Évangile du dimanche 23 octobre 2022

Évangile du 30e dimanche du temps ordinaire (année C), selon le récit de Luc (18, 9-14)Du pain sur la table

9 Jésus dit encore la parabole que voici
à l’adresse de certains qui mettent leur confiance en eux-mêmes
parce qu’ils sont justes et qui méprisent tous les autres:

10 Deux hommes montent au Temple pour prier,
l’un pharisien et l’autre collecteur d’impôts.

11 Le pharisien se place en évidence et il prie ainsi:
«Mon Dieu, je Te rends grâce
de ce que je ne suis pas comme le reste des humains:
voleurs, malfaisants, adultères, ou encore comme ce collecteur d’impôts.

12 Je jeûne deux fois par semaine,
je paie la dîme de tout ce que j’acquiers.»

13 Le collecteur d’impôts se tient à distance:
il ne veut même pas lever les yeux vers le ciel,
mais il se frappe la poitrine en disant:
«Mon Dieu, pardonne à moi, le pécheur!»

14 Je vous le déclare:
c’est celui-ci, plutôt que celui-là, qui descend, chez lui, justifié:
car tout être humain qui s’élève sera humilié.
et qui s’humilie sera élevé.


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Le commentaire du pain sur la table,

par Georges Convert.

La parabole est propre à Luc et vient dans la grande section de la montée vers Jérusalem
où Luc a rassemblé nombre d’enseignements de Jésus.
Beaucoup de ces enseignements soulignent avec force la miséricorde infinie de Dieu.
Tous ceux que Jésus nomme, samaritain, lépreux, veuve et collecteur d’impôts,
sont des gens qui sont marginaux par rapport aux Juifs
qui sont considérés ou se considèrent comme fidèles aux préceptes de la Tora.
Deux hommes montent au Temple pour prier,
l’un pharisien, l’autre collecteur d’impôts
Le pharisien a souvent, dans nos esprits, une mauvaise réputation.
Les récits des évangiles le présentent assez souvent comme un hypocrite.
Certes, parmi les groupes pharisiens, il devait y avoir des hypocrites
et les pharisiens eux-mêmes ne se privaient pas de les dénoncer.
Mais tous ne l’étaient pas.
On peut expliquer le jugement sévère des évangiles sur les pharisiens par plusieurs raisons.
La première serait l’hostilité des pharisiens envers les disciples de Jésus dans les années 70.
Après la guerre juive contre l’occupant romain commencée en 66,
et qui se termine par la chute de Jérusalem et l’incendie du Temple en 70,
ce sont les pharisiens qui vont assurer la survie du judaïsme,
et ils vont chasser les disciples de Jésus qui fréquentent encore les synagogues.
Lorsque le récit évangélique va être rédigé, précisément dans les années 70-80,
il a pu être marqué par l’actualité.
C’est que toute Parole de Dieu doit s’écouter dans l’aujourd’hui qu’elle doit éclairer
pour nous aider à vivre selon l’Esprit du Père.
C’est d’ailleurs le rôle de tout partage d’Évangile, de toute homélie.
Nous pouvons donc voir, dans cette description des pharisiens,
la marque de ce que vivaient les chrétiens des années 70.
Mais ce jugement sévère sur les pharisiens peut être aussi la volonté
des responsables des premières communautés chrétiennes
de prévenir les chrétiens qui pouvaient se croire les seuls à être sauvés
et pouvaient avoir la tentation
de regarder avec condescendance ou dédain les païens.
La parabole va éclairer cette attitude de confiance en soi et de mépris des pécheurs.
Les pharisiens étaient en effet des croyants très pratiquants
regroupés dans une sorte de mouvement de piété,
une confrérie où ils s’entraidaient à vivre en fidélité à la Tora  de Dieu, à la Loi.
Dans leurs réunions, qui se déroulent souvent au cours d’un repas rituel,
ils étudient la Tora  de Dieu, et prient avec ferveur.
«Les pharisiens sont des hommes profondément religieux, qui ont parié toute leur vie sur Dieu…
ils se savent, comme tout Juif, appelés à vivre en présence du Dieu Saint,
mais ils ont plus que d’autres ce sentiment que,
si l’entrée en communion avec un tel Seigneur est quelque chose de merveilleux,
c’est aussi terriblement exigeant.
Dans les périodes de trouble, nombre d’entre eux n’hésiteront pas à s’offrir au glaive des impies»
(Étienne Charpentier, Assemblées du Seigneur 61, p. 68).
Leur ardeur à pratiquer tous les commandements de la Loi écrite
et de la Tradition orale leur vaut souvent l’admiration des foules.
Mais certains doivent avoir abusé de cette admiration pour exercer, non seulement une influence,
mais un certain abus de pouvoir sur les gens moins instruits qu’eux dans la Tora.
Leur zèle religieux, qui les amène à vouloir rendre les autres semblables à eux,
les conduit souvent à imposer des obligations nombreuses
