Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 23 décembre 2018
par Mario Bard.
Tricotées au tréfonds de soi
La visite de Dieu ne se fait pas d’abord dans un temple, dans une église ou dans une chapelle. Elle se réalise d’abord sur le pas de notre porte, quand, à la salutation de Marie, l’enfant tressaille de joie. Pour nous, la visitation de Dieu se fait d’abord au plus profond de soi, là où l’amour et la joie se rencontrent. Là où l’espérance que la vie vaut la peine d’être vécue. Elle confirme notre lien avec Dieu.
Cette superbe Visitation fait du bien à entendre. Elle libère en moi beaucoup de joies. Plein de joies qui révèlent la grandeur des valeurs véhiculées par l’Évangile. Parce qu’il y a d’abord cette pauvre fille que les légendes disent pure et que des chercheurs pensent plutôt être – quoi? – une prostituée, tel que le théorise le film de Denys Arcand, Jésus de Montréal. Au-delà de toutes les théories que vous pourrez imaginer, il y a une femme, Marie, qui a osé un oui à la vie qu’elle portait en elle.
Elle a cru que son fils accomplirait de grandes choses. Elle y a cru et a dit oui. « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Un oui qui se teinte non de pas de sa seule volonté, mais qui est tissé de sa propre relation avec le Dieu de l’Évangile et de la joie qui, n’en déplaise à certains amateurs de série noire, se révèle aussi dans le Premier Testament.
La révélation est de plus en plus claire : Dieu est présent dans notre monde et peut, avec notre Oui le plus libre, préparer en nous un nid fait de bonté, de joie et de paix. Pour cela, le pauvre que je suis, tout comme l’était Marie, dit oui aux valeurs de l’Évangile et il laisse celles-ci être « tricotées » si j’ose dire dans le tréfonds de son cœur. Rien de plus simple, mais en même temps, rien de plus difficile.
Car, nous sommes de cette génération qui est heureuse de pouvoir être libre. Nous sommes d’une génération qui n’a rien à envier aux autres générations. Non pas qu’elle soit vraiment plus glorieuse, car par exemple, juste à voir tout ce que les nouveautés électroniques peuvent inspirer de mauvais, on voit que de génération en génération, nous avons toujours à revisiter et purifier notre cœur. Une purification qui ne se fait pas par l’élimination du méchant. Mais par un oui libre et consentant à ce Dieu de l’Évangile qui apparaît en nous par la lecture priante de l’Évangile. La liberté se gagne par notre apprentissage du oui aux valeurs de l’Évangile.
Comme pour Marie, ces valeurs se tissent d’abord au tréfonds de soi. Elle donne naissance à un plus grand que soi. Le oui primordial est ici essentiel. Marie l’avait bien compris, elle qui n’a pas hésité à dire oui et elle qui, lors de la Visitation, est reconnue comme ayant compris la grandeur de ce Dieu qui l’habite.
Pour Noël, je vous souhaite une Annonciation et de nombreuses Visitations qui confirment que les valeurs qui sont tissées au fond de vous sont bel et bien celles que l’Évangile a voulu. En communion, un enfant, faible, petit, qui inspire le monde. Joyeuse Nativité!
Mario Bard
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