Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 24 mai 2015
par Mario Bard.
Avant tout, devenir un paraclet de confiance
Ce paraclet, où est-il aujourd’hui? Je peine à le trouver à travers le dédale de nos mots – les miens aussi! – de tous ceux et celles qui se font « spécialiste patenté » de la Bible. Moi-même, bien que je n’ai pas la prétention d’être un spécialiste : je commente, je dis, j’opine. Alors, quel est l’esprit qui habite mon cœur? Est-il celui des Évangiles? Ou bien celui d’un homme qui prétend connaitre, alors que la connaissance est infinie…
Ce que je sais… j’en connais juste un peu.
C’est que notre seigneur Ieshoua est d’abord le maitre de l’amitié. Celui qui y croit. Plus que moi d’ailleurs qui ai tant de mal à faire confiance. À force d’habiter des tours de protection parce qu’on a été blessé, on risque d’oublier notre humanité, et de devenir une sorte de robot.
Pour sortir de cette robotisation de mon cœur, plusieurs éléments m’habitent présentement, à l’heure où j’écris.
D’abord, retrouver le temps de la Parole de Dieu partagée. Puis, retrouver davantage de temps pour la prière seule, mais aussi, le temps de la prière commune.
Aussi, ne plus avoir peur de mes faiblesses, qui sont toujours aussi fortes. Enfin, les voir comme une chance de rencontrer de nouveau le Seigneur et son Esprit, plutôt que comme un frein qui ralentit ma progression vers un Dieu d’Amour qui ne demande qu’une chose : aimer, laisser aimer, vibrer.
« Bienheureux les pauvres! », proclamait Ieshoua. D’autres traduisent, « Ils sont sur le droit chemin du bonheur les pauvres ». Pauvres. Pauvre en quoi?
En énergie perdue à se justifier. En chemin tortueux évitant de dire à l’autre simplement « Je t’aime! ». En recherche de popularité et de jalousie perdue. En univers intérieur accroché à trop de nuits intérieures. Au lieu de laisser la lumière entrer dans mon cœur et de laisser les ailes de l’âme s’envoler avec elle vers des lieux qui donnent la paix, parce que remplie de cet esprit qui guérit…
Même au milieu des petites tragédies quotidiennes que sont parfois nos vies, j’ose croire que l’Esprit Saint du Dieu de l’Évangile proclamé par Ieshoua de Nazareth agit et vis. Bien sûr, si nous osons affronter les vents qu’il crée et qui seront confrontés à des vents d’orages, de noirceurs et de peines. Rien ne se fait sans souffrances, semble-t-il…
***
En fouillant sur YouTube, je découvre que Deutsche Grammophon a consacré un CD aux chants de Taizé. Une merveille! Qu’une compagnie de musique classique reconnaisse la force de ces mantras est pour moi une grande joie ce soir.
Un signe que l’Esprit agit. Petit à petit. Mais il agit, surement!
***
Interpréter pour aujourd’hui ce demain, déjà présent, du Règne de Dieu. Un esprit qui crée, subtil, progressif, qui marche avec celui ou celle qu’il accompagne au long du jour. Un esprit qui est celui d’un amour infini. Difficile à suivre pour l’être physique que je suis.
Ô Dieu de l’infini amour, apprends-moi à laisser entrer en moi l’Esprit Saint.
Cet Esprit qui parle au cœur, le console, le rend plus heureux,
lui donne souffle et vie au milieu des mauvais chemins.
« Si je devais traverser la vallée où règnent les ténèbres de la mort [b],
je ne craindrais aucun mal, car tu es auprès de moi :
ta houlette me conduit et ton bâton me protège. », chante le psaume 23.
Être paraclet du Christ des Évangiles, c’est être avant tout porteur de sa confiance et de son amour.
Malgré les vents mauvais, les péchés et les chutes de plusieurs étages.
Donne-moi la force d’être ce paraclet de ton Esprit, au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.
Mario Bard
Laisser un commentaire