(au plan de la prière, du jeûne, de l’aumône), obligations qui en « rajoutent » par rapport à la Tora
et deviennent des fardeaux trop lourds pour bien des gens.
Si certains des pharisiens sauront recevoir Jésus à leur table,
si l’un d’eux, Nicodème, saura même le défendre devant les grands-prêtres (cf Jn 7,50-52),
la majorité des pharisiens s’opposera à Jésus et à son enseignement.
C’est qu’ils contestent la vision de la vie religieuse du prophète de Nazareth.
Ils ne sont pas d’accord avec sa manière d’être libre par rapport à la loi du sabbat.
Le sabbat est un jour pendant lequel Jésus guérit
alors que c’est un jour de repos obligatoire.
Les pharisiens ne partagent pas non plus sa condamnation du Temple:
pour Jésus en effet les sacrifices du Temple ne peuvent sauver les humains
et c’est seulement la miséricorde qui peut libérer les coeurs du mal.
Les publicains, eux, sont à l’opposé des pharisiens
quant à la piété et à l’observation de la Tora.
Ils sont des collecteurs de l’impôt, des percepteurs,
des gens le plus souvent peu appréciés.
Ils travaillent pour le compte des Romains,
c’est-à-dire de l’ennemi qui occupe le pays et qui est haï par tous les Juifs.
Ils sont donc perçus comme des traîtres à la nation juive.
Ils sont aussi considérés comme des voleurs.
En effet, ils sont responsables d’un territoire
et ils doivent remettre aux Romains une somme fixe
qui est considérée comme la taxe des habitants de ce territoire.
Ils doivent soutirer aux gens un impôt doublement haï:
parce qu’il est payé à l’ennemi, à l’occupant,
–mais aussi parce qu’il est aggravé d’une commission
pour le publicain, commission qui est parfois énorme.
Comme les publicains sont plus ou moins libres de fixer le montant de l’impôt,
ils sont souvent tentés de prélever davantage que le dû et d’empocher le surplus.
Ce surplus est variable selon la moralité du percepteur et sa conscience.
Les publicains sont donc vus par tous comme des pécheurs publics,
au même rang que les prostituées.
Jésus ne dira-t-il pas à l’égard des bons pratiquants:
Je vous le dis: les collecteurs d’impôts et les prostituées vous précéderont
au royaume de Dieu  (Mt 21,31).
Le pharisien se place en évidence pour s’écouter prier
Regardons maintenant l’attitude de chacun des acteurs.
La scène se situe au Temple où une prière est célébrée deux fois par jour:
à 9h le matin et à 3h l’après-midi.
Il se place en évidence pour s’écouter prier.
Cette traduction est peut-être préférable à celle qui dit: debout, il priait en lui-même,
car à l’époque, dans les lieux publics –comme le Temple ou la synagogue–,
on ne prie pas «en soi-même» mais on prie à mi-voix.
Le pharisien prie tourné vers lui-même.
Il est le sujet de tous les verbes de sa prière et Dieu en est le complément.
Il prie Dieu en le remerciant pour les fautes dont il a été préservé
et pour toutes les bonnes oeuvres qu’il accomplit.
Sa prière peut être perçue comme une belle prière, toute gratuite,
puisqu’il ne demande rien à Dieu.
Il fait non seulement ce que les préceptes de la Tora  demandent de faire
mais il en fait même davantage:
ainsi il jeûne deux fois la semaine: le lundi et le jeudi probablement,
alors que la Tora  n’oblige à jeûner qu’une fois par an, à la Fête de l’Expiation.
Dans sa piété, le pharisien se croit probablement invité à jeûner
pour expier les péchés de son peuple.
Il donne la dîme de tout: non seulement des marchandises
pour lesquelles il doit le faire mais aussi pour le grain et l’huile, des produits
pour lesquels c’est le producteur (et non l’acheteur) qui devait payer la dîme.
Il le fait sans doute pour que la Tora  soit sauve
au cas où le producteur aurait omis de payer la dîme.
On connaît des prières semblables à celle-ci dans les textes juifs, comme celui du Talmud.
En voici deux exemples:
«Je Te remercie, Seigneur mon Dieu, de m’avoir fait prendre part
à ceux qui fréquentent cette maison d’enseignement, au lieu d’être assis au coin des rues.
Je me lève tôt –comme eux– mais je me lève pour étudier la Parole de ta Tora,
et eux se lèvent pour s’occuper de choses sans importance.
Je me donne de la peine et ils s’en donnent aussi mais je me donne de la peine
et j’en serai récompensé tandis qu’eux se donnent de la peine et ne seront pas récompensés.
Je cours et ils courent: mais je cours vers la vie du monde à venir,
et eux courent vers l’abîme de perdition» (in Jérémias, Les paraboles de Jésus,  Lyon, 1962, p. 145).
«Béni sois-Tu notre Dieu, roi de l’univers, car Tu n’as pas fait de moi un non-Juif…
Tu n’as pas fait de moi un esclave… Tu ne m’as pas fait une femme…»
Cette description du pharisien correspond bien
