Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 12 avril 2015
par Mario Bard.
Un Dieu qui croit en l’Homme
Le premier soir de la semaine de l’Histoire d’un monde nouveau, changé, transformé par une victoire nouvelle, Dieu fait Homme choisit de parler de paix. Il choisit de donner la paix. Il ne choisit pas de condamner ceux qui l’ont mis sur la croix ou bien ceux et celles qui se sont enfuis lorsque les problèmes sont arrivés. Il parle de paix et la donne à ceux qu’il aime.
Ieshoua est un professeur formidable. Il nous apprend la grâce d’un monde meilleur. Bien souvent, nous n’osons aller aussi loin que lui. Nous prônons un apprentissage par les leçons de vie. Apprendre à la dure comme on dit. Mais le ressuscité ne marche pas avec sa croix derrière lui, rappelant constamment les souffrances dont il fût victime. « Regarde comme j’ai souffert. À genoux fainéant! », pourrais-je caricaturer. Plutôt, il est présent dans sa nouvelle gloire. Son âme renouvelée par le don d’amour est emprisonnée dans une grâce formidable : celle d’avoir su donner sa vie pour ses amis(es).
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La Pâque de plusieurs chrétiens est difficile cette année. Ils sont pourchassés par les fondamentalistes de l’État islamiste. Si la prière à la croix semble évidente – associer ses souffrances à celles du Sauveur –, une prière dans le tombeau vide l’est moins. En effet, admettre que la souffrance de Ieshoua n’est pas seulement une souffrance, mais un don libre de sa vie par amour des ennemis, c’est une folie pure. Et qu’elle mène, dans tous les cas, à la résurrection, alors là… il faut avoir la foi!
Pourtant, c’est bien cette folie que Ieshoua, Dieu fait Homme, accomplit.
Non, il n’est pas simple de comprendre pourquoi un Dieu accepte de monter sur la croix. C’est même franchement assez incompréhensible. On nous a toujours dit que Dieu est tout puissant, qu’il accomplit toutes choses comme il les veut, et quand il les veut, uniquement. Il est un despote, donnant ses bontés de manière parcimonieuse. Un Dieu généreux avec ceux et celles qui ont déjà tout.
Le Dieu que Ieshoua a rencontré n’est pas comme ça.
Mais, cela dérange la quiétude – pas nécessairement la paix, nuance! – des biens pensants, des biens nantis et de tous ceux et celles qui ronflent sur leur bonne fortune. Le Dieu que Ieshoua a rencontré aime le pécheur plus que tout. Il se jette à ses pieds et les laves. Il sauve la femme adultère, accueille la femme pécheresse, compte dans ses rangs des pécheurs publics comme les publicains…
Le Fils de Dieu est un homme bien étrange pour ceux et celles qui pensent trouver la paix dans des certitudes établies sur l’argent, le pouvoir, le savoir… Sans nier une certaine importance de ces éléments, ils ne sont pas la base essentielle que constitue l’amour. Aimer renverse tout. Comme la mort.
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Sommes-nous capables, au jour où nous sommes envahis par les ténèbres, d’aimer comme le Fils de l’Homme a aimé? Sommes-nous en mesure de donner la vie qu’il a osé redonner aux pécheurs, sans attentes, mais surtout avec patience, joie et amour? Sommes-nous capables de laisser la paix d’un Dieu père nous envahir et la partager avec les autres?
Surtout : sommes-nous capables d’avoir foi en cet amour que le Dieu père désire pour nous et de devenir propagateurs de cette bonne nouvelle?
Mario Bard
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