Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 5 avril 2015
par Mario Bard.
Un tremblement qui devient terre nourricière
L’Évangile du tremblement. Nous tremblons toujours devant la nouveauté. Et beaucoup d’artistes avouent être transis de peur, 30 secondes avant d’entrer en scène. La nouveauté est toujours teintée de peur… Et puis, imaginé : arrivé à l’hôpital, et trouver l’endroit où l’on a mis le corps du bien aimé maitre vide. Il y a de quoi être bouleversé.
Pourtant, l’homme vêtu de blanc semble crier : « Ne soyez pas effrayées! »
Par quoi? Par la vie nouvelle! Que de fois je laisse la peur me traverser le corps des pieds à la tête et la laisse décider de ce que seront les prochaines minutes de ma vie. Trop souvent.
La mort-résurrection de Ieshoua de Nazareth est un signe de plus que, malgré les chaines qui veulent m’entourer et m’empêcher d’aimer, la vie nouvelle est plus forte.
Aimer… Au-delà du romantisme, c’est une avenue remplie de paysages fantastiques, de passages souffrants et d’apprentissages. Sommes-nous capables d’y entrer? Laissons-nous la peur nous assaillir ou bien apprenons-nous à lui faire face? Nos plus grandes peurs nous empêchent d’aimer.
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Le 1er avril, La Tribune de Sherbrooke révélait en détail le plan d’une mère de famille pour noyer ses trois enfants, et s’enlever la vie à son tour. L’évènement remonte à 2012. De manière calculée, précise et méticuleuse, elle a noyé ses deux filles et son garçon, avant d’essayer de s’enlever la vie. Selon l’article, elle ne voulait plus que le père, de qui elle était séparée, voit les enfants.
Ces révélations sont dures, troublantes. Pourquoi en arriver à prendre ses enfants comme des objets de revanche? Je ne connais pas l’histoire de cette dame, maintenant décédée parce qu’elle a refusé de s’alimenter pendant son incarcération. Je ne veux pas la juger outre mesure, car sa détresse était évidente, même si le geste est impardonnable. La personne, c’est mon espoir chrétien, l’est toujours.
L’une de mes impressions est qu’il y a un grand égoïsme qui habite l’être humain. Un trou d’inhumanité qui peut nous fait devenir des monstres. Et si nous ne faisons pas attention, nous pouvons tous devenir ce monstre qui tue, détruit l’autre, alimente les ténèbres autour de soi. Nous avons tous le potentiel.
Et bien sûr, nous pouvons aussi choisir la vie. Choisir de dépasser ces peurs qui peuvent tout détruire, et choisir d’affronter la vie même quand nous tremblons. Apprendre à s’éloigner des démons de la peur, et choisir d’avance vers la lumière. Comme les femmes de l’Évangile. Partirent et faire confiance à la foi, malgré la peur primordiale.
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Je suis naïf. Je crois que l’amour de Dieu peut transcender les gestes que nous faisons inspirés par la peur. Choisissons de nous tourner vers Ieshoua, comme le bon larron sur la croix. Si nous choisissons un jour de croire que la pierre du tombeau est roulée pour toujours, que le tombeau est vide et que le Christ Ieshoua de Nazareth se trouve parmi toutes les nations, nous apprendrons à dépasser nos propres égoïsmes.
Au-delà de la haine, de nos péchés les plus morbides et de nos incompréhensions sans fin, la lumière de Ieshoua deviendra une source dans les interstices de nos terres intérieures, tremblantes et peureuses. Il les transformera en terre luxuriante, fructueuse et vivante!
Ayons foi, malgré tout. Joyeuses Pâques!
Mario Bard
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