Évangile de la Vigile Pascale (année C), selon l’écrit de Luc (24, 1-12)
1 Le premier jour de la semaine, à l’aube profonde,
[les femmes] viennent à la sépulture:
elles apportent les aromates qu’elles ont préparées.
2 Elles trouvent la pierre roulée de devant le sépulcre.
3 Elles entrent et ne trouvent pas le corps du Seigneur Jésus.
4 Alors, comme elles ne savent pas quoi faire et penser de cela,
voici que deux personnes se présentent à elles,
habillées de lumière étincelante.
5 Elles se mettent à frémir; elles tiennent leur visage incliné vers le sol.
Ils leur disent:
Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts?
6 Il n’est pas ici, mais il est ressuscité!
Souvenez-vous comment il vous a parlé
quand il était encore en Galilée.
7 Il disait du Fils de l’homme
qu’il lui faut être livré aux mains des pécheurs,
être crucifié,
et se relever au troisième jour.
8 Alors, elles se souviennent de ses paroles.
9 Revenues du sépulcre, elles annoncent tout cela aux Onze et à tous les autres.
10 Il y a Marie la magdaléenne,
Jeanne et Marie (mère de Jacques) et leurs autres compagnes.
Elles disent cela aux apôtres.
11 Mais ce qu’elles disent leur semble du délire et ils ne les croient pas.
12 Mais Pierre se lève et court au sépulcre.
Comme il se penche, il voit les bandelettes, seules.
Il revient chez lui, étonné de ce qui est arrivé.
—
Le commentaire du pain sur la table,
par Georges Convert.
Dans ce dernier chapitre de Luc se trouve rassemblées quatre scènes importantes:
l’annonce de la résurrection qui est faite aux femmes (épisode ci-dessus);
la manifestation du Ressuscité aux deux disciples sur la route d’Emmaüs;
la rencontre de Jésus avec les Onze;
et la séparation définitive qui se situe vers Béthanie.
Dans cette douzaine de versets de l’Écrit de Luc se trouve décrit
le moment le plus important de l’histoire humaine.
En effet, ou bien ce texte est un beau poème –fruit de l’imagination des disciples de Jésus–
ou bien nous nous trouvons devant l’événement central de l’histoire:
la résurrection de Jésus de Nazareth, fils premier-né du Père divin
Il semble que ces 4 scènes (décrites dans ce chapitre de Luc) se vivent toutes dans la même journée.
On devine que c’est là un procédé symbolique:
Luc veut sans doute inscrire ces faits –qui marquent le début d’un temps nouveau de l’histoire–
ou bien dans le Jour du Seigneur, ce que nous appellerons le Dimanche
ou bien dans le troisième jour après la mort de Jésus, le Jour des Derniers Temps.
Nous expliciterons le sens de ces symboles.
Le même Luc donnera des données différentes dans son 2e livre: les Actes.
En effet il parlera alors de 40 jours entre la résurrection et l’ascension.
Là encore le chiffre 40 devra être compris comme un symbole:
peut-être celui du temps nécessaire d’initiation des disciples à l’enseignement du Ressuscité:
C’est [aux apôtres] que [Jésus] s’était présenté vivant après sa passion.
Ils en avaient eu plus d’une preuve alors que pendant 40 jours il s’était fait voir d’eux
et les avait entretenus du Règne de Dieu (Ac 1,3).
Au début, les premiers chrétiens célébreront d’ailleurs en une seule fête: résurrection et ascension.
Et c’est seulement au 4e siècle qu’on fera de l’Ascension une fête particulière.
Le premier jour de la semaine, à l’aube profonde.
Les femmes devaient attendre la fin du repos du sabbat pour pouvoir se rendre au tombeau.
Il semble qu’elles soient parties de nuit,
et cela peut suggérer qu’elles sont aussi dans la nuit
puisque leur Maître si cher est dans le tombeau,
parti pour «le pays de l’ombre et de la mort».
Ce sera dans cette obscurité de la mort que vont briller comme l’éclair
les deux messagers, porteurs de la lumière de la résurrection.
Les premiers chrétiens se réuniront à la fin du sabbat et passeront la nuit dans la prière,
attendant l’aube pour chanter l’Alleluia de la résurrection.
On appellera ce jour le Jour du Seigneur, en latin dies dominicus
qui deviendra par contraction diominica et donnera en français di-manche.
