Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 17 août 2014
par Mario Bard.
Souhaiter : oui, mais quoi?
La chanson d’une très belle comédie musicale américaine – Into the woods, qui sera sur les grands écrans à Noël – parle des souhaits que nous faisons. Et de la prudence avec laquelle il faut, finalement, traiter la chose.
Grosso modo, la chanson dit : « Sois prudent à propos de ce que tu souhaites, à propos de ce que tu dis, à propos de ce que tu racontes, car les enfants ne t’obéiront peut-être pas, mais ils vont écouter ce que tu dis (children will listen). Sois prudent, les souhaits sont des enfants. » c’est à dire qu’ils naissent, mais comme des enfants, il faut en prendre soin toute notre vie.
Un avertissement qui résonne de manière particulière dans cet épisode de l’Évangile. La Cananéenne souhaite, désire, veut la guérison de son enfant plus que tout. Se demande-t-elle seulement quelles en seront les conséquences? Non. Elle souhaite que son enfant soit délivré du démon qui la rend certainement folle. Par-dessus tout, elle espère sûrement retrouver la tranquillité et une vie sociale qui ne soit plus déterminée par la maladie.
Ici, les souhaits de cette femme sont liés à son enfant. Des souhaits qui la dépassent, mais qui font beaucoup de sens : je souhaite que mon enfant aille mieux, que la paix et la sérénité habitent à nouveau mon foyer, et le cœur de cet enfant que j’aime par-dessus tout pourrais-t-on interpréter.
Dans notre vie de foi, avons-nous la force, le souhait ou le désir de nous laisser prendre par la guérison que donne Christ Ieshoua?
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Quel est le Ieshoua que je souhaite rencontrer? Quel genre de communauté chrétienne souhaitons-nous habiter? Parfaite et moralement sans tache? Ou encore remplie d’un Esprit de miséricorde qui permet de guérir tout un chacun? Souhaitons-nous véritablement la paix, le dialogue, la patience qu’apporte la rencontre mystique avec le Dieu père et Esprit de Ieshoua, ou préférons-nous rencontrer un préformatage proposé par ceux et celles qui détiennent toutes les réponses?
Que souhaitons-nous pour nous, nos amis, et même nos ennemis, qui soient teintés de l’Esprit de l’Évangile?
Est-ce qu’on souhaite vraiment se laisser prendre par le Christ Ieshoua?
Être guéri par Lui, savoir ce qu’il pourra nous apporter. Ou encore, se laisser prendre au point où nous devenons autre chose, quelqu’un d’autre.
Est-ce un souhait que nous portons? Sommes-nous attentifs à l’ouverture fantastique qu’apporte le christianisme en nous? La relation avec ce Christ Ieshoua prend forme, devient autre chose qu’un égoïsme. Elle peut s’envoler et nous porter vers un autre nous, une réalité qui devient pleine du Christ, en nous et par nous, grâce à ce Christ de l’Évangile.
Se laisser prendre comme un amoureux demande. Et surtout, devenir une communauté accueillante, qui ose devenir lieu de rencontre et de dialogue entre les êtres humains de bonne volonté.
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Je l’avoue : c’est tout un contrat. Rien de facile dans la proposition de Ieshoua. Mais comme la Cananéenne, crier vers ce Fils de David aimant et ouvert à sa foi est peut-être que la solution à bien des souhaits que nous formulons. Avec Ieshoua, ils seront toujours à notre hauteur, tout en nous donnant de nouveaux défis.
Ieshoua, ouvre mon cœur aux souhaits que tu désires pour moi. Amen.
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