Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 1er décembre 2019
par Mario Bard.
Sommes-nous prêts à accueillir?
« Toujours prêt! » Cette devise des scouts que je connais depuis mon enfance peut très bien s’appliquer au premier Dimanche de l’Avent. Sommes-nous prêts à accueillir le Fils de l’homme?
L’importance est de définir qui est ce Fils de l’homme. Une figure eschatologique lointaine, brillante et sans âme qui règnera comme un tyran sur les pauvres stupides humains que nous sommes? Pendant 1000 ans affirment à tout vent certaines Églises… La paix viendra, mais à quel prix… et pour qui? Ou bien est-ce l’être humain lui-même qui est ainsi nommé par Ieshoua de Nazareth, pour nous rappeler toute l’importance de l’humanité, Femme et Homme? Le terme de Fils de l’homme est prononcé 70 fois dans les Évangiles, « exclusivement sur les lèvres de Jésus! », nous apprend le site web croire.la-croix.com. Un terme qui, visiblement, importe pour le prophète de Nazareth.
Pourtant, selon le même site web, Ieshoua laisse l’interlocuteur libre d’interpréter. Voici un extrait de croire.la-croix.com.
« Il vit discrètement, sans revendiquer sa filiation divine.
Mais l’expression renferme aussi une allusion nette à l’apocalyptique
que tout juif est susceptible d’entendre.
Elle laisse entrevoir l’autre face, plus mystérieuse, de son identité.
Cet homme a un rapport particulier à Dieu qui “a mis en lui tout son amour”.
Il est le Fils de Dieu.L’expression laisse donc ses interlocuteurs libres.
Libres d’ignorer qui est Jésus, de le questionner sur son identité ou de se mettre à sa suite. Finalement : celui qui a des oreilles qu’il entende! »
Cette explication m’intéresse beaucoup, dans la mesure où elle permet d’aller plus loin dans la compréhension de ce que l’être humain – quel que soit son sexe, genre, orientation, race, rang social, etc. –, un humain qui vit en symbiose avec le Dieu de Ieshoua, devenu Christ par la grâce d’un Dieu qui n’est qu’amour. Ce n’est pas lui qui s’élève, mais bien Dieu qui l’élève. Le destin de l’Homme de Nazareth, si cela existe, est de donner aux humains un apprentissage de ce qu’ils peuvent accomplir avec la grâce de Dieu.
De ce dialogue entre un Dieu qui n’est qu’amour et l’humain, le Fils de l’homme peut surgir. Nouvelle humanité prête à partager, guérir, aider, soutenir… et souffrir. Car, avouons-le, ce n’est pas sans souffrance que nous abandonnons notre ego à Dieu. Se laisser mouler dans sa liberté est parfois complexe. Mais, jamais ce Dieu d’amour ne nous abandonne. Il veut plutôt nous apprendre ce qu’est l’être humain intégral, ce qu’il peut devenir.
Au lieu d’être un surhomme qui finit par se lasser de lui-même au risque du suicide, il nous mène sur des prés fraîches. Et, dans un esprit évangélique, il est celui qui console un autre être humain. Encore faut-il que, lorsque viendront les gens qui auront besoin d’être consolé, guérit, aider, soutenu… encore faut-il que ces personnes soient reconnues et nous soyons prêts à les recevoir, comme de véritables fils et filles de Dieu.
« Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Serons-nous prêts à soutenir? Serons-nous prêts à aider? Serons-nous prêts à consoler? Serons-nous prêts à aimer au risque de la croix? Serons-nous prêts à accueillir en nous un Dieu qui n’est qu’amour?
Mario Bard
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