Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 20 mai 2018
par Mario Bard.
Se donner, de nouveau, chaque jour
Écouter la voix de Dieu, le Dieu de l’Évangile n’est pas simple. L’esprit du monde est si facile à suivre et si attrayant! Pouvoir, gloire et argent en sont si souvent les fruits! Que de fois ce monde est tombé dans la nuit en se revendiquant pourtant de Dieu. Rappelez-vous les boucles de ceintures de l’armée nazie sur lesquelles il était écrit : « Dieu avec nous » (Gott mit Uns).
En tant que disciple du Christ qui s’affiche publiquement, avoué, impliqué, le danger consiste à ne plus écouter l’Esprit et à prendre pour acquis que nous sommes LA finalité de ce que Dieu veut pour et sur cette terre. Quelle horreur! Si notre pensée évolue en ce sens, nous sommes devenus : soit l’idole, soit l’adorateur d’idole. Et si Ieshoua de Nazareth, devenu Christ par la force de son amour sur la croix, me rencontrait, c’est bien la dernière chose qu’il voudrait.
Je trouve que l’équilibre de l’écoute de l’Esprit fragile. Toujours fragile. C’est pourquoi, tout en sachant que nous réalisons en nous, tous les jours, une expérience de ce que le Dieu de l’Évangile désire, nous ne sommes jamais tout à fait arrivés. Il y a, le matin suivant, un nouveau jour et l’Esprit Saint doit être écouté aussi pour ce jour. « Le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête. » (Mt 8, 19-22).
Quand le disciple de Ieshoua est vraiment en marche derrière Lui, il ne peut se reposer sur ses lauriers. L’Esprit Saint l’invite à poursuivre son travail d’évangélisation, à travers ses misères, selon ses capacités et en respectant celles des autres. Pour réussir à tenir, la prière, l’offrande quotidienne de soi à ce Dieu de l’Évangile et le dialogue avec ce Dieu sont essentielles. C’est un apprentissage de tous les instants.
***
Ce monde s’enfonce dans la guerre, sans que les personnes en autorité ne semblent s’en formaliser. Elles sont plutôt intéressées par ce qui est devenue l’idole économie, tributaire du dieu argent… Les armes se vendent comme des petits pains chauds et l’industrie de la sécurité, coûteuse, permet certainement à une grande partie de l’économie de fleurir. De ce fait, elles n’ont aucun intérêt à arrêter les guerres, à apaiser les conflits, à écouter véritablement la clameur de ceux et celles qui en souffrent. Le compte en banque réclame sans arrêt son dû, et proclame que les puissants sont riches et que les faibles sont pauvres. Tant pis pour les perdants.
« Dieu est avec nous » lancent terroristes, néo-chrétiens et penseurs de la liberté totale pour soi et par soi.
C’est leur droit.
Pendant ce temps, l’Esprit du Dieu de l’Évangile me demande de soutenir les plus faibles, de guérir, de soulager la misère, de visiter les malades, les prisonniers, etc. Ils marchent avec les plus faibles, que les plus forts pensent souvent bien loin de Dieu. Sur la croix, dans sa souffrance ultime et sa misère, Ieshoua a rencontré Dieu. D’abord parce que l’Esprit lui a donné d’aimer quand même.
En nous laissant son Esprit, Ieshoua nous permet à nous aussi de construire un monde et une humanité. Non pas seulement pour soi, mais avec tous. C’est mon espérance en cette semaine où nous nous préparons à la Pentecôte.
Mario Bard
Laisser un commentaire