Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 7 mai 2017
par Mario Bard.
Les voleurs impériaux
Vous l’ais-je déjà dit : je suis amateur de films d’horreurs. Pas à tous les jours bien sûr, et avec modération. Mais j’apprécie l’adrénaline et l’esprit d’intelligence que certains d’entre eux peuvent démontrer. Le suspense est un art !
Pourtant, pour un film qui donne des frissons et nous emporte avec intelligence et finesse, il y en a cent autres – estimations très personnelles ☺️ – qui sont : soient des navets, soient des œuvres sans budgets où l’on rêve un peu trop gros, et ça se voit : effets peu intéressants, mal exécutés. Hier, je suis tombé sur un film honnête mais beaucoup trop bavard, à propos d’un sujet qui a été surexploité : l’exorcisme. Le lien avec l’Évangile d’aujourd’hui ? Le seul point intéressant de ce quasi-navet est d’avoir pensé à montrer la personne possédée dans l’univers du démon qui la possède. Elle est toujours elle-même, âme qui cherche à revenir vers la vie, mais qui est battue par le démon qui la possède. Bref, la notion de voleur d’âme est interprétée d’une manière qui me semble intéressante et que je n’avais pas vue avant.
Bien sûr, les voleurs d’âmes n’ont pas tous besoin de posséder une âme de manière aussi spectaculaire. Ils sont plutôt bien présents dans nos quotidiens, lorsque, nourris par les illusions de richesses faciles, nous devenons indépendants de l’autre, voguant seuls comme sur une galère. Si forte soit-elle, cette galère d’illusions ne peut voyager bien longtemps. Après tout, une galère se déplace grâce aux esclaves… Sa force provient des tristesses, des blessures et du crime duquel on accusait la personne dans cet empire romain… disparu.
Les empires passent et peuvent malheureusement voler nos âmes. On se croit invincibles, on se pense tout à fait dans son droit à propos du mérite que l’on a ou pas. Cependant, plus le temps passe, et plus les illusions tombent. Mon âme ne peut se nourrir de la main du voleur qui se me fait croire que ce monde est la finalité et qu’il faut, pour le conquérir, détruire pour reconstruire, tuer pour tuer l’impureté, insulter pour régner, forcer pour dominer.
En ce temps de montée du populisme, force est de constater que l’être humain aime à revenir périodiquement aux illusions d’Empire.
Sans un esprit qui est composé de la porte ouverte du Dieu vivant, un esprit d’amour inconditionnel, nous tombons toujours dans les mêmes registres stupides qui bâtissent et nourrissent les empires, des sociétés soi-disant parfaites, mais qui finissent par faire ce qu’elles ne voulaient pas, au nom du bien qu’elles revendiquent. Sommes-nous des suiveurs, maîtres, ou encore, esclaves d’illusions?
Prions pour que ce Dieu d’amour nous appelle si fort, qu’il soit toujours présent. Aimer sans condition. Savoir reconnaître sa voix, c’est lire l’Évangile sous le signe de l’accueil inconditionnel, comme le pratiquait Rabbouni Iehousa. En sommes-nous capables?
Mario Bard
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