à ceux qui sont les destinataires de la parabole:
Il dit cette parabole à l’adresse de certains qui mettent leur confiance en eux-mêmes parce qu’ils sont justes et qui méprisent tous les autres.
Ailleurs, dans le récit évangélique, les pharisiens ont déjà été décrits de cette manière:
Vous êtes vous, de ceux qui se donnent eux-mêmes pour justes aux yeux des hommes,
mais Dieu connaît vos coeurs  (Lc 16,14-15).
De telles prières peuvent nous surprendre et même nous choquer…
Sont-elles si inhabituelles que nous voudrions le penser?
Aujourd’hui encore, n’y a-t-il pas des blancs qui remercient Dieu de n’être pas nés noirs?
N’y a-t-il pas des hommes et des femmes qui remercient Dieu de n’être pas nés homosexuels?
N’y a-t-il pas des bien portants, des bien instruits, des bien-nantis
qui remercient Dieu de n’être pas nés pauvres, en des pays sous-développés, etc.?
Parfois ces prières –sans être dites– peuvent être secrètement « pensées ».
C’est que personne n’aime vivre en marge de l’ensemble de la société
et que ceux qui sont différents de nous, nous insécurisent.
On a alors tendance à expliquer leur différence
comme si c’était une maladie ou une faute.
Lorsque des parents veulent prévenir leurs enfants de mauvaises fréquentations,
ne sont-ils pas conduits à mépriser tel ou tel de leurs camarades?
Il n’est jamais facile de condamner une attitude
sans que cette condamnation ne rejaillisse sur la personne elle-même qui est jugée.
Lorsque les prêtres catholiques voulaient préserver la foi de leurs ouailles,
n’étaient-ils pas amenés à mépriser les chrétiens des églises protestantes?
Le collecteur d’impôts se tient à distance
Si le pharisien venait se satisfaire devant Dieu de sa bonne conduite,
le publicain, lui, vient déposer sa faiblesse devant Dieu.
Il se tient à distance et non plus en évidence.
En effet, selon la sensibilité des Juifs d’alors,
le pécheur doit se tenir loin de Celui qui est Saint, tant qu’il n’est pas pardonné et purifié.
Il n’ose même pas lever les yeux mais il se frappe la poitrine, exprimant son repentir:
Dieu, sois-moi favorable, à moi le pécheur!
On peut aussi traduire: Mon Dieu, pardonne à moi le pécheur!
Les deux traductions se justifient:
en effet, le verbe grec traduit ici par être favorable  traduit un mot hébreu
qui veut dire aussi pardonner.
Cette prière ressemble à celle de Simon-Pierre après la pêche miraculeuse:
Éloigne-toi de moi car je suis un pécheur  (Lc 5,8).
La conscience du péché est essentiellement conscience
de s’être éloigné de Dieu qui est le seul Saint.
Remarquons la différence avec le pharisien: le pharisien fait le compte
de ses bonnes actions et il fait aussi le compte des péchés des autres
qui sont voleurs, sans-loi, adultères.
Le publicain, lui, ne ressasse pas ses fautes –le pharisien l’a fait pour lui!–
et il sait trop bien que Dieu les connaît.
Il implore Dieu et ne fait appel qu’à sa bonté généreuse et toute gratuite.
«Mon Dieu, pardonne-moi, non en raison de mes efforts,
mais parce que Tu es bon et miséricordieux!»
Notons-le bien: c’est en Dieu que le publicain met sa confiance
alors que c’est en lui-même que le pharisien met la sienne.
Rappelons-le: Jésus adresse cette parabole à l’égard de
ceux qui mettent leur confiance en eux-mêmes parce qu’ils sont justes.
Être juste et droit devant Dieu peut en effet nous conduire à penser
que nous sommes le seul et unique « auteur » de nous-même:
«Je suis moi, et ne dépend de personne pour vivre et être.»
Une telle attitude ferme le coeur aux autres et donc à l’amour.
Or qui se ferme aux autres se ferme aussi à Dieu.
Dans cette parabole, Jésus nous montre qu’il y a deux façons de se tenir
devant Dieu, deux manières de vivre en lien avec Dieu.
Apparemment, le pharisien est préoccupé de Dieu: «Je Te rends grâce»,   dit-il…
alors que le publicain est préoccupé de son péché: moi qui suis pécheur.
Mais, en fait, l’un vient prendre Dieu à témoin de ce qu’il fait de bien
et dont il s’attribue le mérite, tandis que l’autre se livre tout entier à la miséricorde de son Père Divin.
L’un semble assuré de ses droits devant Dieu:
il a « gagné », pense-t-il, les faveurs de Dieu.
L’autre n’a comme assurance que la bonté fidèle de Dieu.
Il sait qu’il ne pourra même pas racheter toutes ses fautes:
il lui faudrait en effet changer de métier
et rembourser tout ce qu’il a fait payer en trop aux contribuables.
Une chose quasi irréalisable, sans doute.
Le récit de Zachée (cf Lc 19,1-10) nous montrera pourtant un collecteur d’impôts
qui promet de donner aux pauvres la moitié de ses biens
et de rendre le quadruple de ce qu’il a pu voler.
