Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 17 avril 2016
par Mario Bard.
Jamais totalement arraché de l’amour
Vivre en communion avec Dieu. La vision de Dieu que nous avons décidé régit souvent la manière dont nous allons vivre et décider de suivre les valeurs proposées par l’Évangile.
D’abord, on ne parle plus aujourd’hui de Juifs et de non-juifs comme le suppose probablement Jean, connecté à la réalité de sa communauté naissante. On parlerait aujourd’hui, me semble-t-il, d’actes réalisés au nom d’une race, d’une Nation ou d’une langue. Actes qui soient réalisés, espérons-le, sous l’esprit de l’Évangile et sous l’impulsion du Père. Un esprit qui est toujours impressionnant d’universalité. Ce qui n’enlève pas la nécessité de reconnaître les diversités de Nations. Mais, là n’est pas la question.
Être à l’écoute de ce Père-Mère est un chemin difficile. Un chemin d’écoute active constante qui, aux jours où nos ténèbres nous rattrapent, ressemble au parcours du combattant. Suivre l’Évangile et le maître. Pour ne pas être arraché de ses mains, de son Esprit, de son cœur.
Suivre bien sûr par les actions mimées sur celles du Christ : guérir, pardonner, donner, prier, marcher… Mais suivre aussi en écoutant ce que Ieshoua veut nous dire. Les tourmentes du moment présent, la guerre et notre orgueil ont raison de bien des délicatesses laissées à la porte de notre âme par le créateur. Avons-nous conscience qu’Il nous attend avec des fleurs? Avons-nous conscience qu’Il désire pour nous le meilleur? Avons-nous conscience qu’Il a donné sa vie en signe d’amour éternel et illimité pour nous?
Certains jours, avons-nous même conscience que nous avons un cœur?
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Est-ce qu’on peut être arraché à ce Dieu d’Amour et en mourir? Quand je traverse les ténèbres, je me le demande. Surtout quand on a déjà goûté son amour et ses jours heureux, malgré la souffrance, et les fruits de l’abondante bonté.
Des choses extérieures peuvent sembler nous arracher. Des éléments comme la perte d’un travail, la perte d’un proche, la guerre, la tentation des eaux – un peu trop – profonde… Tout cela et plus encore peut contribuer à nous perdre.
Totalement?
Si j’ai foi en la miséricorde infinie de Dieu, alors, je sais qu’il est de l’autre côté, en attente… Ou bien, peut-être m’a-t-il guidé dans le tunnel, sans même que je ne m’en rende compte…
Attention, je ne fais pas l’éloge de l’arrachement, bien au contraire. Si je regarde l’exemple des Premières Nations, mon cœur se serre. Arracher à leurs terres, plusieurs d’entre elles sont mortes, ou bien les membres survivent aujourd’hui dans les conditions méprisables qu’espéraient les « bons citoyens » du 19e siècle. Fiers artisans inconscients de ténèbres qui allaient mener au suicide, à l’alcoolisme, à la guerre intrafamiliale, au racisme étatisé. Le Canada peine à se relever de cette partie de son histoire : les pensionnats autochtones.
Par contre, si je regarde les personnes qui ont survécu, les survivants, leur résilience et la force de leurs racines me parlent. Elles aussi, malgré l’arrachement physique, ont conservé dans leurs cœurs la voix de leur nation. Elles conservent l’essentiel, ce qui les rend humains, humaines, debout devant l’éternel.
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Vous connaissez Jésus? Quand j’étais petit, on disait qu’il marchait avec nous. Qu’il était avec nous toujours! Petit, j’y croyais. Aujourd’hui? J’y ai foi. Malgré les ténèbres où j’entre, parfois forcé, parfois stupidement par ma curiosité, j’ai foi que jamais l’étincelle de cet amour primordial ne sera arrachée de mon cœur.
Mario Bard
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