Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 2 septembre 2018

par Mario Bard.

Question de choix

Difficile à entendre, cette parole – bien qu’elle interpelle plus particulièrement ceux et celles qui se disent bien-pensants – s’adresse à tous. Parcourir les réseaux sociaux permet de constater à quel point ces liens virtuels permettent à tant de gens de se réclamer de la bienséance du moment, du commentaire tendance, ou des cris de rage qui fait la une, utilisant des mots qu’ils n’oseraient jamais lancés devant leur propre mère. Leur clavier, guider par leur esprit n’est certainement pas pur.

Sans rechigner, et avec une démesure parfois abyssale, nous avons adopté les réseaux sociaux comme terrain de récriminations, nos peines et nos joies, de vidéos inusités ou encore afin de présenter notre travail. Dans ces lieux de paroles, de revendications et de chats jolis, existent aussi le pur et l’impur. Il y est facile de jeter du vitriol sur celui qui ne pense pas comme soi, sur celle qui est considérée comme un peu trop grosse. Les pensées de nos cœurs s’y déversent avec une incroyable facilité et finissent par créer un univers complètement hors de contrôle.

Robert Lebel, auteur-compositeur-interprète bien connu des milieux catholiques québécois, s’est inspiré des paroles de Saint-Augustin pour l’un de ces albums. Je t’ai cherché longtemps, explore le cœur de l’être humain, à la recherche de la source.

Je t’ai cherché longtemps, je t’ai cherché partout, je te croyais dehors, tu étais au-dedans, Dieu!

Une version des écrits de ce père de l’Église se lit comme suit : 

« Tard je T’ai aimée, Beauté ancienne et si nouvelle; tard je T’ai aimée. Tu étais au-dedans de moi et moi j’étais dehors, et c’est là que je T’ai cherché. Ma laideur occultait tout ce que Tu as fait de beau. Tu étais avec moi et je n’étais pas avec Toi. Ce qui me tenait loin de Toi, ce sont les créatures, qui n’existent qu’en Toi. Tu m’as appelé, Tu as crié, et Tu as vaincu ma surdité. Tu as montré ta Lumière et ta Clarté a chassé ma cécité. Tu as répandu ton Parfum, je T’ai humé, et je soupire après Toi. Je T’ai goûté, j’ai faim et soif de Toi. Tu m’as touché, et je brûle du désir de ta Paix. Amen! » 

À la fois contradictoire avec la parole de Ieshoua – ce dernier parle du dedans de notre cœur –, je crois qu’elle est aussi juste. Dans la mesure où cette fameuse bataille du bien et du mal – que nombre de nos contemporains remettent en question – se trouve autant dans les éléments extérieurs à soi que dans ceux qui nous habitent et qui nous transforment. Dans tous les cas, celui qui désire entrer dans le Règne des Cieux doit certainement, et quotidiennement, travailler au cœur de son cœur. Il y trouvera tous les éléments qui pourraient lui permettre de devenir un monstre d’impureté, mais également, devenir un ami de Dieu. Lequel écoutera-t-il au jour le jour? Quelles seront les décisions du cœur qui orienteront les décisions du dehors?

***

L’histoire du monde est pleine de ces hommes et de ces femmes qui ont choisi les ténèbres plutôt que la lumière. J’entends par lumière, l’amour. Ces dernières années, avec la mort de personnes proches, je prends de plus en plus conscience que les choix que je fais ont une importance plus grande; l’insouciance d’avant a été détruite par la grande faucheuse. Ce n’est pas plus mal. Maintenant, dans la prière, la liberté prend tout son sens. Choisir de laisser l’impureté guider les heures de ma vie, ou bien laisser couler la source de l’amour de Dieu qui, elle aussi, coule du cœur de mon cœur. 

Mario Bard

  1. Louise Pelletier

    Très belle pensée et je vous en remercie car elle nous invite à mettre notre confiance dans les bras de Dieu qui nous aime à la folie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *