Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 10 novembre 2019

par Mario Bard.

Pour marcher au bras du Dieu des vivants

N’étant pas un savant des Évangiles, je ne m’aventurerai pas sur la question des maris et des épouses qui étaient un véritable enjeu dans la société où Ieshoua vivait. Je m’attarderai plutôt sur l’avant-dernière phrase : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. » 

Oui, le Seigneur de l’Évangile n’est pas quelqu’un qui veut apporter la mort, mais la vie. Cela implique que ses disciples soient à l’écoute de la vie qui vibre autour d’eux. De manière concrète, comment les disciples et les apôtres savent-ils écouter les signes des temps?

L’un des signes des temps est l’écart de plus en plus grand qui se creuse entre les plus riches et les plus pauvres. Les plus riches veulent s’enrichir de plus en plus, construire des empires, être considérés comme des demi-dieux. L’idole « argent » est devenue un pouvoir certain, ceci est un signe des temps. Nous pourrions nous taire et marcher dans les sentiers créés par les grandes figures médiatiques du Nouveau Monde : fondateurs des empires de réseaux sociaux; fondateurs de marchés en ligne; fondateurs de nouvelles tours de plus en plus inaccessibles…

Que faire? Parler avec Ieshoua. Avec Dieu. Avec l’Esprit Saint. Que faire d’autre? Ne pas se laisser emporter par l’illusion de l’idole « argent ». Les transactions permises par cet outil aveugle peuvent être tout à fait louables et permettre de transformer le monde. Mais, elles peuvent aussi réduire les gens à la survivance et à la misère.

De nouvelles formes d’économies sociales émergent. Malheureusement, elles sont peu connues et peu promues par les chantres et fidèles de l’économie néo-capitaliste, ces amoureux d’un système où le mérite remplace la compassion et où les performances sans âmes sont tout aussi acceptables.

Être disciple d’un Dieu vivant, c’est se mettre au service des valeurs d’Évangile. Le prix peut aller jusqu’à la mort sur la croix. Sœur Dorothy Stang, surnommée l’Ange de l’Amazonie, est un exemple. Militant pour les sans terres du nord du Brésil, elle est assassinée le 12 février 2005 de plusieurs balles au corps, dont trois qui marquent l’imaginaire : une balle au ventre (lieu de la fertilité), une balle au cœur (lieu de la compassion et de l’amour), une à la tête (lieu de la raison).

Cette religieuse d’origine américaine, membre de la Congrégation de Notre-Dame de Namur, savait que sa vie était en danger. Les grands propriétaires terriens voient la terre comme une ressource d’argent, et non comme une sœur qui nourrit le corps et l’esprit. L’idole argent ordonne la destruction de tout ce qui peut faire augmenter le profit et le compte en banque. Sœur Stang faisait partie des ennemis à abattre. Pourtant, quel nom restera à jamais gravé dans le cœur des gens? Celui des commanditaires de l’assassinat ou bien celui de Sœur Dorothy?


Le Dieu des vivants souffre souvent de la force d’attraction du dieu des morts. Et les disciples de l’un peuvent être régulièrement tentés par l’autre. Mais, dans la prière, dans la rencontre avec d’autres êtres humains, et surtout, en laissant la Trinité bienheureuse nous envahir, elle peut vaincre nos peurs. Et nous pouvons marcher aux bras du « Dieu des vivants ».

Mario Bard

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