Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 17 décembre 2017
par Mario Bard.
Digne ou non, savoir reconnaître le Messie aujourd’hui
Il vient au milieu de la mort et redresse l’être humain. Il lui donne la capacité de vivre et de continuer au milieu de l’adversité. Rien de bien original diront les chrétiens. Sauf que, chaque jour, le Seigneur redresse. Chaque jour, il est celui qui nous donne de ne pas abandonner son message, sa mise en action et de rechercher sans arrêt la compassion pour chaque être humain. Ieshoua marche au milieu de la mort et nous invite à en faire autant.
Symboliquement, on peut dire que Jean le baptiste réalise ses baptêmes à partir de nos morts. Après tout, il utilise l’eau qui était à l’époque nécessaire pour la vie, mais qui représentait aussi la mort : les lacs, les mers, les grandes étendues d’eau étaient considérés comme des lieux proches de la mort. De plus, et comme c’est encore le cas dans un grand nombre de pays aujourd’hui, la maladie est très souvent transportée par l’eau devenue corrompue parce qu’on l’empêche de couler, qu’elle ne peut se déplacer, et finit par périr, prise au piège. Et c’est peut-être aussi en partie pour cela que Jean dira de Ieshoua, dans d’autres Évangiles, qu’il baptise avec l’Esprit.
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Tout comme aujourd’hui, nombre de gens attentaient le Messie. La colonisation des Romains, amoureux de l’argent trompeur, et les trahisons d’une élite qui avait fini par se corrompre à force de chercher sa propre gloire, avait eu raison de bien des espoirs. Au-delà des signes extérieurs d’une décadence terrible, il y avait également l’espoir de redonner à Israël sa grandeur d’antan. Les sociétés semblent ainsi faites qu’elles ne peuvent s’empêcher de penser à l’âge d’or qui les a rendues grandes aux yeux des êtres humains.
Mais pour Dieu, quels chemins empruntés pour soient rendues droits ses sentiers?
Le Dieu de l’Évangile refuse souvent la gloire pompeuse des êtres humains. Dès sa naissance, il lui préfère une étable, et le confort d’une mangeoire. Les bergers, entités impures entre tous, sont les premiers à le visiter. La grandeur de Dieu déteste la grandeur des Hommes. Elle lui préfère un être humain debout, heureux et vigilant en lieu et place de tous ces bonshommes tombés sur la morale un jour où ils se sentaient dépérir aux yeux de leurs amis et de la société. Riches, populaires auprès de ceux qui aiment la poudre aux yeux – et qui possèdent les moyens financiers de s’en relever –, ils feront tout pour se faire croire qu’ils possèdent la vérité. Et nous, bandes d’abrutis, nous marcherons dans leurs sentiers sinueux et peu dégagés. Si bien que, perdus, nous oserons nommer Messie des chanteurs de pommes aux allures de banquier et des présidents qui ont déjà osé défiés le respect envers les êtres humains. Au nom du bon sens et d’un retour aux lois de la normalité. Misère…
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Qu’est-ce que cela veut dire que de rendre droit ses sentiers? Aujourd’hui, comment et quand annonçons-nous la venue d’un Messie qui est proche des plus faibles et des plus démunis? Sommes-nous amateurs de téléromans inventés pour nous endormir et mieux dorer la pilule de l’austérité? Ou bien cherchons-nous à établir, dans un esprit de paix et de justice, un Royaume de Dieu qui reflète non pas la richesse des croyants, mais le souci pour les plus faibles et les plus pauvres?
Dignes ou non de délier la courroie de ses sandales ? Ou bien apprendre à marcher sur des sentiers qui rendent droit la vie des humains, avec sagesse, humilité et dans un esprit de prière, loin des prétentions éloignant de Dieu.
Mario Bard
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