Mais ce qui a donné à Zachée la force de se convertir,
c’est justement l’attention et l’amitié de Jésus pour lui, une amitié qu’il n’a pas « méritée ».
La prière du publicain est celle d’un désespéré
qui sait n’avoir aucun droit à l’amour de Dieu mais qui surmonte son désespoir
en faisant appel à la fidélité de ce Père Divin qui est toute miséricorde.
C’est celui-ci, plutôt que celui-là, qui descend, chez lui, justifié
Il nous faut éclaircir le sens du mot « juste » dans la bouche de Jésus.
Pour les gens de la Bible, être juste c’est vivre selon la Tora  de Dieu,
selon la Loi –le Droit divin– qui énonce ce qui est bien.
Être juste, c’est donc avoir un coeur droit, c’est marcher dans le droit chemin.
Mais toute la Bible veut montrer
que marcher droitement c’est marcher avec un coeur qui aime.
Et pour être un coeur aimant, il faut d’abord se laisser aimer.
Ainsi être justifié par Dieu, c’est se laisser aimer de Dieu
et marcher avec Lui droitement.
Tout ce que nous faisons de bien, est fait par amour.
Tout ce que nous faisons droitement, est fait avec Dieu:
c’est-à-dire par l’amour et dans l’amour.
Le mal, le péché se trouve d’abord dans le fait de nous isoler,
de nous fermer à la communion.
Souvenons des deux fils du Père prodigue: l’un s’isole de sa famille
en partant au loin, l’autre s’isole aussi en refusant de pardonner
et de partager la joie du retour de son frère.
Toute bonne oeuvre est le fruit, la conséquence de l’amour.
On ne peut donc en attribuer à soi tout seul le mérite.
Nous disons souvent: «Tout est grâce.»
Cela veut dire que tout ce qui est bon et bien se fait, non dans le repliement sur soi,
mais dans la communion: communion avec Dieu et communion avec les autres.
Toute action bonne est comme une « pro-création ».
En effet toute procréation est l’oeuvre et de l’homme et de la femme.
Jamais de l’une sans l’autre, de l’un sans l’autre.
Et un des rôles de la prière est d’ouvrir en nous la place à l’action de Dieu,
de creuser en nous ce coeur où l’Esprit divin pourra agir avec nous.
Pourquoi le pharisien –qui est juste par sa conduite et ses actions–
ne rentre-t-il pas chez lui justifié? Parce qu’il se ferme à l’amour:
d’abord en pensant que tout ce qu’il fait vient de lui et lui seul,
ensuite en méprisant et en se coupant de ceux qui ne vivent pas tout à fait selon la Tora.
Il a le mépris de celui qui juge et condamne le pécheur
plutôt que de se sentir solidaire du pécheur,
solidaire de celui qui manque à l’amour parce qu’il manque d’amour.
Tout le bien se fait dans l’amour, par amour…
Et cela suppose l’humilité du coeur,
car l’amour ne peut s’épanouir que dans l’humilité…
qui est la condition de l’accueil de l’autre, de l’accueil de Dieu.
«Telle se présente la « conversion » à laquelle Jésus nous appelle.
Le chrétien n’est pas un homme « juste » mais « justifié », non pas un être « gracieux »
mais un pécheur « gracié »» (Étienne Charpentier, Assemblées du Seigneur 61, p. 73).
Terminons par un petit fait qui illustre pour moi la parabole.
Il s’agit de mes amis André et Aline.
Ils venaient pour préparer la messe de célébration de leur 25 ans de mariage.
Nous feuilletions l’Évangile ensemble mais aucun des textes ne semblait convenir.
Sauf quand nous sommes arrivés à l’Évangile de la Vigne, dans l’Écrit de Jean:
Je suis le Cep et vous êtes les sarments:
qui demeure en moi porte beaucoup de fruits  (Jn 15,5).
André m’expliqua:
«Vois-tu, à cette messe, il y aura bien des gens qui sont séparés, divorcés.
En fêtant nos 25 ans de mariage, nous ne voulons pas avoir l’air de leur faire la leçon.
D’ailleurs, au début de notre mariage, cela allait très mal pour notre couple.
Je m’étais mis à boire, je laissais ma femme seule avec les enfants.
Nous avons été au bord de la séparation.
Si aujourd’hui nous sommes si heureux ensemble, entre nous deux et avec les enfants,
ce n’est pas parce qu’on est meilleur que d’autres…
Nous, on n’a juste fait qu’accueillir!
En effet j’ai rencontré le mouvement des Alcooliques anonymes,
puis la communauté chrétienne Copam.
Nous y avons rencontré des gens qui nous ont acceptés tels que nous sommes,
qui nous ont aidés, qui nous ont aimés.
À travers eux, c’est aussi l’amour de Dieu que nous avons accueilli.
Vois-tu, Georges, on est heureux… non pas parce qu’on l’a mérité plus que d’autres:
nous, on n’a juste fait qu’accueillir.»
Dans ses mots, André me redisait l’Évangile de Jésus.
Ce dernier est rentré chez lui justifié, riche de l’amour de Dieu…
un amour qui va le faire revivre, qui va le remettre debout…
un amour accueilli pour être partagé avec d’autres dans l’humilité.