[Les femmes] viennent à la sépulture:
elles apportent les aromates qu’elles ont préparées.
C’était la fonction des femmes d’embaumer le corps des morts.
L’embaumement n’avait pas été complété le vendredi car le sabbat approchait.
On sait en effet que la coutume juive est de faire commencer la fête la veille au soir
avec l’apparition de la première étoile.
Elles viennent au sépulcre.
Le mot grec qui est utilisé signifie le souvenir.
Nous employons aussi le mot mémorial pour désigner un monument aux morts.
Il n’y a plus, pour elles, qu’un souvenir de Celui qu’elles ont suivi comme leur Maître.
Elles trouvent la pierre roulée de devant le sépulcre.
Les tombeaux étaient en général des cavités creusées dans le roc ou aménagées dans des grottes.
L’entrée était basse et fermée par une grosse pierre ronde
qui pouvait être roulée pour dégager l’orifice.
À l’intérieur, il y avait comme des banquettes de pierre (parfois sur plusieurs étages)
pour recevoir les cadavres.
Pour une certaine tradition juive, les cimetières symbolisaient le shéol,
qui désignait le lieu où les défunts descendent dans l’attente de la résurrection.
Un tombeau fermé par cette lourde pierre manifeste que la mort a enfermé la vie.
Mais la pierre roulée –et le tombeau ouvert– pouvaient signifier symboliquement
que le mort est remonté du shéol et donc que la vie a vaincu la mort.
Elles entrent et ne trouvent pas le corps du Seigneur Jésus.
Le souvenir du défunt n’est donc plus ici.
L’appellation Seigneur Jésus est unique dans le récit évangélique de Luc.
Elle sera au contraire courante dans son deuxième volume, les Actes des apôtres:
Dieu l’a fait Seigneur et messie, ce Jésus que vous avez crucifié (Ac 2,36).
Le mot Seigneur est le mot qui désigne Dieu lui-même, dans la traduction grecque de la Bible.
Luc veut-il suggérer que Jésus est maintenant dans la gloire,
c’est-à-dire dans l’amour de Dieu, qu’il est maintenant associé, uni au Père?
Paul traduira cela maintes fois dans ses lettres:
Cet Évangile concerne son fils, issu selon la chair de la lignée de David,
établi selon l’Esprit Saint fils de Dieu avec puissance de par sa résurrection d’entre les morts,
Jésus messie notre Seigneur (Rm 1,4).
Dieu lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom: Jésus est Seigneur (Phi 2,11).
Alors, comme elles ne savent pas quoi faire et penser de cela,
voici que deux personnes se présentent, habillées de lumière étincelante.
Luc souligne avec force le désarroi des femmes: elles sont loin de s’attendre à la résurrection.
Ni la pierre roulée, ni l’absence du corps ne les ont conduites
à penser que Jésus est ressuscité.
Cette résurrection ne peut d’ailleurs être le fait de la réflexion humaine.
Elle est révélée par Dieu.
C’est le sens symbolique de ces deux êtres de lumière.
Nous voici au coeur même du récit:
Dieu annonce à ces femmes la victoire de Jésus sur la mort.
Elles se mettent à frémir; elles tiennent leur visage incliné vers le sol.
Ils leur disent: «Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts?
Il n’est pas ici, mais il est ressuscité!»
L’attitude des femmes est celle qui est, dans la Bible,
la réaction habituelle devant la manifestation du divin:
Moïse se voila le visage car il craignait de regarder Dieu (Ex 3,6),
lit-on dans l’Exode lorsque Moïse entend la voix divine jaillir du buisson en feu.
Par ces messagers, c’est Dieu, le maître de la vie, qui témoigne
que Jésus est maintenant le Vivant, qu’il est vainqueur de la mort.
Ce titre (le Vivant) sera un de ceux que les premiers chrétiens donneront à Jésus ressuscité.
Ainsi Pierre, dans un discours sous les portiques du Temple, s’écrie:
Le Prince de la vie que vous aviez fait mourir, Dieu l’a ressuscité des morts,
nous en sommes témoins (Ac 3,15).
Et le livre de l’Apocalypse décrit ainsi le Fils de l’homme:
Je suis le Premier et le Dernier, le Vivant:
je fus mort et voici, je suis vivant pour les siècles des siècles
et je tiens les clés de la mort (Ap 1,18).
Pour traduire cette nouvelle vie qui est celle de Jésus,
le vocabulaire chrétien parlera de résurrection.
