Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 25 juin 2017
par Mario Bard.
Logique implacable avec laquelle plusieurs chrétiens ne sont pas à l’aise dans cet épisode, où est la miséricorde? Elle est peut-être à lire dans le « N’ayez pas de crainte », cette invitation à ne pas avoir peur de ce qui ne sert pas la vie. Certains diront : oui, mais comment puis-je me déclarer pour lui alors que je ne l’ai jamais rencontré?
Dans la rue, dans le métro, dans les avions, dans nos voitures éternellement « parkées » dans les bouchons; nos lieux de vie et de mouvement sont multiples. Dans l’Évangile de Mathieu, il est un épisode que trop de soi-disant chrétiens oublient, celui dit du jugement dernier. Quand on le lit avec attention, cet épisode rappelle que l’important n’est pas d’être protestant ou chrétien, riche ou pauvre, républicain ou démocrate. Et, si ces implications sont importantes pour le maintien d’une vie civile qui tienne la route et permette à tous de vivre dans une société multiculturelle, il n’y a rien qui vaille si l’amour du prochain, total et sans appel, n’habite en nos cœurs.
Mais, on craint d’aimer. Parce que, comme Édith Piaf le chantait, dans « … l’amour il y a des larmes… » Elle chante souvent la peine qu’apporte le fait d’aimer. Pourtant, elle y revient toujours. Je fais un parallèle – un peu boiteux certes – avec l’amour que les chrétiens sont appelés à porter en eux. Si Édith revenait toujours à cet amour, c’est peut-être parce qu’elle en cherchait toujours un plus grand, qu’elle portait d’ailleurs déjà en elle. Mais, c’est peut-être aussi parce qu’elle savait que rien ne se regrette : tout est apprentissage. Si les chrétiens craignent d’aimer à la manière de Ieshoua sur les routes de Galilée, alors tout est foutu. Si les chrétiens craignent de pleurer pour qu’une guerre n’arrive pas; si les chrétiens refusent de se battre pacifiquement afin que la société soit plus belle et plus juste; si les chrétiens jouent aux moralistes tranchant avant de réaliser la miséricorde; si les chrétiens se cachent pour ne plus annoncer l’Évangile… le monde continuera sa descente aux enfers.
Ce que le jugement dernier rappelle, c’est que nous n’avons jamais rien à perdre à aider son prochain, à rendre service, à donner de l’amour. Un amour nous attend, il est là, caché dans les recoins de notre âme. Si nous le mettons en action, oui nous serons déçus; oui, nous pleurerons; oui, nous serons parfois pendus sur la croix. Mais, jamais nous ne pourrons regretter de l’avoir réalisé, d’avoir essayé, aux meilleurs de nous-mêmes, de changer un peu le monde. En commençant par se laisser aimer par Celui qui peut tout, pour mieux aimer à son tour. « N’aie pas peur! », dois-je souvent me répéter. De quoi? D’aimer et de réaliser miséricorde sur terre pardi! L’amour aura toujours le dernier mot. C’est mon espérance.
Mario Bard
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