Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 25 octobre 2015
par Mario Bard.
Confiance, nous verrons Dieu!
Le pape François lance cette année l’Année de la Miséricorde. Le lien entre nous et Bartimée est certainement parfait pour cette année de célébration, afin de souligner ce dont nous avons tous besoin. En effet, qui peut considérer qu’il n’a pas besoin de miséricorde pour vivre? Celui-là, celle-là, se trompe énormément et risque la survie même de son âme.
Alarmiste?
Non. Pour avoir rencontré des gens qui s’étaient endurcis à la suite des blessures infligées par le temps, je peux dire sans me tromper que le besoin de miséricorde est essentiel à la survivance de nos âmes et nos corps en dérive sur cette petite planète terre!
Pour y arriver, un mot magique, mais paradoxalement rempli de réalisme : confiance.
Et dans une société où tous les coups sont permis, elle n’est pas facile à développer. Pourtant, cette confiance en Dieu d’abord est comme un muscle. Plus on pratique et s’exerce et plus elle grandit. Par contre, plus je laisse le muscle de la méfiance me guider et traverser le muscle de mon âme, et moins je peux entrer avec en contact avec le Dieu de l’Évangile et son projet. Plus je laisse les vieux réflexes m’envahirent. Je ferme la porte de mon cœur, et je n’ai plus d’autres choix que de rester allongé avec mes vieilles idées… et de mourir. L’horreur!
Ou encore, je laisse celles-ci guider ma vie. Et, à force d’en faire des mantras déconnectés de la réalité, confortable et simpliste, je finis par devenir aveugle à ce et ceux qui m’entourent. Je m’assieds à la porte du temple, et mendie, incapable de retrouver une source qui puisse me guider. Jusqu’au jour où…
Ieshoua passe.
Dans la personne d’un consacré – religieuse, religieux, prêtre, laïc engagé –, ou encore, dans une personne qui donne sa vie à la miséricorde. Rayonnant de celle-ci, mon âme esseulée ne peut que sentir cette source. Elle la cherche depuis si longtemps! Je me lève, abandonne mon manteau de misère, et cours derrière celui ou celle qui a permis ce réveil intérieur.
Ieshoua passe.
Est-ce que pour nos frères et sœurs, nous sommes des Ieshoua qui passent? Est-ce que nous rayonnons si grandement de la miséricorde que tous se lèvent et disent : « je te suis! »? Est-ce qu’alors, nous pointons vers l’Évangile en leur disant : « c’est Lui ma source de confiance et de miséricorde »?
***
Croire que la miséricorde est possible pour soi demande un certain courage. Une audace d’oser dire que j’en vaux la peine. Bien des humains se laissent aller à l’idée qu’ils ne sont rien. Ou bien, les plus forts, ceux qui se présentent avec leurs breloques dorées et insipides leur font croire qu’ils ne sont rien sans eux, sans elles. Ces prédateurs pour l’Homme sont dangereux. Ils sont ceux par qui la confiance ne règne plus dans nos vies. Nous les connaissons. Comment réagir quand dans leur présence? Miséricorde, fermeté et confiance en soi et en Dieu sont déjà des attitudes qui peuvent conduire notre cœur. Puis, avant tout, une grande dose d’humilité et d’amour, mêlée de cette force du cœur développée au fil du temps.
Bref, devant les prédateurs, ne surtout pas laisser la brebis intelligente et sans tache, abandonnée. Au contraire, l’expression de sa présence peut changer le monde, comme avec Ieshoua et son passage sur la croix.
Souffrant? Certainement. Mais, la souffrance de l’aveugle que nous étions est vaine par rapport à la souffrance d’amour que nous portons.
Confiance, nous verrons Dieu!
Mario Bard
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