Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 7 août 2016

par Mario Bard.

Servir : un don, plusieurs recettes. Amen.

Dans les scouts, la devise est « Toujours prêt! » Rien de plus difficile pour moi qui aime procrastiner et prendre mon temps. Après tout, regarder les nuages poussés et voir la fleur éclore en prenant son temps sont des activités qui donnent beaucoup de joie! « Rien ne sert de courir, il faut partir à temps », dit le proverbe. Une autre façon d’être prêt.

Il y a tant de façons d’être prêt…

Pour le Royaume de Dieu, ce Règne qui peut commencer maintenant, que veux dire être prêt?

Se ceindre du tablier du serviteur de Dieu, c’est d’abord apprendre à servir les plus pauvres d’entre les pauvres. Ceux et celles qui n’ont rien, qui cherchent le bonheur. Rien de plus difficile. Car notre tendance dite naturelle est d’aller vers le plus fort, celui qui le semble. C’est pourquoi la mort sur la croix semble aussi insensée. Elle l’est d’ailleurs. Qui peut justifier une telle souffrance, une telle injustice? Qui?

Le seul sens que les chrétiens y ont trouvé est qu’elle soit le passage obligé par lequel Ieshoua passe pour éviter la violence, pour ne pas répondre à la haine par la haine, mais par l’amour. Un amour si grand qu’il mène à la résurrection.

Mon espoir est d’entrer dans cette résurrection. Cette vie éternelle. Pour y arriver, nous avons besoin de peu, nonobstant ce qu’en disent les nouveaux gourous nouvelâgeux qui mettent de nouvelles poutres sur les épaules de leurs disciples. Pour y arriver, qu’une note, mais plusieurs couleurs : celle du service.

Et bien franchement, ce tablier n’est pas simple à choisir. Le monde est rempli de tant de choix et de façons de vivre, il est extraordinaire. En même temps, comment puis-je arriver à ceindre ce tablier du service?

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Les gestes du pape François vous parlent-ils comme ils le font pour moi? Ces symboles envoient un message clair. Particulièrement celui qu’il effectue depuis le début de son pontificat et qui consiste à laver les pieds de personnes dites ordinaires lors du rite de lavement des pieds du jeudi saint. Attentif à ce que le geste ne soit plus vu comme une récompense ou une séance de massage de pieds pour initiés, mais bien un geste où le chrétien dit à l’autre : « Je veux t’aimer jusqu’au don de moi, jusqu’au don du service : que puis-je faire pour t’aimer? »

Le pape a lavé les pieds de femmes, de musulmans, de jeunes, de prisonniers, de réfugiés, de gens en situation de difficulté et de faiblesse. Il nous montre l’exemple de ce que le chrétien devrait apprendre à faire; servir ceux et celles qui sont en situation de difficulté et de faiblesse; servir ceux et celles avec qui nous n’avons pas de relations faciles et agréables; servir ceux et celles qui sont au bas de l’échelle. Que ce soit par un service direct et d’urgence, ou encore par une militance qui permet d’améliorer leur sort.

Sur ces gestes symboliques et puissants – invitant à suivre le maître de la moisson tel qu’annoncé par Ieshoua – plane l’ombre des puissants qui se battent pour asseoir leur supériorité. Que ce soit un riche insensé qui court à la présidence, ou bien un chef d’entreprise qui augmente les prix de médicaments essentiels pour engraisser son propre portefeuille, bref… Les exemples sont nombreux. La seule manière de faire revenir le soleil est de se battre ensemble, de servir ensemble et de trouver des clés de solutions pacifiques et heureuses… ensemble.

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Tant à raconter sur les exemples de femmes et d’hommes qui ont ceint le tablier et sont devenus des modèles d’amour! En plus des « vedettes du genre », notre milieu, notre famille, nos amis en sont remplis. Un seul geste à faire : apprendre à servir au quotidien, avec nos forces, nos faiblesses, avec ce que nous sommes. Ajouter de la prière, du courage, de la joie, et vous trouverez le repos intérieur ! Bonne semaine

Mario Bard

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