
Le monde est un monde où le mal règne. La bonté n’est pas toujours contagieuse.
La non violence de Jésus, de Gandhi, de Luther King a appelé la violence
de ceux qui les ont mis à mort.
Le disciple de Jésus n’est pas meilleur que ses prochains. Tous, nous sommes pécheurs.
Mais tous nous sommes capables d’accueillir l’Esprit divin qui est pardon et paix
et dont la résurrection de Jésus nous assure qu’il est vainqueur de l’esprit du mal.
Il nous faut pour cela « demeurer en Dieu », demeurer dans la prière
pour que vienne en nous cette force d’en haut qui nous revêt de la puissance de Dieu.
Cette force divine nous est donnée, à nous chrétiens,
comme à tous les êtres qui l’accueillent.
Car Jésus lui-même ne peut jamais être considéré
comme la propriété exclusive de ses disciples:
«Comme le souffle, Il se donne à ceux qui respirent.
Comme la lumière, Il se donner à ceux qui ouvrent les yeux.
Comme l’amour, Il est au coeur de ceux qui aiment»
 (J.Y. Leloup, L’absurde et la grâce, p. 264).

Georges Convert

 

»»» Questions

1. De quoi fait mémoire la fête juive de Pentecôte?
2. Comment les Targums ont-ils décrit le don des Dix Paroles de la Tora?
3. Que symbolisent les langues de feu dans le récit des Actes?
4. Qu’est-ce que peut signifier «parler la langue des autres»?
Pourquoi le dialogue est-il important dans la mission des disciples de Jésus d’aujourd’hui?
5. Comment peut se vivre concrètement ce dialogue?
Quelle attitude intérieure est-elle nécessaire pour que ces oeuvres fortifient la foi?

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