Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 17 janvier 2016
par Mario Bard.
Une noce de miséricorde
Pour commencer, faisons un lien avec le baptême de Ieshoua. Ce n’est pas qu’avec de l’eau que l’Homme de Nazareth est baptisé, mais de l’Esprit Saint. Dans les eaux du Jourdain, il est confirmé par son Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le! ».
La confirmation que la mission inusitée, périlleuse et parfois tout à fait à contre-courant de Ieshoua est, et sera toujours, un lien direct de ce Dieu que le Christ Ieshoua appelle Père. Une mission qui a d’abord comme but premier d’aimer, de servir et de donner à l’être humain des outils pour mieux grandir et devenir un humain véritable.
Par contre pour cela, il y faut plus que les eaux du Jourdain et l’Esprit qui descend sous la forme d’une colombe. Il y faut le passage de la croix. Un sang versé qui, parce qu’il l’est par amour pour ses amis, devient un excellent vin, un millésime unique et précieux, une source essentielle. La mort, qui est donc la fin, est le meilleur élément puisque cette mort tragique et violente, qui aurait pu demeurer perverse — au sens de renversement des valeurs de l’amour –, devient le passage vers la résurrection par le Père.
Ce vin nouveau, tous nous pouvons le boire, le déguster. Il y faut le courage que donne la prière et le oui consenti librement à la miséricorde.
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Le pape lance jeudi un livre sur la miséricorde. C’est un livre plus personnel puisqu’il n’est pas d’abord un enseignement officiel de l’Église. Pourtant… Son regard sur la miséricorde me semble tellement important!
Le nom de Dieu est miséricorde est le titre du livre. C’est aussi ce qu’affirme Ieshoua de Nazareth. Rien ne l’arrête. La femme adultère ne mourra pas ce jour-là, car Ieshoua était sur son chemin. Zachée le collecteur d’impôt véreux redonnera l’argent faussement collecté. Le père prodigue de la parabole est d’abord miséricorde quand il accueille son fils.
Et puis, le bon larron sur la croix. Ce voleur de paradis comme l’appelle Thérèse de Lisieux… Rien que la miséricorde, toujours la miséricorde. Le seul jugement que porte Ieshoua de Nazareth, il le porte envers ceux et celles qui n’y croient pas. Il dénonce les docteurs de la loi, obtus et bornés. Il dénonce le riche qui, co-vedette de la parabole avec Lazare, se réserve toutes les richesses.
Bref, au moment où le vin de la miséricorde ne coule plus, c’est aussi à ce moment que l’enfer commence dans nos vies. Accueillir la vie du Christ Ieshoua, c’est laisser entrer cette miséricorde, de plus en plus, comme un bon vin qui arrive toujours à la fin.
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Les noces avec Dieu sont celles de la miséricorde. Ne l’oublions jamais. Avant même nos discours de deux heures sur la morale, il y a le cœur blessé qui crie vers Dieu. Le vin coulera uniquement si nous l’accueillons et osons la paix plutôt que la guerre.
Mario Bard
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