Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 10 mars 2019
Quelle Croix choisissons-nous?
La grande illusion. Le diable est celui qui tente, mais aussi, qui donne la grande illusion. C’est aussi celui qui divise, qui distribue des bonbons pour mieux créer le chaos. Enfin, c’est aussi celui qui tente Ieshoua. Plusieurs films reprennent cette figure mythique que l’on découvre également une douzaine de fois dans la Bible.
Ces tentations sont les bases de toutes les tentations. Trois tentations pour moquer la trinité divine comme on voit dans les films d’horreur? Peut-être, mais là s’arrête ma fantaisie. Dans ces tentations décrites pas l’évangéliste Luc, celle qui retient le plus mon attention ces jours-ci est la tentation du pouvoir absolu. Un pouvoir dictatorial. Surtout, nul besoin d’être élu pour avoir ce type de pouvoir. L’homme qui bat son épouse se sent aussi invincible que les empereurs qui égorgèrent simplement pour rappeler qu’ils étaient en charge.
Aujourd’hui, ce type de pouvoir est très mal vu : ça tache le sang! Non, il vaut mieux être un dictateur financier. Influencer les gouvernements avec des politiques qui permettent aux plus soi-disant méritants de s’en mettre plein les poches. Après tout, l’argent est une valeur qui se mérite. De là à dire que cette valeur s’est transformée en une idole, un demi-dieu qui gruge le cœur de ceux et celles qui le possèdent sans partage, il y a un pas que je franchis aisément.
Le malheur est que nous avons mis l’économie sur un autel au lieu de la mettre au service du développement humain. Notre cœur a tant besoin d’être purifié! Et, alors que nous avons assisté à une financiarisation de l’économie, les valeurs promeut par celle-ci ont oublié de s’attarder à l’être humain. Le partage se fait, certes. Mais, sans les lois mises en place il y a des années par des gouvernements encore sensibles aux êtres humains, plusieurs sociétés occidentales seraient revenues à des pratiques d’esclavage économique telles qu’observées tout au long de l’Histoire. D’ailleurs, les gens qui ont une dette savent très bien que les taux d’intérêt élevés – que personne ne remet en question!!! – nourrissent une grande partie de notre économie. Pas de place pour les vrais humains dans l’auberge des plus riches.
La domination que le tentateur met au cœur de chacun et dans le cœur des institutions – l’Église n’ayant malheureusement pas fait exception – mène chacun et chacune à devenir son propre petit monde. On y pratique une générosité plus proche de la condescendance que de celle pratiquée par Dieu. Un dominateur, nos voisins du sud le constatent, aime à se mettre en avant, sans aucune autre raison que celle de pouvoir être admiré et de pouvoir dominer. Jusqu’au jour où, comme Hitler dans les pires des cas, il finit en se donnant la mort, le cœur vidé.
Ieshoua aurait-il pu choisir ses voies qui, sous l’aspect de larges autoroutes, sont des culs-de-sac mortels? Seul lui pourra nous le dire quand, heureux de monter vers lui, nous pourrons converser avec lui. Mais l’essentiel n’est pas dans cette conversation possible. Il est dans les petits choix que nous exerçons dans notre quotidien. Choisissons-nous une croix d’amour ou bien une croix de condescendance? Ne nous trompons pas. Les puissants qui choisissent un pouvoir dominateur et solitaire souffrent. Mais, à quoi sert cette souffrance si elle ne permet pas de faire croître l’être humain vers un avenir meilleur?
Beau Carême à tous!
Mario Bard
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