Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 24 janvier 2016

par Mario Bard.

Quand commence l’An de Grâce?

La grande dépression du début des années 30 : le monde vit sa première grande crise économique de l’Ère moderne. Suicide, chômage, dépendance à toutes illusions de passage : le monstre boursier fait ses premières victimes de masse.

Le découragement mène peut-être aussi à cette montée du crime et, en particulier aux États-Unis, à ces criminels devenus héros, malgré la violence de leurs crimes et leur sang froid à commettre le meurtre de tout ce qui n’est pas dans leur plan du jour. Bonny and Clyde, Les Barker, etc. Des criminels qui, tout à la fois, séduisent et effraient le grand public.

Ce dernier, épuisé par un système économique qui faillit à pourvoir emplois, santé, nourriture et logement convenable, s’entiche de l’affront aux lois que réussissent ces criminels. On voudrait aussi utiliser cette violence et devenir héros de roman criminels et justiciers sans peur.

Des justiciers qui n’ont sans doute pas saisi toute l’ampleur de la violence dont ils étaient devenus les marionnettes. Et, crise économique, après crise économique, avec la montée de plus en plus forte des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres — « d’après Oxfam, 62 individus possèdent 50 % des richesses planétaires » —, le retour de la violence s’annonce peut-être plus fort que jamais.

La dernière grande crise économique date de 2008. Si peu d’efforts ont été apportés pour corriger un système qui crée de plus d’inégalités et de faussetés! Les riches s’enrichissent toujours plus, les pauvres sont de plus en plus pauvres, et la classe moyenne – une belle réussite des années de l’après-guerre, s’effrite de plus en plus au profit de Dame pauvreté, qui n’en demandait pas.

Voyez-vous, pour être heureuse, cette Dame doit se savoir et se sentir choisie. Librement, sans contrainte, et sans que son ombre – la misère – en devienne la référence.

***

Alors, l’an de grâce… 

Si Ieshoua parle de cette grâce qui apporte bonheur et prospérité à tous par le biais de l’argent c’est fichu et nous descendons tous inexorablement vers le fond. Par contre, s’ils parlent d’un état intérieur, peut-être que, finalement, nous pouvons espérer être et devenir comme lui… comme cet esprit de bonté qu’il a… ce père Dieu.

Cette révélation que Dieu n’est pas le tonnerre ni la tempête, mais ce souffle si doux qu’il est une « brise légère », fraiche, qui fait du bien et qui rafraichit le cœur. Cette révélation que la force de l’Évangile n’est pas vengeresse, mais poétesse est difficile à prendre encore aujourd’hui.

Cette révélation que Dieu est un partage et non un compte en banque qui s’enrichit à tout prix aux dépens des autres.

L’An de grâce…

Et si on croyait? Comme certains artistes qui au-delà de tout ce qui aurait pu les empêcher de monter jusqu’aux étoiles – Céline Dion et ses dents horribles d’adolescente, les chanteuses noires de jazz au milieu du racisme – croient-ils tellement qu’ils les atteignent? Plus que la croyance, c’est la foi qui est aussi présence à ses rêves, ses joies, ses peines… ce qui, à l’intérieur, nous permet de marcher en état d’amour. Malgré les crises, malgré la pauvreté, malgré les murs dressés.

Ce qui de l’intérieur, rayonne la lumière d’un Dieu qui n’est qu’amour.

L’An de grâce peut commencer aujourd’hui, au millième de seconde près.

Par contre, il y faut la foi en un Dieu qui agit comme une tendresse éternelle. Une foi qui s’allume avec un amour.

Oui, l’An de grâce, commencer avec Ieshoua, peut commencer dans mon âme, et se propager dans ma maison, dans mon quartier, dans ma ville, dans mon pays.

L’An de grâce, c’est aujourd’hui. 

Mario Bard

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