Seigneur Jésus, aux jours de détresse, je ne sais pas t’accueillir
Mon coeur se ferme parfois à ton amour
Il se raidit, se replie sur lui-même pour mieux mentir.
Je suis pécheur et ne sais pas aimer, viens à mon secours!
Dans ces jours de nuit, manifeste-toi par mes frères et mes soeurs
qui me diront leur amour, leur bonté.
Dans ta patience, j’espère de nouveau m’ouvrir à ton amour.
Ainsi j’apprendrai à dire: «Merci de m’avoir créé.»  Amen!

Georges Convert

»»» Questions

1. En mettant en scène un pharisien et un publicain, Jésus englobe-t-il
tous ceux qui appartiennent au mouvement pharisien et à la profession des publicains?
2. Qui étaient les pharisiens au temps de Jésus?
Pourquoi certains d’entre eux s’opposent-ils à Jésus?
3. Qui sont les publicains? Quelle était leur réputation?
4. Pourquoi le pharisien n’est pas justifié quand il rentre chez lui et le publicain est-il justifié?
Pour Jésus, qu’est-ce qu’être juste?
5. Comme chrétien, avons-nous une attitude de juste ou de justifié?
Que faut-il faire ou être pour être justifié?
6. Quelle est mon attitude envers ceux qui sont différents de moi?
7. Quelle doit être l’attitude de l’Église envers les gens marginalisés?

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