Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 29 mars 2020
par Mario Bard.
Sur le chemin de la joie
Pour les esprits scientifiques d’aujourd’hui, c’est-à-dire une majorité d’entre nous, cet épisode de l’Évangile doit certainement se révéler des plus intrigant. En effet, comment se fait-il qu’un être humain puisse en relever un autre d’entre les morts? Comment peut-il accomplir ce prodige immense? Dieu et humain à la fois répondront les uns; Dieu fait et agit comme il le veut, l’être humain en Ieshoua n’étant finalement qu’accessoire, répondront les autres.
Je ne répondrai pas à cette énigme de tous les temps qui a divisé plus que sa part de chrétiens au cours des siècles. Je me concentre plutôt sur cette joyeuse nouvelle : Lazare était mort, et voici qu’il est relevé et retrouve la vie! Après quatre jours dans le tombeau, il est vivant! Je me demande si une personne malade, très malade comme le sont présentement des concitoyens de la terre avec ce nouveau coronavirus, peut ressentir le retour à la santé comme un retour à la vie. Et quelle joie peuvent-ils expérimenter? D’ailleurs, est-ce que dans notre vie quotidienne, nous prenons assez conscience de la joie de vivre et d’être vivant?
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L’an dernier, j’ai eu une grippe qui m’a cloué au lit pendant une semaine complète. Incapable de bouger et, chaque matin, désirant me lever pour aller travailler, je devais tout simplement abdiquer et me recoucher : le corps m’ordonnait littéralement quoi faire. Je suis un bon patient, mais un patient qui pleure. Je n’aime pas être malade, et la maladie me rappelle si bien la venue de la grande faucheuse, Mme la Mort. Cette grippe d’une semaine m’a effrayée. Et si celle-ci était le seuil de la mort? Et si je mourais en plein cœur de l’hiver, sur mon lit, alors que le monde continue sa course sans moi? J’ai eu peur de mourir.
Après une semaine, je me suis relevé, mon corps ayant réagi avec puissance. La merveilleuse machine que notre âme habite m’a permis de continuer à vivre ici-bas. Mais… mais. La mort rôde toujours.
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Lazare revenu de la mort est un puissant rappel que Mme la Mort, la Muerte comme elle est adorée par au moins un million d’adeptes dans le monde, n’a pas le dernier mot. Elle n’est qu’un passage. Certes, effrayant et intriguant, car nous ne savons pas exactement vers qui et quoi il nous mènera. De nombreuses théories circulent; des spiritistes voient et pressentent l’au-delà. Mais, finalement, un taux de retour qui n’est pas très haut, si l’on considère qu’en moyenne à chaque jour dans le monde, plus de 157 000 personnes meurent*.
La tradition chrétienne considère, tout comme à l’image de son inspirateur et maître de vie, Jésus de Nazareth devenu Christ par la grâce de son Père, en lien d’amour avec l’Esprit, que la mort terrestre n’est qu’un passage; celui vers la vie éternelle.
C’est pour cela que le croyant, le disciple maladroit, imprévisible et peu orthodoxe que je suis se sent plutôt joyeux et reconnaissant devant ce texte. La mort n’a pas le dernier mot. Si nous aimons comme Ieshoua de Nazareth a aimé, si nous avons foi dans son amour, nous pourrons marcher dans les ravins de la mort sans craindre aucun mal (psaume 22), et espérer, au bout du chemin, une rencontre : celle d’un amour tout puissant qui désire pour nous la vie éternelle. Nous pourrons marcher sur le chemin de la joie.
Mario Bard
*https://www.planetoscope.com/mortalite/22-deces-dans-le-monde.html
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