Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 1er juillet 2018
par Mario Bard.
Un appel à libérer
J’ose poser la question qui dérange : pourquoi deux femmes? Et pourquoi une à la suite de l’autre? Pourquoi pas deux hommes? Après tout, les hommes sont vraiment ceux qui dominent la société du temps de Ieshoua. Marc aurait pu choisir de mettre en scène un homme aux prises avec une maladie comme la lèpre ou encore, un jeune adolescent qui semble mort.
Pour moi – et c’est une opinion très personnelle qui n’engage que moi – cette histoire en est une de libération des femmes. Libérer la femme de l’écoulement de sang tragique dont elle souffre, c’est non seulement la libérer d’une maladie, mais d’un destin de disgrâce qui lui collait à la peau. En effet, dans la tradition biblique, le sang étant impur, les gens qui touchaient cette femme devaient procéder à un lavement rituel. La femme elle-même se devait de rester cachée dans un coin sombre et se purifier sans arrêt.
Mais, cet écoulement dure et dure! La société, par une loi vieillie et par son ignorance de la médecine et du corps, la met au pilori, l’enferme dans sa maison. Ieshoua, par la force de son pouvoir de guérison, arrive à lui donner une vie nouvelle. Il la mène à la vie. Il la libère.
La jeune fille qui « dort » n’est pas morte… Sa force vive n’est qu’en dormance. Elle s’éveille au contact de celui qui peut tout. Le Christ ressuscité, annoncé par l’évangéliste Marc, l’éveille. Tout bien considéré, il lui permet de devenir une femme. À douze ans, comme les enfants masculins de sa religion qui deviennent des hommes, elle aussi accède noblement à cette étape. Elle devient une adulte.
Est-ce que nos yeux sont ouverts à la nouveauté que propose Ieshoua? Il casse les chaînes de celle qui était aux prises avec une maladie honnie de la société; il éveille la jeune fille de douze ans. Ieshoua place la femme au milieu, la libère dans une société qui préfère la garder inférieure et prisonnière des pires préjugés.
Et nous, dans nos pratiques sociales, nos Églises, nos lieux de travail, en sommes-nous encore à proclamer la supériorité d’un sexe sur un autre? Avons-nous la prétention de laisser les rôles se jouer comme si de rien n’était, sans d’abord mieux comprendre le cœur de la personne qui se cache derrière? Quelles sont les barrières qui nous empêchent de rencontrer la personne qui se cache devant nous?
Prions Ieshoua de lever les barrières qui tuent les talents, ostracisent, et font dormir jusqu’à la mort. La sexualité n’est pas tout. Son cœur est la demeure de Dieu, et l’écouter est l’une de nos missions premières.
Mario Bard
Laisser un commentaire