Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 4 août 2019
par Mario Bard
Un homme et son péché, suite… et fin?
Je suis amateur de films d’aventures : les aventuriers de l’arche perdue, la série du Seigneur des anneaux, les aventures de Tintin et bien sûr, toute la série des Momies! La franchise comprend presque 10 films, mais le premier reste un classique qui s’inspire du tout premier film sur le sujet – le réveil d’une méchante momie! – et parvient à captiver l’auditoire tout en le divertissant puisque le ton est à la comédie plutôt qu’à l’horreur, bien que certaines scènes soient, disons-le, « dégueulasse ?! » ☺
L’un des personnages secondaires est cet homme qui se met au service des chercheurs. Puis, dans un élan pour sa survie – qui fait par ailleurs ressortir pour quelques secondes un élément multireligieux très comique – il se met au service de la méchante momie. Le lien avec l’Évangile que nous méditons aujourd’hui ne vient qu’à la fin. Ce serviteur, après s’être mis au service des bons puis du méchant (pour parler de manière simpliste), découvre le trésor de cette momie qui est gigantesque. L’or brille sur des centaines de mètres dans une grande caverne qui rappelle celle que découvre Ali Baba dans le conte des quarante voleurs. Quelle découverte! Comme gagner à la loterie sans même avoir acheté de billet : une caverne remplit d’or, de pierres précieuses et d’objets qui sont, et demeureront pour des siècles, inestimables. Le seul problème rencontré par cet homme peu fidèle est d’avoir mis son espoir complet dans l’acquisition de ces biens et qui n’auront jamais la même valeur que la fidélité dans l’amitié. Il a voulu que tous ces biens qui appartenaient autrefois à des Pharaons puissants et sans pitié, maintenant bien mort et momifié, fassent son bonheur.
À Hollywood, son destin sera de mourir englouti par des scarabées sacrés mangeurs de chair aussi terribles que des piranhas. En quelques secondes, le pauvre homme n’est plus qu’un amas de squelettes qui trône, sans vie, au milieu de ces trésors magnifiques. Dans la vraie vie, je lui aurais laissé le bénéfice du doute : miséricorde ! Après tout, il a semblé, pour quelques minutes, vouloir laisser les trésors de côté au moment où la mystérieuse cité des Pharaons et nécropole funéraire a commencé à s’engloutir comme par magie dans les sables du désert. Même le personnage principal lui tend la main avant que, malheureusement, la porte de la salle du trésor ne se referme sur un destin funeste.
Mais, tout comme dans l’Évangile d’aujourd’hui, l’homme qui a d’abord voulu se servir pour lui-même et accumuler des richesses – qui restent inertes – finit par être seul. Sa richesse est grande, mais qui pourra être héritier de celle-ci? Qui pourra en profiter si, d’abord, le lien avec un autre être humain – un lien de vérité, de fidélité et de sincérité – ne s’est établi ? Le lien importe plus que tout. Mais, l’homo consumériste, que sont devenus l’homme et la femme, d’aujourd’hui saura-t-il qu’à sa porte, tous les jours, quelqu’un vient vers lui pour partager d’abord le coeur et le bonheur?
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C’est dans l’Évangile de Luc que l’on retrouve aussi la parabole de Lazare, cet homme abandonné aux portes du riche plein de lui-même et qui ne veut rien partager. Tiens, on dirait un homme puissant qui vit à moins de douze heures de Montréal… bref. J’ai parfois l’impression que nous aussi, qui sommes du côté de la richesse par notre appartenance à la société de consommation forgée par un capitalisme pur et dur, nous comportons comme l’homme riche et comme l’homme qui garde tout pour lui. Au bout du chemin, pourtant… rien n’est plus clair : l’homme qui aura tout gardé pour lui mourra seul.
Mario Bard
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