Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 6 octobre 2019
par Mario Bard
La foi, au cœur de notre service passionné
Nous sommes tous humains, fils de quelqu’un, quelqu’une. Une mère et un père qui, dans les meilleurs cas, ont réussi à nous donner le goût d’aimer et de marcher jours après jour avec l’espoir au cœur. Parce qu’ils nous ont d’abord aimés. Ils ont aussi eu foi en nous dans les moments de ténèbres comme dans les moments de gloire. Ils ont été au service d’un instinct plus grand qu’eux.
Leur amour a donné la force qui sert à affronter les grands vents, les tempêtes et de tornades que nous rencontrons régulièrement sur la route. Ils ont su nous donner cette force d’amour indicible et peu commune : la foi en soi. En tant que chrétiens, sommes-nous réellement à l’écoute de la foi invincible que Dieu a et porte en nous quand il nous dit : « Je t’aime »? Sommes-nous porteurs de cette force d’amour qui nous permet de dire à l’étranger : « Reste avec nous, viens à la table »? Dans nos vies quotidiennes, quand des situations impromptues se présentent à nous, comment les gérons-nous? Avec inquiétude, panique et le sentiment d’être abandonné? Ou bien sommes-nous conscients de la foi que le Seigneur a mis en nos cœurs un jour d’amour?
Sans la foi qui est en nous, sans la foi en cette bonté qui peut creuser des tunnels, faire traverser des montagnes, éliminer la pauvreté ou bien encore rendre le monde plus juste, nous risquons de devenir des serviteurs vides et sans lumière. Certes, nous pouvons donner une bonté. Mais, sera-t-elle celle du serviteur souffrant qui s’investit aussi, jusqu’au bout, même en donnant sa propre vie? Ou bien sera-t-elle celle d’un moralisant qui est certes gentil, mais rempli d’une haine et d’une peur de l’autre qui lui commande de ne donner que le nécessaire… et encore.
Beaucoup de questions émergent d’un Évangile où foi et service sont entremêlés. Dans l’Esprit de l’Évangile, la foi est un levain pour donner sa vie. Et cette foi n’est pas une bonté obligée, moralisante, sans passion, mais seulement technicienne et bureaucrate. Elle est une foi qui est nourrie de notre relation chaotique et passionnante avec le père du Ciel. Le Chaos : parce que nous sommes humains, faits de ravins, de grottes, de hauts sommets et de gorges profondes. La Passion : parce qu’un amour qui naît de la croix, du don total au nom de l’amour, d’un pardon donnant directement accès au paradis au Bon larron, est nécessairement une passion, passionnant, enrichissant.
Que les fidèles chrétiens, dans leur chemin vers la joie, se gardent de devenir des êtres parfaits qui sermonnent les autres à cœur de jour. Ils savent par expérience le fruit de la miséricorde. Maintenant, savent-ils le transmettre aux autres afin qu’en eux naissent la joie, la foi et le goût de servir sans réserve, avec une bonté nourrie du sens complet de détachement propre à ce Dieu de l’Évangile que nous aimons?
Mario Bard
Laisser un commentaire