Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 4 septembre 2016
par Mario Bard.
Apprendre à suivre…
Apprendre à ne plus lâcher ce qu’il y a de meilleur,
malgré les mensonges de l’illusion du bien…
Apprendre à être.
C’est bien pour des mécréants comme moi que le Dieu d’espoir, de joie et de pardon s’est fait chair. Parce que, malgré le fil de mes erreurs, de mes rechutes et de mes chemins remplient de cul-de-sac, son espoir que je devienne, soit et demeure un disciple est plus que jamais cœur de son cœur, chair de sa chair, esprit de son esprit. Je peux devenir une part de ce cœur. En me donnant de plus en plus… gratuitement.
Mais voilà. Je n’ai aucun mérite. Jésus le Christ est celui, avec tous les saints, avec la Vierge Marie, avec ce Dieu qui est son père et qui devient le mien quand j’ose ce oui premier, Jésus le Christ est le premier qui pose une fondation dans mon cœur. Quand il me dit que je suis et que peux être son disciple.
Ces jours-ci, cette croyance que l’amour est plus fort que la mort me fait bien pleurer. Après tout, j’ai parfois bien du mal à comprendre que mon péché n’est pas premier. Que, dans le Dieu de l’Évangile, il y a toujours une porte de Miséricorde, un endroit pour le pardon, une joie profonde qui accompagne le repentir et les larmes séchées.
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Pourtant, l’une des bases pour se préparer et devenir disciple est bien celle de la miséricorde et du pardon. Pour devenir disciple du Dieu de l’Évangile proclamé par l’Homme de Dieu de Nazareth, il y a le passage du pardon.
C’est une pierre angulaire. Un temps marqué par les pleurs, le repentir, le début d’une joie de ce silence avec la Trinité Sainte. Oui, nous manquerons notre coup, nous ne serons plus crédibles comme disciples si nous refusons d’entrer plus profondément dans le mystère de la Miséricorde et du pardon.
Le chemin est plus long et plus dur que de proclamer comme des robots des points moraux afin d’instruire les gens et d’avoir bonne conscience. Après tout, la Croix n’est pas un traité de moral et de théologie. Elle est avant tout une action concrète de pardon, un acte de don unique, certes un acte souffrant, terrible et tragique, mais qui apporte au monde le sens premier de la mission du Christ Ieshoua de Nazareth : celle d’un amour qu’il est la base même de la résurrection.
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Ces temps-ci, je retrouve un peu plus le goût de continuer à suivre le Christ. Des passages difficiles, des temps d’épreuves, des choix insensés, font que le doute peut s’installer et être fort. Pourtant, une chose est demeurée – enfouie sous les cendres, mais bien présente – et elle remonte aujourd’hui à la surface. C’est la conviction que l’amour est plus fort que la mort. Que rien, pas même mon péché le plus sale, ne peut m’empêcher de devenir disciple du Christ un peu plus tous les jours.
Apprendre à être disciple du Christ, c’est également l’espérance que la communauté devienne un lieu d’expérimentation de la miséricorde, et qu’elle devienne un exemple d’amour pour les gens qui n’en font pas partie, mais qu’elle pourrait inspirer à marcher dans l’inspiration de l’amour.
Bien sûr, ce n’est pas magique. Il faut du temps, de l’amende honorable. Mais, au bout, Ieshoua sera avec moi comme il a été avec le Bon Larron. C’est mon espérance en tant que disciple éparpillé et difficile du Christ Ieshoua de Nazareth. Amen.
Mario Bard
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