Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 5 novembre 2017
par Mario Bard.
Vivre au-delà de nos propres illusions
Un après son élection à la tête de la maison la plus puissante de la planète, un homme se retrouve dans l’eau chaude parce qu’il a dit, mais n’a pas fait. Il a agi, mais à l’exact opposé de ce qu’il fait. Il a dit vouloir redonner puissance et gloire à l’Amérique — « Make America Again ». La seule grandeur qu’il ait trouvée est celle de ses nouveaux habits. Pour le reste, les commentateurs et commentatrices – conservateurs ou libéraux – considèrent que le mandat est en péril et affaiblit les États-Unis, à l’heure où la Chine est dominée par un nouveau dictateur. Bienvenu dans le monde du « Je dis, mais je ne fais pas ».
Un exemple bien concret et qui touche les travailleurs directement est celui du secteur manufacturier, plus particulièrement celui du charbon. L’homme avait dit qu’il ramènerait la prospérité. Un an plus tard, il n’y a pas un signe de ce retour à la prospérité sur lequel des milliers de personnes se sont basées pour choisir l’empereur. Une bonne dose de vent… (voir l’article d’Isabelle Paré).
L’espoir repose souvent sur de belles paroles, un charme malgré une allure physique improbable, et beaucoup d’argent… Car, le fait que l’homme fasse partie de l’élite financière chez nos voisins du sud – malgré un nombre élevé de faillites tout au long de sa carrière – a certainement joué dans la balance. Et le fait qu’il dise tout et son contraire. Les belles paroles ont la vie dure et donnent de l’espoir. Mais, si elles ne s’accompagnent pas de mesures concrètes et de travail honnête, elles ne sont que du vent.
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Être plus que du vent, voilà bien un défi qui nous attend tous. Nous avons une bonne volonté et les vœux pieux se bousculent dans nos esprits. Par contre, entrer dans l’action concrète est un défi de tous les instants. Rien de plus difficile. Car, cela nous oblige à composer avec la réalité et non plus avec nos ambitions ou bien nos fantasmes, souvent illusoires. Ces derniers ne résultent pas d’une démarche intérieure, mais plutôt d’une idée qui naît. Bien sûr, ces idées peuvent toujours se transformer en réalité, mais il faut des esprits résolus et des bras travaillants pour les accomplir. Je pense toujours à l’assurance-maladie – qui par ailleurs se détériore d’année en année – qui d’une idée est devenue réalité. Parce que des gens y ont cru et l’ont mise en place et qu’ils ont décidé d’en faire un droit pour tous. Le courage et la ténacité ont fait partie de leur démarche bien plus que les belles paroles.
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Il est difficile de marcher sur les routes de nos vies. Elles sont semées d’embûches. La seule façon de les marcher est de rendre bien concret les pas que nous y faisons. Un à la fois. Des belles paroles : une fois de temps en temps pour s’encourager et demander la force de marcher à notre Dieu. Les pas sont le plus important. Même si parfois, nous avons le sentiment de faire du sur place, un pied après l’autre, une action après l’autre, inspiré par l’Esprit, mû par l’amour de ce Dieu père qui ne peut que nous aimer. Non? Les promesses des fanfarons politiques, sportifs, religieux, scolaires et autres bonzes sont à écouter. Mais, elles doivent être analysées à l’aune même de leurs actions. Loin de nos propres fantasmes, qu’est-ce qui me permet d’entrer dans le concret de l’amour?
Mario Bard
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