Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 22 mars 2015
par Mario Bard.
Choisir le don? D’aujourd’hui en aujourd’hui
C’était le grand ménage du printemps en fin de semaine. La température aidant, la balayeuse et les chiffons sont devenus mes amis d’une journée. La poussière accumulée de l’hiver 2014-2015 est sortie, et avec l’arrivée du printemps ce vendredi, elle représente la fin d’une époque, d’une étape, comme chaque hiver.
Pendant tous mes ménages, la musique est à l’honneur. Sinon, ce sont les beuglements et les jurons qui prennent la place et rendent la tâche d’autant plus difficile à quelqu’un comme moi qui n’aime pas que les choses bougent rapidement autour de lui. Le tohubohu? Une fois par année, c’est bien assez ☺.
Une partie de la musique choisie cette année était composée des numéros un de Chantal Pary, une chanteuse de musique populaire qui fût une des grandes vedettes des années 60, 70 et jusqu’à la fin des années 80. Elle continue à chanter aujourd’hui, mais se fait plus discrète.
Cette chanteuse à la voix parfois presque semblable à celle de Ginette Reno – surtout au début de sa carrière – avait une spécialité : les chansons de mariage. Sur les 25 numéros un, au moins sept parlent du jour béni que constitue la cérémonie, laquelle permet d’entrer dans cette vie consacrée l’un à l’autre.
Une vie complètement donnée à l’autre.
Comme un grain qui meurt… Un engagement comme un grain semé en terre qui devient, grâce au don des deux, un arbre différent de ce qui était le point de départ.
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Mourir à soi… thème si peu populaire et si peu porteur pense les faiseurs de fortunes. Ils ont raison. Faire fortune en 2015 demande d’abord de penser à soi. À part de rares exceptions – des artistes, des athlètes, peut-être – le compte en banque demande à être nourri de ses propres intérêts, et surtout pas question d’y laisser l’humanité y prendre part.
Le monde que l’on bâtit aujourd’hui saura-t-il sortir de ses fortunes financières? Le don de soi aura-t-il raison des fortunés imbéciles qui prennent un malin plaisir à monter le mensonge et la supercherie en état de fait permanent? Quelques fortunés à la tête d’empires qui nous font sentir bien petits…
Que faire? Pourquoi l’économie est-elle devenue cette espèce de nébuleuse incompréhensible, mais si puissante?
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Se marier demande un engagement sans réserve. Bien sûr, le ciel si bleu chanté par Mme Pary est parfois assombri par des moments d’orages, des nuages qui nous font bien pâtirent. Chaque fois, il faut choisir de se remarier comme elle le chante dans l’un de ses numéros un. De se donner, encore.
De la même manière, devant le désespoir qui m’envahit quand je vois les faiseurs d’empires fortunés devenir des dieux puissants et sans humanité, je me souviens de ce grain de blé qui meurt, un grain nommé Ieshoua. Son don d’Amour et de Vie n’a rien de fortuné. Pourtant, nombreuses sont les personnes qui sont toujours inspirées par ses actes et ses actions.
Oui, les fortunés imbéciles existeront toujours. Mais il y a ceux et celles qui s’engagent : ils existent toujours aussi! Que ce soit dans le mariage, dans le célibat consacré aux autres et à une cause ou tout autre forme de don qui sorte de l’ordinaire, leur don illumine et devient un arbre fort. Tranquille au soir d’été, il protège du soleil trop fort, loge les oiseaux, rend heureux les enfants qui tournent autour, pointe toujours plus haut vers le ciel et sa lumière…
Et si l’aventure du don en valait la peine? À la fois naïf et plus conscient que jamais, je pourrais chanter à plein poumon : « Une fleur à la main, les oiseaux comme témoin.
C’est aujourd’hui que je te remarie, c’est aujourd’hui que je te rechoisis. »
Mario Bard
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