Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 24 avril 2016
par Mario Bard.
Une bonté qui vient de l’intérieur
Dans l’opéra The tender land composé par Aaron Coopland (1900-1990), l’un des Arias se nomme The promise of living, La promesse de vivre. Les paroles, chantées sur une musique sublime, permettent de goûter l’espoir des agriculteurs qui, dans les années 30, luttent pour leurs survies dans une Amérique qui vit les affres de la grande crise.
De plus, à force d’avoir surexploité la terre, des dust balls – des boules de poussières – géantes se forment. Le désespoir force les familles à partir. Plus rien n’est cultivable.
La chanson dit ceci :
La promesse de vivre avec l’espoir et la reconnaissance
est née de l’amour de nos amis et de notre labeur.
La promesse de grandir avec la foi et la connaissance
est née de notre amour avec nos voisins.
Puis l’Aria s’attarde sur le travail de la récolte, bénite par Dieu, que nous récoltons simplement et la providence qui permet tout cela.
Il y a, dans la musique et les paroles de cet Aria un je ne sais quoi qui me mène toujours au bord des larmes. Une espérance et un amour de la terre et du travail qui n’ont rien d’activiste ou d’insignifiant. Juste la promesse que ce mélange créé par le travail, la foi, l’espérance, l’abondance donnée tout simplement par la bonté généreuse de la nature, de Dieu, et l’amour, que tous ces éléments créent une terre promise.
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Aimez de bonté est un geste qui n’est pas toujours naturel. Il faut l’appeler, le vouloir, le demander. Aimer sentimentalement, tomber en amour avec la beauté ou avec l’image de quelqu’un que nous aimerions faire à notre image est quelque chose avec lequel j’ai dû marcher toute ma vie. Je ne fais que commencer à comprendre… Et la tentation de retourner en arrière est parfois si forte.
Retourner aux idées purement sentimentales de l’amour… Des idées qui faussent trop souvent la direction d’un amour qui, du moins pour ceux qui vivent de la Parole du Christ, n’est pas que sentiments… Oui, sa part est importante. Sentir, connaître par le toucher, donner physiquement : toutes choses qui sont essentielles à l’amour. Puis, vient le temps de la peau sèche, de la maladie grosse et mauvaise qui nous confronte. Alors, si l’amour n’était que surface de beauté magique, il s’éteint et laisse le malade affronter l’épreuve seul.
Ou encore, quand l’ennemi frappe, comme la misère d’une faillite ou l’abandon par des proches qui comprennent mal votre style de vie? Bref, face à l’épreuve, est-ce que le premier réflexe est de quitter la personne aimée, ou bien de choisir d’aimer encore plus profondément?
Un amour qui se teinte de couleurs d’amitié et de bonté, au-delà des premiers jours passionnels. Un amour qui teinte le quotidien, sans nul besoin des feux d’artifices qu’utilisent les riches Épouses de Beverly Hills de la téléréalité. Le feu d’artifice créé par l’amour du type évangélique est constant, intérieur, rempli le cœur de celui ou celle qui désire la vie. Il est parfois au début de lui-même, parfois une explosion de couleur. Parfois, il se tait pour mieux faire jaillir la source d’amour.
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La promesse de vivre est un Aria qui a déjà été pressenti pour devenir l’Hymne national des États-Unis. Rien de moins. À mon avis, il faudrait pousser l’idée. Tout comme les Québécois ont Mon pays de Gilles Vigneault qui pousse l’idée que l’humanité est fraternelle, sorellité, l’Aria de Coopland permet d’espérer des jours meilleurs. Non-grâce à la magie, mais grâce à l’ouverture de nos cœurs prêts à s’ouvrir à l’abondance de la terre et de l’amour du prochain. Prêt à aimer de bonté.
Pour visionner, avec sous-titre en anglais.https://www.youtube.com/watch?v=tDAbNaF6EYQ
Mario Bard
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