Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 1er mars 2015

par Mario Bard.

Envers et contre tout

Dieu souffle sa loi au cœur de Moïse, il souffle de l’amour à Élie qui le cherche, il souffle l’Esprit de bonté pure à son fils bien-aimé. Tous sont aspirés et inspirés par le souffle de Dieu qui vient directement sur et en eux.

Pourquoi peut-on être sûr que c’est un souffle d’amour? Quand on regarde la vie de Ieshoua, on peut l’affirmer sans peur. Ses actions sont un souffle constant de libération.

Mais, qu’est-ce qui, aujourd’hui, est libérant pour l’être humain? Y a-t-il quelque chose qui le soutienne dans sa marche vers les secondes, les minutes, les heures et les jours de sa vie? Après tout, le souffle de violence grandit de jour en jour. Comme dans le Seigneur des anneaux, on sent les ténèbres qui envahissent sans vergogne la « Terre du milieu ». Il semble que tout soit tenté pour la sauver et qu’elle ne soit pas ravagée par les orques, les gobelins et tous les mauvais génies qui s’y pressent, armés, violents et intensément sûrs de vouloir tout détruire.

De plus, les téléjournaux sont clairs : les terroristes font sauter des petites filles de dix ans, encouragent les jeunes occidentaux à les suivre dans la violence, et certains veulent même faire sauter La Mecque, pervertie par le dieu de la consommation…

Une bombe atomique avec ça?

Où est le souffle d’amour de Dieu dans tout cela? Pourquoi tarde-t-il à se lever comme un géant et à éliminer les mauvais, les injustes et les sans-cœurs? Pourquoi?

***

Je traverse un désert spirituel. Peut-être comme Thérèse de Lisieux. Oh! Je n’en ai pas la sainteté. Mais, je vois un mur qui se dresse jusqu’au ciel. Comme si Dieu n’avait plus d’existence, plus de sens. Existe-t-il? Sais-t-il que des petites filles se font sauter pour aller le rejoindre? Est-il conscient de la sereine violence qui tue sans vergogne tous ceux qui ne partagent pas les mêmes idées?

Au travers de cette dérive, de ce cul-de-sac planétaire, je me souviens d’un pasteur et d’un imam qui s’étaient combattus il y a longtemps. Aujourd’hui, ils ont décidé de faire la paix. Nigérians, ils voyagent ensemble pour dire qu’il est possible de pardonner, de mieux comprendre l’autre, et de devenir frères et sœurs malgré des différences fondamentales de croyances, de politiques ou de cultures.

Voici la description qui accompagne un documentaire qui raconte leur histoire :

« Imam Mustapha Ashafa et pasteur James Movel Wuye faisaient partie de milices opposées et en étaient des membres actifs. Imam Ashafa a été le témoin de l’assassinat de beaucoup de ses proches par les milices chrétiennes. Pasteur James a perdu une main lorsque des milices musulmanes ont essayé de le tuer.

Rien d’étonnant si ces 2 hommes se considéraient comme des ennemis. Ce film raconte le chemin impressionnant d’une transformation vers la réconciliation, tant sur le plan personnel que sur le plan global, de ces deux hommes.

Comment passer de la méfiance, de la haine, des peurs et des blessures à une confiance mutuelle à construire tous les jours? Comment peut-on trouver des positions communes à partir de valeurs culturelles et sociales religieuses différentes? » http://www.iofc.org/fr/limam-et-le-pasteur-prime.

Lors de leur venue à Montréal il y a quelques années, j’ai eu la chance de les rencontrer. Je me souviens de leurs souffles : la joie! Que de rires lors de cette entrevue! Bien sûr, les Africains adorent s’amuser. Mais, il y avait plus que cela. Ce qui se dégageait était tissé de joie profonde. Celle qui se répercute aux autres quand elle dépasse les frontières de nos peurs.

Dans ce cas, que la paix ait osé dépasser la mort.

***

Si je ne sens pas toujours le souffle de Dieu sur moi, ou en moi, je peux au moins avouer que les témoignages de violences abondent… comme les témoignages de paix! La Bonne Nouvelle de Ieshoua continue d’être active aujourd’hui. Au jour de désert, je dois m’arrêter sur le chemin et regarder en moi. S’y cache certainement un brin de Dieu, une cicatrice profonde qui a besoin d’être guérit par un amour toujours plus grand : celui de ce Dieu qui ne peut se passer de nous.

Qui ne peut se passer de nous aimer.

Comme au premier jour, laisser le souffle être inspiré librement en moi, tracé par mon désir de Dieu.

Se laisser transfigurer, c’est se laisser rassurer par ce Dieu qui n’empêche pas la souffrance. Mais, qui l’habite et nous demande de la laisser nous transformer en force de joie, de paix et de bonheur.

Choisir de se laisser transfigurer par Lui… envers et contre tout!

Mario Bard

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