Le mot ressuscité pourrait aussi être traduit il s’est relevé
ou il s’est réveillé du sommeil de la mort.
Le verbe grec comporte ces deux images.
Le verbe est au passif: s’est réveillé, s’est relevé
pour souligner que c’est Dieu lui-même qui ressuscite, réveille Jésus du sommeil de la mort.
Il ne faut donc plus chercher Jésus dans ce lieu de la mort: Il n’est pas ici.
Il faudra chercher Jésus parmi les vivants, les gens qui sont debout.
Cela est valable désormais pour tous les temps.
À l’emplacement du tombeau de Jésus (au saint sépulcre de Jérusalem),
les pèlerins d’aujourd’hui peuvent voir cette inscription: Il n’est pas ici.
Jésus est désormais le compagnon qui chemine avec tous les pèlerins du monde,
comme il l’a fait pour les deux disciples qui marchaient vers Emmaüs (Lc 24,13 et ss).
Et il se trouvera tout particulièrement avec les sans-abri, les malades, les prisonniers, les esseulés…
comme il l’a dit dans la parabole du jugement dernier (Mt 25,31 et ss).
Souvenez-vous comment il vous a parlé quand il était encore en Galilée.
Il disait du Fils de l’homme qu’il lui faut être livré aux mains des pécheurs,
être crucifié, et se relever au troisième jour.
Au lieu de se souvenir du cadavre de Jésus,
les femmes sont invitées à se souvenir des paroles du Maître.
Ce sont elles qui auraient dû conduire les femmes
et les autres disciples à l’attente de la résurrection.
Comme Luc le souligne à plusieurs reprises, la Parole des Écritures saintes
–et maintenant la Parole de Jésus–
peuvent nous conduire à comprendre le sens de la croix, de la mort de Jésus
et de sa résurrection.
Lors de la transfiguration, c’est Moïse et Élie –les représentants de la Tora et des Prophètes–
qui viennent donner le sens de l’exode de Jésus, c’est-à-dire de son départ, de sa mort.
Dans la parabole du riche et du pauvre Lazare,
Jésus nous dit qu’il faut mettre en pratique les Écritures saintes pour comprendre la résurrection:
S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
même si quelqu’un ressuscite des morts, il ne seront pas convaincus (Lc 16,31).
Aux disciples d’Emmaüs, le ressuscité fait découvrir dans la Tora
et les prophètes le sens de la croix:
Ne fallait-il pas que le Christ souffrit cela pour entrer dans sa gloire.
Et, parcourant Moïse et les Prophètes,
il leur explique dans les Écrits ce qui le concernait (Lc 24,26-27).
Lorsqu’il se manifeste aux Onze, le Ressuscité dira aussi:
Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi
dans la Tora de Moïse, les Prophètes et les Psaumes (Lc 24,44).
À quels passages des Écrits bibliques est-il fait allusion ici?
Peut-être au serviteur souffrant d’Isaïe,
cet homme juste qui livre sa vie pour les fautes des humains?
Il était méprisé, laissé de côté par les hommes. …
Ce sont nos souffrances qu’il a portées. …
Il n’ouvre pas la bouche comme un agneau traîné à l’abattoir. …
Ayant payé de sa personne, il verra une descendance et sera comblé de jours (52,13-53,13 passim).
On peut aussi songer au texte du prophète Osée qui parle du 3e jour:
Au bout de deux jours il nous aura rendu la vie,
au troisième jour il nous aura relevés et nous vivrons en sa présence (Os 6,2).
Au temps de Jésus, ce 3e jour était compris comme le Jour des derniers Temps,
celui où Dieu triomphe définitivement des puissances du mal et de la mort,
celui où Il fait revivre les morts.
En unissant ces deux textes, se dessine le projet de Dieu tel que Jésus le réalise:
face aux puissances du mal, seul l’amour peut être le moyen de vaincre.
Celui qui accepte de livrer sa vie plutôt que de choisir les moyens de la violence,
celui-là est fidèle à l’Esprit de ce Dieu qui n’est qu’amour.
Livrer sa vie, c’est vivre le pardon jusqu’au bout:
le pardon qui est le geste ultime de l’amour pour guérir les coeurs de tout le mal qui les blesse à mort.
Celui qui meurt dans l’amour, qui meurt d’amour,
celui-là a gardé vivantes en lui –jusqu’au bout– toutes les forces de vie.
