Mon grain de sel, sur l’Évangile du vendredi 25 décembre 2015
par Mario Bard.
Pourquoi?
Pourquoi Noël n’est-il pas tous les jours? Pourquoi cet esprit de générosité, d’amour et de grâce qui s’empare soudainement des plus mesquins d’entre nous ne gagne-t-il pas le reste de l’année?
Pourquoi la paix que l’on chante, espère et crée à Noël n’est-elle pas celle de tous les jours? Pourquoi ce Dieu dans une mangeoire n’est-il pas mieux compris de notre cœur, lent à saisir toute la bonté qui se dégage de ce Dieu enfant? Que se passe-t-il le jour de Noël, qui cesse dès le lendemain?
Je ne sais pas. Je pourrais continuer la série de questions, sans cesse et sans cesse. Et pourtant, rien n’y ferait. Le 26 décembre, nous reprenons la routine… Nous oublions soudainement l’Enfant Jésus pour aller magasiner, retourner à nos moutons, ou bien simplement ne plus avoir la confiance qu’il faut afin de ne plus être esclave.
Pourquoi?
Et puis, la guerre… elle a cessé à Noël 1914 entre les Français et les Allemands… Alors, pourquoi les soldats n’ont-ils pas su dire à leurs supérieurs : « Nous ne ferons plus la guerre! » En effet, les soldats ont fraternisé pendant une journée sur le champ de bataille. Ils ont chanté des chants de Noël ensemble… Mais, ils n’ont pas su aller plus loin.
Savons-nous aller plus loin? Avons-nous ce sens de l’honneur envers la paix, comme nous l’avons envers la guerre et ses affaires? Malheureusement, je crois que nous sommes plus prompts à tirer du fusil qu’à tirer de l’amour. L’inverse demande certes plus de travail. Par contre, cela détruit moins.
L’espérance de Noël — je l’espère! – peut se cultiver tout au long de l’année. Il ne faut pas avoir peur de celle-ci, ou la prendre pour de la faiblesse. Parce que, ce qui émeut le plus lors de cette fête, c’est la vue de la crèche. La vue d’un enfant né dans la paille, sans rien.
Sa faiblesse appelle notre force. La force de devenir solidaire. La force de travailler pour la justice. La force de ne plus regarder le mendiant comme un sous-humain. La force de ne plus avoir peur de transformer le monde afin que tous aient une chance de vivre décemment. Servir est un apprentissage. Une fois que nous avons appris à le faire sans y chercher son propre intérêt, la bonté qui nous habite peut grandir…
Nous devenons être de bonté.
***
Je pleure chaque fois que j’entends une chorale de petits chanteurs entonnée des chants de Noël. Il y a tant d’espérance et de légèreté dans la célébration de cette incarnation! Tant d’attentes qui parlent directement au cœur de l’être humain.
Que ces pleurs de joie, que la paix de ce Dieu enfant vous accompagnent chaque jour de l’année. Que cette paix fasse naître en vous la joie nouvelle qui accompagne toute recherche de justice.
Mario Bard
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