Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 25 janvier 2015
par Mario Bard.
Bonne Nouvelle : des signes qui ne trompent pas
Recevoir au centuple à cause de l’Évangile, de son annonce et – surtout! – de sa mise en action : une pensée que j’ai, je l’avoue, bien du mal à croire. Après tout, ce monde est avant tout conçu pour ceux et celles qui réussissent à se hisser au sommet : postes de cadres, emplois liés à la finance, la mode ou le marketing. Des emplois où le paraître est d’une importance capitale. Et l’argent, une valeur sur laquelle fonder sa vie.
La figure du Christ Ieshoua de Nazareth, bien qu’elle nous interpelle, qu’elle soit déroutante et fascinante au début, devient vite une entrave au succès. « Faites du bien à ceux qui vous haïssent », ou encore se préoccuper des plus petits… Rien qui rapporte. Les plus petits sont souvent à la merci de leurs propres problèmes, que ce soit la maladie, la dépendance ou encore, un handicap physique. Même l’Église catholique est remplie de gens qui veulent le succès à tout prix, des carriéristes moraux, et dont le comportement est dénoncé par le pape François.
Non, le monde de Ieshoua n’est pas fait pour aujourd’hui.
Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser; que serait le monde d’aujourd’hui si nous osions entrer de plain-pied dans la mentalité de Dieu? Et si les batailles pour améliorer le monde ne se situaient pas seulement dans un développement matériel à outrance trop souvent source de pollution? Et si la recherche de Dieu se faisait aussi dans la recherche d’un monde où l’humain serait la première personne à considérer?
La Bonne Nouvelle deviendrait plus qu’un livre, mais une action pour aujourd’hui.
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Est-ce que vous connaissez l’histoire de cet homme de 90 ans arrêté en Floride parce qu’il nourrissait les sans-abris directement sur la rue? En novembre, la manchette a fait le tour du monde… et créée le scandale! Les réactions sur les médias sociaux ont été unanimes : c’est une arrestation immorale.
La ville de Fort Lauderdale a beau s’être défendue en déclarant que son règlement municipal est conçu pour des raisons de salubrité publique, ça ne passe pas. Même dans l’hyper -super-hygiénique Amérique, l’arrestation demeure scandaleuse.
La réaction publique est certainement un encouragement pour l’annonce de la Bonne Nouvelle. Parce que malgré l’obscurité que représente le fait d’emprisonner quelqu’un qui donne à manger aux plus pauvres – une aberration! – le public proteste, hurle, demande réparation.
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Un autre signe de Bonne Nouvelle est parti au ciel la semaine dernière. L’archevêque de Rimouski, Pierre-André Fournier, s’en est allé vers les demeures éternelles. J’ai eu la chance de l’interviewer à deux reprises. L’homme, généreux, proche des gens et rieur, avait aussi choisi comme devise épiscopale « Heureux les pauvres ». En plus de cela, son symbole héraldique contenait une croix formée par deux écorces de bouleaux collées sur l’une sur l’autre.
Cette croix lui avait été offerte par un homme pauvre. La placer au centre de sa vie d’évêque aura été un signe lumineux. En témoignent également, l’amour donné par plus de 1500 personnes qui ont participé à ses funérailles, en plus de toutes les réactions de condoléances dans les médias sociaux.
Suivre Ieshoua aujourd’hui, c’est certainement répondre à l’appel des plus pauvres, se faire proche d’eux, se laisser toucher par l’appel qu’il nous lance chaque jour. Se laisser prendre aussi par l’appel de nos propres pauvretés et les laisser être illuminé par le Christ Ieshoua.
Dans le fond de nos mers intérieures, où résident souvent nos peurs, nos morts et nos doutes, être repêché par celui qui peut tout, du fait de son amour profond pour pour nous. Et devenir, à notre tour, « pêcheurs d’être humains ».
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P.S. Finalement, je peux croire que ce monde devient Bonne Nouvelle, aujourd’hui!
Mario Bard
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