Jean Binette porte un regard sur cette année tumultueuse qui s’achève dans quelques jours et il nous envoie ses vœux pour Noël et la nouvelle année.
Pont-Viau, décembre 2020
Bonjour,
Je vous reviens avec ma lettre annuelle pour vous donner quelques nouvelles de cette année très spéciale qui est à la veille de se terminer.
Jusqu’en mars, j’ai continué mes engagements comme d’habitude, mais le 11 mars tout a basculé avec l’annonce mondiale de la Pandémie du Coronavirus; le lendemain M. Legault annonçait les mesures draconiennes de confinement. Ces mesures ont touché tout le monde; quant à moi cela m’a affecté dans 3 ou 4 aspects de ma vie : d’abord dans mes engagements, dans ma vie communautaire à Pont-Viau, dans les relations avec ma famille et dans ma vie de prière. Il a fallu que je m’ajuste et que je vive autrement durant cette période plus difficile et pleine de défis.
Quant à mes engagements et mon bénévolat, beaucoup d’ajustements ont dû être apportés. Dans mon implication au Relais Mont-Royal nous avons continué nos réunions de prière le mercredi soir virtuellement par Zoom, YouTube ou en présentiel lorsque le déconfinement nous le permettait. Dans mon engagement mensuel avec 5 couples membres d’une Équipe Notre-Dame, ne pouvant se réunir dans les maisons, nous avons continué en faisant des réunions virtuelles avec Zoom. Je suis membre aussi, d’une fraternité de solidarité appelée « Fraternité de la Vigne »; nous nous réunissions une fois par mois, mais avec la Pandémie, selon la période, nous avons continué en présentiel ou simplement en restant en contact via l’internet; c’est un lieu de ressourcement important pour moi, en partageant notre vécu tout en tenant compte de la Parole de Dieu, qui nous guide sur notre route.
D’autre part j’ai ressenti une grande tristesse de ne pouvoir continuer à m’impliquer dans 2 organismes communautaires, l’Accueil Bonneau et le Relais Communautaire de Laval; ce qui me mettaient en contact direct avec les pauvres et les itinérants. Ici il m’a été impossible de continuer comme bénévole, car faisant parti du groupe plus fragile de personnes (au-delà de 70 ans).
Au sujet de ma famille, mes neveux et nièces ont réussi à placer mes 2 sœurs aînées, Cécile et Inès dans le même CHSLD Louise-Faubert à St-Jérôme. Je les ai visitées quand c’était possible, autrement je suis resté en contact avec elles via le téléphone et les nouvelles que leurs enfants me donnaient d’elles.
À Pont-Viau, je fais parti d’un groupe de retraités missionnaires autonomes dont l’âge varie entre 70 et 95 ans; le Seigneur nous a certainement protégés car le sournois virus n’a pas pénétré dans notre enceinte. Nous nous sommes engagés à suivre les mesures sanitaires : port du masque, distanciation physique, lavage de mains. Nous devions minimiser nos sorties; aussi les visites venant de l’extérieur étaient restreintes aux employés essentiels. Je trouvais important de continuer à faire mes exercices physiques et une marche de santé à tous les jours, principalement sur notre terrain.
Ce confinement a été l’occasion pour moi de renouer contact avec beaucoup d’amis, de connaissances, de neveux et nièces via internet et téléphones. De missionnaire actif, je suis devenu une personne qui a redécouvert ma vie intérieure et le côté plus contemplatif de ma vie de missionnaire, tout en relisant ma vie missionnaire active et en remerciant le Seigneur de son Amour.
Un journaliste a écrit au sujet du confinement : « Il faut se trouver un refuge où s’isoler. Pour certains c’est la musique, pour d’autres, la lecture, la marche, le jardinage, etc. À chacun sa façon de décrocher… C’est une question de santé publique… Il faut apprendre à cultiver notre jardin intérieur, à découvrir les beautés du silence, à reconnecter avec notre moi profond. »
Un philosophe disait au sujet de la pandémie : « Au-delà de l’urgence sanitaire, la pandémie du coronavirus aussi douloureuse soit-elle, doit être l’occasion pour la planète d’observer une halte salvatrice et de repenser son modèle de production et de consommation »… « C’est la leçon qu’il faut tirer, il ne faut pas se fermer les yeux en disant : tenons bons et bientôt tout continuera comme avant ». Notre vie ne sera plus pareille comme avant, si nous nous renouvelons.
Je vous livre une réflexion trouvée sur l’internet : « Notre statut de confinés pourrait-il être un accélérateur de conscience? Le confinement oblige à prendre conscience que plusieurs aspects du quotidien considérés jusqu’ici comme des acquis permanents ont perdu cet état de permanence. Saisissons l’invitation à regarder autrement. Privés de nos façons de consommer habituelles, sommes-nous véritablement moins heureux? Privés de rêves futurs de voyage, privés de la vie extérieure, de dépendances habituelles (réunions, partys, restaurants, sports). La période COVID invite peut-être aussi à revisiter notre vie intérieure, à permettre à l’Esprit qui frappe à notre porte, d’entrer en dialogue avec nous. »
Je termine sur une parole encourageante pour l’avenir de notre monde, en citant le pape François dans son dernier document officiel sur la fraternité et l’amitié sociale : « J’invite à l’espérance… elle nous parle d’une soif, d’une aspiration, d’un désir de plénitude, de vie réussie, de toucher ce qui est grand, ce qui remplit le coeur et élève l’esprit vers les grandes choses comme la vérité, la bonté, la beauté, la justice et l’amour… marchons dans l’espérance! »
Un nouveau monde naîtra, inspirée par une foi forte en Jésus et avec notre collaboration. Je prie le Seigneur Jésus, de « nous » accompagner sur notre route dans cette renaissance. Je « nous » souhaite du courage et de la résilience pour la prochaine année! Joyeux Noël et Bonne Année 2021!
Jean
Laisser un commentaire