Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 1er mars 2020

par Mario Bard.

D’abord, dire « Bonjour » à Dieu

Satan, le diviseur, celui qui prend, mais ne donne rien. L’immuable force du mal qui s’oppose à toute lumière de bonne volonté dans le monde et dans le cœur. Satan.

Figure controversée à l’intérieur même du christianisme d’aujourd’hui, objet d’un culte en croissance aux États-Unis, Satan est, sans contredit et dans l’esprit même des évangélistes, celui qui tente, celui qui montre tout ce que Jésus devrait avoir. Et ce que l’être humain devrait être : le puissant qui prend tout, mais ne donne rien.

À son contact, l’illusion du pouvoir devient intense. Puis, l’illusion d’être riche parce que l’on possède. Puis… plus rien. Le mal s’installe… la nuit qui n’a rien à voir avec celle de Jean de la Croix. L’admiration des autres devient une illusion puisqu’elle est basée, non pas sur ce que je peux offrir à l’autre à cause des qualités de partage, de bonté et de sacrifice que je porte pour les autres. Mais plutôt à cause d’éléments extérieurs qui ne sont pas en lien avec le cœur du cœur que j’ai en moi.

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L’avidité, l’illusion, la gloire : trois éléments qui semblent bien clairs dans ce passage de l’Évangile et auxquels notre frère Ieshoua est confronté directement. Ce sont trois éléments que nos sociétés dites développées ont mis de l’avant année après année, les valorisant comme des fins en soi. Malgré des gains considérables concernant l’alphabétisation, une baisse de la misère et de la faim dans le monde, ces valeurs continuent d’occuper le haut du pavé dans le monde du travail. La compétitivité de notre enfance s’est transformée en compétition sans pitié qui exclut et opère parfois la mise à mort d’être humain : faillite, honte, perte de repère, etc.

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Je peins un portrait sombre de notre monde. Même les héros d’autrefois tombent, accusés d’abus psychologique et sexuel. Chaque cas est à analyser, bien sûr. Mais, rien n’est facile. Et j’ai l’impression que plus je vieillis et plus je dois lutter pour ne pas que le diviseur prenne des racines en mon cœur, ce qu’il aimerait bien faire.

La lutte est, pour le chrétien, non pas dans sa seule volonté. La lutte se trouve dans les moments de dialogue avec Jésus, Dieu, le Saint-Esprit. Dans la prière se trouve une arme forte pour contrer les effets du diviseur. La confiance et la miséricorde développées dans l’exercice de la prière sont aussi des éléments fondateurs.

L’un des éléments essentiels est aussi de se laisser aimer : pour de vrai. Arriver devant Dieu comme le publicain, nerveux et caché qui vient à Dieu en lui confiant ce qui ne va pas. Comme à un ami.

Le carême qui commence aujourd’hui doit nous rappeler le fondement du christianisme doit nous rappeler que nous sommes aimés de Dieu : il n’attend que notre « Bonjour » pour enfin y arriver. Loin des illusoires divisions.

Mario Bard

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