Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 16 juin 2019

par Mario Bard

Reconnaître le fruit de l’amour

Se reconnaître amoureux et heureux que l’autre existe. Ce qui produit une troisième personne. C’est un classique que les parents connaissent très bien. Par contre, pour les couples sans enfants, mais qui vivent tout de même le bel amour, cela peut se traduire par une attention portée aux amis qui vivent autour de soi, ou bien encore, comme un engagement social. Et pour les personnes célibataires, cela peut se traduire par un engagement à la Parole, une rencontre avec la personne trinitaire, qui ensuite ses fruits sur cette terre. Tout est possible dans cette rencontre de l’amour tout d’abord.

Peu importe, la manière et la situation; le don « troisième », retrouvé au bout d’un premier duo, demeure. Mais, l’un sans l’autre, jamais il n’aurait été possible que la générosité et l’accomplissement se réalisent : un enfant, un engagement, peu importe.

C’est peut-être un peu cela, la Sainte Trinité, quand Ieshoua dit :

« pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »

Il fait le credo que Dieu ne peut être seul sur son nuage. Il fait le credo que, seul, rien ne peut survenir, rien ne peut arriver. Nous avons beau avoir sur notre mur des certificats, des disques d’or ou bien d’autres éléments de ce que notre vie est et a été, si nous ne mettons pas en pratique les mots qui habitent tous ces bouts de reconnaissances, ils sont vains. Et, si nous restons seuls, la pratique de ces mots est impossible. J’ai constaté qu’une personne avait un diplôme de psychologie universitaire sur son mur. Mais, c’est à se demander pourquoi cette personne l’affichait : elle n’avait d’entre gens que des mots et des attitudes empruntés à une élégance que sa beauté rendait crédible. Autrement, rien de bien sincère et surtout, une empathie envers l’autre sexe qui restait convaincu de l’infériorité de celui-ci. Pour la psycho moderne, on repassera!

Non. Il ne sert à rien de vouloir sauver le monde sans être capable de regarder vers les autres et de leur donner notre amour, celui qui nous permet d’être en lien – trinitaire! – avec ceux et celles qui nous entourent.

***

La trinité, ce ne sont pas trois dieux qui se manifestent, comme dans le panthéon romain. C’est plutôt le risque que prend Dieu d’aimer l’être humain jusqu’au bout, ce qui produit l’Esprit Saint. La manifestation tangible est Ieshoua, qui nous parle de l’Esprit Saint, mais surtout, qui agit en mouvance grâce et avec lui. J’ose espérer que, nous aussi, nous entrions dans cette mouvance essentielle de l’amour trinitaire, conscient que jamais nous ne pourrons flotter sur notre nuage de satisfaction, dangereux nuage qui mène tout droit au manque d’oxygène et à la mort. Un peu trop haut, un peu trop loin…

Mario Bard

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