Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 28 juin 2015
par Mario Bard.
Ieshoua : le chemin de guérison
Comme la foi, le foie parfois s’engorge. Moi qui suis parfois gourmet, mais souvent gourmand, j’en sais quelque chose… Le jus de citron, bien qu’il soit un remède efficace aux abus, ne règle rien en vieillissant. Il faut apprendre à diminuer sa gourmandise, à la transformer en acte gourmand où la quantité n’est plus un facteur. La qualité du moment passé à manger et des mets qui sont ingérés devient prioritaire.
C’est peut-être un peu la même chose pour la foi. Au début de la conversion, nous avons besoin de tant d’éléments extérieurs pour nous rassurer et nous assurer que, oui, le Dieu des vivants est bel et bien présent au milieu de nous-mêmes. Plus tard, ces éléments extérieurs ne sont pas toujours parlant, quand la mort et les épreuves de la vie veulent envahir notre âme. C’est alors qu’il faut élaguer, purifier ses pratiques. Apprendre à laisser de côté les accessoires et l’accessoire afin de s’en tenir à l’essentiel.
Dans notre relation au Dieu vivant présenté par Ieshoua, la confiance est essentielle. C’est elle qui transforme, rend debout et fait marcher. Sans elle, nous devenons boiteux, chaotiques, imprécis et finalement, la vie s’échappe de notre cœur sans que nous nous en rendions compte. La mort s’installe et risque de nous faire basculer dans les ravins.
Sans nier les ténèbres que représentent la maladie et la mort, cet épisode nous apprend probablement quelle attitude développer envers celui qui peut tout. Confiance en Celui qui peut tout. Confiance…
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Que de fois j’ai reçues des marques de confiance! Et que de fois je n’ai pas été digne de celle-ci… Pourtant, j’ai eu la chance d’être entouré de gens qui, en plus de cette confiance donnée, savaient en faire un don. Ce qui ne veut pas dire que la douleur part quand la confiance est brisée… Par contre, la gratuité exprimée permet de se relever et, de nouveau, pouvoir marcher.
Bien sûr, la plus grande difficulté est de faire confiance à nouveau. Dépendant du niveau de destruction, cela peut conduire à une simple remontrance – tissée de nos blessures – à une coupure avec l’autre. Pourtant, la douleur demeure, étant tissée de ce don qui a été trahi.
Sans nécessairement toujours ressentir la miséricorde, il me semble que c’est ce mot sur lequel il faut mettre de nouveau le cap. Y penser, s’en laisser imprégner. Pour de nouveau, faire confiance.
La récente tuerie en Caroline du Sud me fait penser à cette situation. Lors de sa comparution, le jeune homme accusé d’avoir tué neuf personnes avait à entendre les proches des victimes. Ce qui m’a frappé, c’est un désir de miséricorde, l’une des proches allant jusqu’à dire qu’elle aimerait lui pardonner et priera pour en avoir la force. Probablement parce qu’elle ne veut pas que le mal se perpétue en son cœur.
Pour arriver à prononcer ces mots devant quelqu’un qui a tué l’un de ses proches, il faut la confiance. Et la foi en un Dieu qui est pleinement et seulement amour.
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Apprendre de Ieshoua les chemins de guérison. Se laisser imprégner de cette interpellation : « Ne crains pas. Aie seulement confiance ». Et malgré l’épreuve, la crevasse, le ravin où nous sommes enfoncés dans toutes nos conditions humaines, avoir « seulement confiance » afin d’être de nouveau relevé de la mort.
Savoir aller à l’essentiel, gouter aux fruits que la bonté produit, se désengorger de nos peurs et de nos pratiques accessoires afin de laisser le bonheur des fruits de bontés partager se propager dans notre foi chrétienne; c’est ce que je nous souhaite. Et ici, nul besoin d’être seulement gourmet. On peut devenir gourmand de la confiance et des fruits qu’elle produit aussi souvent que l’on veut. Simplement… faire confiance!
Mario Bard
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