Dieu le ressuscite en lui redonnant ce souffle de vie et d’amour qu’il a remis entre ses mains.
Dieu lui donne de continuer à être Vivant pour toujours, d’une vie immortelle qui a vaincu le mal.
La résurrection n’est donc pas le retour à la vie actuelle, la réanimation d’un cadavre.
La résurrection de Jésus n’a rien à voir avec le retour à la vie de la fille de Jaïre
ou du fils de la veuve de Naïm, ou de Lazare, le frère de Marthe et Marie.
Ceux-là mourront à nouveau.
Christ ne meurt plus, affirme l’apôtre Paul:
Le Christ une fois ressuscité des morts ne meurt plus,
la mort n’exerce plus de pouvoir sur lui (Rm 6,9).
Jésus vit autrement d’une vie immortelle qui est don de Dieu,
qui est l’entrée dans la gloire de Dieu, dans la plénitude de son amour.
Revenues du sépulcre, elles disent cela aux apôtres.
Mais ce qu’elles disent leur semble du délire et ils ne les croient pas.
Mais Pierre se lève et court au sépulcre.
Les récits évangéliques ne peuvent mieux souligner la difficulté à croire en la résurrection.
Le récit de Jean dira:
Ils n’avaient pas compris l’Écriture selon laquelle Jésus devait se relever d’entre les morts (Jn20,9).
Même Pierre revient tout étonné.
Il n’a pas encore compris le sens de la croix.
On sait qu’il s’est objecté au projet de Jésus: Non,
cela ne t’arrivera pas, seigneur (Mt 16,22).
A-t-il saisi ce qui s’est passé sur la montagne de la transfiguration?
Son triple reniement maintient-il encore ses yeux «empêchés de comprendre»?
Pour lui, comme pour les disciples d’Emmaüs, l’événement Jésus n’est-il pas terminé?
Pense-t-il que celui qu’il a suivi comme le chemin de la vérité et de la vie
les a conduits à la mort?
Que celui en qui il a vu le messie n’était qu’un rabbi (attachant certes)
mais que Dieu a abandonné?
Le maître qui a dit: Je suis la vie n’est-il pas désormais mort?
Comment les paroles de Jésus et des Écrits bibliques pourront-elles conduire Pierre à confesser:
Le Seigneur est vraiment ressuscité?
Pour cela, le Ressuscité devra-t-il se faire voir?
La suite du récit de Luc nous dit qu’il est apparu à Simon (cf Lc 24,34).
Paul le confirme dans la lettre aux Corinthiens:
Il est apparu à Céphas, puis aux Douze (1Co 15,5).
Mais peut-être faudra-t-il aussi que les paroles bibliques
se mettent à vivre dans la vie de Pierre?
Dans le récit de Jean,
le Ressuscité demandera à Pierre à trois reprises: Pierre, m’aimes-tu? (Jn 21,15 et ss)
et il lui confiera la mission de paître avec amour la communauté des disciples,
tout spécialement en transmettant le pardon de Dieu:
Recevez le souffle de sainteté. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils seront remis (Jn 20,22-23).
Remettre les péchés ne peut se faire qu’en aimant gratuitement jusqu’au pardon,
et pour cela il faut livrer sa vie comme Jésus l’a fait.
On ne comprend donc le sens de la croix qu’en vivant ce qu’elle signifie:
Qui veut sauver sa vie la perdra,
mais qui perd sa vie à cause de moi la sauvera (Lc 9,24).
La croix nous apparaît spontanément comme un symbole de souffrance et de mort,
parce que nous ne voyons pas son lien avec la force d’amour dans le coeur de celui qui la porte
et sans laquelle elle n’a pas de sens.
Comme le dit Maurice Zundel:
«La croix est le berceau de l’Amour.
C’est pourquoi elle est si belle: l’Arbre de Vie.
C’est pourquoi il ne faut jamais la séparer de l’Amour: autrement elle n’est que du bois mort.»
Ce n’est pas la souffrance en elle-même qui nous sauve.
Mais c’est l’amour et seulement l’amour.
Alors pourquoi la croix?
Thérèse d’Avila disait: «Aimer, c’est souffrir beaucoup pour ceux qu’on aime.»
Et Aragon: «Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur.»
Ne prenons pas les choses à l’envers:
de la souffrance seule on ne fera jamais jaillir une once de générosité.
