Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 12 juin 2016
par Mario Bard.
Tout sauf lâche, la miséricorde
Les paroles et les gestes de Ieshoua n’ont rien d’un long fleuve tranquille. Il est tellement loin des conventions! Même un être humain qui n’a aucun poste d’autorité religieuse doit commencer à douter de l’efficacité de ce « Rabbi de Miséricorde ». Après tout, pardonner au temps de Ieshoua est une affaire sérieuse qui se passe entre l’autorité religieuse compétente et la personne qui a commis le péché. Et certains types de péchés – comme l’adultère et la prostitution – sont plus dommageables : on peut en mourir puisque la loi prescrit de lapider ceux qui les commettent.
Une femme légère qui commet un péché irréparable aux yeux d’une société de maître savant, peu enclin à aimer. Les règles sont premières, l’amour vient après. La miséricorde est un mot qui commande énormément de mérite, de suffisance. On ne peut réclamer un pardon, une clémence, une peine moindre, que si on accepte des sacrifices, des actes de contrition et beaucoup de paiements aux instances religieuses… Logique. C’est pourquoi Ieshoua balaiera les marchands du temple : le Dieu Père n’a cure de ces holocaustes.
Alors, pourquoi Ieshoua défie-t-il toute logique? Ce Rabbi ne connaît-il pas sa Tora? Est-il sérieux?
***
Il y a sûrement des exemples dans notre propre vie que cet épisode inspire. Après tout, nous aussi, nous avons nos propres schémas intérieurs. Nous avons besoin de repères. Et si le religieux n’en est plus un pour un bon nombre de personnes, la morale demeure importante tout comme l’éthique. Une certaine dureté entoure certaines de nos conceptions. Par exemple aux États-Unis, une dame dont l’enfant a glissé dans l’habitat d’un gorille rare a reçu des menaces de mort à la suite de la mort de l’animal, les autorités ayant décidé de ne courir aucun risque quant à la survie du petit garçon de trois ans.
Aux yeux des protecteurs des animaux, la dame devrait payer de sa vie la vie de l’animal.
Il y a aussi la peine de mort qui tue la compassion et la miséricorde dans l’œuf. À quoi sert-il d’enlever la vie de celui ou celle qui a commis l’irréparable si ce n’est pour assouvir notre propre vengeance intérieure? Si la colère et l’incompréhension sont des passages normaux dans le processus du deuil, doit-on normaliser le fait d’enlever la vie? Où se trouve la compassion?
Aux yeux des tenants de la peine de mort, la mort violente appelle une autre morte, violente elle aussi.
Enfin, il y a la guerre. Chemin choisi quand les deux parties ne savent plus parler, dialoguer, elle est la pire des calamités. Bombes, fusils, canons, machettes n’ont aucun regard sur les dommages collatéraux. Ils sont des instruments tuant la vie : point. La vengeance naît dans les cœurs les plus doux. Elles se s’infiltrent par le désespoir, la tristesse, l’injustice, la mort…
Aux yeux des tenants de la guerre, rien de mieux qu’un bon conflit pour reconstruire une économie.
Épilogue : la miséricorde dont fait preuve Ieshoua avec cette femme est la même attitude qui le mènera sur la croix. Soyez prudents avec elle, car l’incompréhension profonde peut confondre ceux et celles pour qui elle est vue comme une lâcheté, alors que la force qu’elle demande n’a rien de petit.
***
Mon épilogue est trop triste. Mais, il reflète – je crois – la réalité. Nous confondons lâcheté et force de pardonner. Pour l’avoir pratiquée, Dieu sait que la miséricorde demande une force de caractère incroyable, alors que les gestes de violences, lâchées dans l’atmosphère, sont souvent reflets d’un trop-plein, qui aurait avantage à écouter la miséricorde. Aucun maître savant religieux ne peut discuter ce fait, même s’il voudrait s’arroger le droit de passage entre Dieu et nous.
Mario Bard
Étienne Godard
Mario, tu m’as fait bien saisir le passage de cette irruption d’une femme que l’on dit pécheresse dans le banquet donné chez le pharisien Simon. C’est une question de pardon. On a l’impression que tous les invités de Simon sont des hommes. Certains des hommes présent on peut-être eu des rapport sexuelle, en échange d’un peu d’argent, avec cette femme. Si les invités sont présent avec leur femmes, ils sont doublement menacé: les femmes regardent leurs mari de travers: – tiens!, voilà la dévergondée du village!- Quelle force est la plus grande? La volonté de l’exclure, de la traiter de tout les noms, de la condamner? Ou celle de lui faire miséricorde en constatant à quelle point ses pleures et sa présence même montre comment elle est profondément boulversée
Les évangiles nous montres deux femmes dont on dit adultère, ici et la femme que l’on amène à Jésus au Temple pour qu’elle soit lapidée. Pourquoi jamais des Hommes? C’est une société d’hommes, ils ne s’accusent pas entre eux. Il n’y as pas de victimes….chez les femmes oui, elles sont sans droit, comme les étranger, les non-juifs, les esclaves, les lépreux, les sourds-muets. C’est très actuel cette situation je pense