Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 7 juillet 2019
par Mario Bard
Cher journal,
Aujourd’hui, nous sommes partis deux par deux. Notre périple se fait à pied, sur le bord des grandes routes, mais aussi dans les campagnes, là où l’on retrouve encore des chemins de terre qui sont pleins de bosses et de trous.
J’aime bien mon partenaire de route. Nous marchons ensemble sans même savoir de quel endroit nous venons et de quels sont nos études. Peu importe : pendant la première journée, nous avons discuté de notre expérience avec Ieshoua. Ce qu’il a changé pour nous. Pourquoi est-il un homme aussi impressionnant? Est-il vraiment le Fils de Dieu, le Fils de l’Homme, celui que nous annoncent les prophètes depuis des siècles maintenant?
Notre questionnement est grand, à l’heure où même Ieshoua nous fait confiance. Une marque qui nous rend à la fois heureux, et qui nous incite aussi à la prudence. Pourquoi veut-il que nous partions ainsi? Est-ce qu’il a un but précis? Veut-il nous prendre en défaut? Après tout, cet homme de Nazareth, on le connaît tant et si peu à la fois…
Ce soir, nous logeons chez une dame qui a entendu parler de Lui. Elle est très enthousiaste et semble vouloir entendre parler de ses miracles plus que de ses paroles. Pourtant, si elle pouvait l’entendre… Quand il parle, je bois ses paroles! C’est un élixir de bonheur, un temps de repos pour mon cœur et ma tête, et je comprends que rien ne sera jamais plus pareil pour moi. J’aurai beau essayer de chercher chez d’autres le sens de ma vie, quand il parle, j’ai l’impression qu’il m’invite d’abord à regarder d’abord dans mon cœur. Il espère, pour moi, une place dans ce ciel auquel il croit, une notion toute nouvelle pour moi qui pensait que nous allions passer la vie éternelle dans la géhenne, un lieu sans vie, nauséabond mais supportable, et où certaines personnes de notre élite religieuse croient que nous irons en tant qu’hommes moyens, peu sûrs d’eux et mal éduqués. Sans compter notre profession manuelle… Nous ne sommes pas de l’élite. Nous sommes seulement de la classe moyenne, ou pire, de la classe des pauvres.
Ieshoua ne demande pas d’argent. Deux femmes de notre groupe, qui ont fait fortune dans la mode pour l’une, et dans le monde de la vente au détail pour l’autre, nous accompagnent tout le long du chemin. Elle paie pour tout, elles qui sont célibataires et pour qui un mari et une maison en banlieue ne sont pas des options : elles ont dit à Ieshoua qu’elles voulaient participer de près à sa mission de répandre le Règne de Dieu partout. Et que le moyen qu’elles avaient le plus, c’est de l’argent. Il les a regardées droit dans les yeux – comme lui seul sait le faire! – elles, deux amies de longue date. Puis, il leur a dit : « Abandonnez tout! Venez et suivez-moi. » Elles ont vendu leurs villas sur le bord du lac des deux montagnes. Elles ont toujours un compte en banque. Ieshoua n’a rien dit là-dessus… comme nous tous, il est bien heureux d’avoir un toit pour se réchauffer les soirs d’hivers. Mais il insiste : nous ne restons ici que pour bénir le corps qui nous fera marcher demain vers d’autres horizons; des malades à guérir; des cœurs à nourrir de bonheur durable; des affamés de Dieu qui veulent être pardonnés et aimés.
Aujourd’hui, cette première marche vers des cœurs affamés de la parole d’un Dieu qui aime, d’abord et toujours, elle se termine dans cette maison sise sur le bord du Saint-Laurent, tout près de Bécancour. Quelques travailleurs qui terminent un lock-out de 18 mois nous ont regardés un peu de travers. Mais l’un d’eux est venu vers nous et nous a donné une partie de son repas. Dans cet été naissant, il nous a demandé ce que nous faisions. Deux heures et demie plus tard, notre surprise fut grande de constater son intérêt pour Ieshoua. « J’ai hâte de le rencontrer! », nous a-t-il confié. Le cœur léger, nous sommes repartis. Confiants que Dieu existe dans les cœurs, et que certains osent s’ouvrirent à lui. Juste par une Parole d’amour, la patience d’un arrêt, beaucoup d’écoute et l’Esprit saint, Ieshoua peut faire son entrée dans le cœur de l’être humain. Rien qu’à se mettre en marche, confiant qu’il nous accompagne.
Mario Bard
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