C’est parce que Jésus m’a aimé qu’il s’est livré pour moi, disait Paul (Ga 2,20).
Si un coeur est rempli d’amour, alors il ne calcule plus les risques,
et il est capable de sacrifier temps, argent, réputation
pour faire jaillir la vie, pour communiquer la vie.
Certes, il n’est pas toujours facile de croire au pardon, à sa force de guérison.
Mais malgré tous les blocages, les refus, les égoïsmes et les trahisons,
celui qui aime comme Jésus ne désespère jamais de la force de l’amour.
Il est nécessaire au pardon d’être animé par cette qualité d’amour
dont parle Paul dans la lettre aux Corinthiens:
L’amour excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout (1Co 13,7).
Ainsi la résurrection de Jésus n’est pas d’abord
comme une sorte de preuve de sa divinité.
Elle n’est pas un événement spectaculaire
parce que notre foi aurait besoin de sensationnel.
Elle est l’aboutissement de sa vie d’amour.
Elle est l’éclatement de cette vie
comme la naissance du vivant surgit des douleurs de l’enfantement:
Lorsque la femme enfante, elle est dans l’affliction…
mais lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant,
elle est toute à la joie d’avoir mis un être au monde (Jn 16,21).
La résurrection n’est pas non plus quelque chose qui concernerait Jésus seul.
Elle est la source quotidienne à laquelle nous pouvons venir puiser et la vie et l’amour.
Puiser la force de re-naître, chaque fois que l’égoïsme a éteint en nous
ce qui fait véritablement vivre,
ce qui fait de nous un vivant: c’est-à-dire la bonté et la générosité.
On ne peut être témoin de la résurrection de Jésus
qu’en cherchant sans cesse le Vivant, non dans le souvenir
mais en actualisant la Parole de Jésus: qui perd sa vie, sauve son amour.
«Le mystère de la résurrection, c’est le mystère de notre vie,
non pas seulement au dernier Jour …,
mais aujourd’hui et à tous les instants de notre vie.
C’est aujourd’hui qu’il me faut ressusciter,
c’est aujourd’hui qu’il faut entrer dans ce mystère
qui va transformer toute notre vie,
pour que le mystère de Jésus, que la résurrection de Jésus,
nous apparaisse en effet
comme un moment essentiel de l’Histoire humaine et de la nôtre» (M. Zundel).
C’est aujourd’hui que sa Parole doit me faire vivre
parce que j’essaie d’aimer comme lui et avec lui.
La résurrection est l’aboutissement de notre communion au Père divin:
elle est la plénitude de notre humanité telle que Dieu l’a voulue.
Elle ne peut se manifester qu’au-delà de la mort,
mais elle se prépare lentement et secrètement dans le quotidien de notre vie.
Tout acte de véritable amour, de bonté, est un acte divinisé, inspiré par Dieu,
qui prépare notre résurrection.
«Les derniers mots de Jésus, ce n’est pas d’aimer Dieu, c’est d’aimer l’Homme. …
En Jésus, il y a la passion de l’homme jusqu’à la mort de la croix. …
Jésus sait que tout est perdu, que Judas l’a vendu, que Pierre va le renier,
que Jean va s’endormir, que tous vont s’enfuir.
Mais il sait aussi que le royaume de Dieu n’est nulle part ailleurs que dans l’homme:
l’homme ouvert, transparent, généreux,
l’homme qui laisse passer à travers lui toute cette vie de Dieu
dont toute conscience humaine porte à son insu le trésor»
(M. Zundel, Revue Écritures, Lausanne, janvier 1997).
Père, toi qui relèves Jésus de la mort,
aide-nous à croire au soleil intérieur
que ton esprit d’amour crée en notre coeur.
Apprends-nous que la vérité de la résurrection
n’est jamais dans un livre
mais qu’elle est toujours ancrée
dans la vérité d’une vie
qui se donne par amour. Amen!
Georges Convert
»»» Questions
1. Quelle est l’origine du mot dimanche?
2. Que signifie le mot ressusciter?
3. Que signifie l’expression: «le 3e Jour»?
4. Quel lien peut-on faire entre notre communion au Christ ressuscité
et la mission d’être témoins du pardon?
5. Pourquoi faut-il souffrir pour goûter à la résurrection?
6. Qu’est-ce que peut signifier la résurrection aujourd’hui dans notre vie quotidienne?
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