Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 18 septembre 2016
par Mario Bard.
Une relation pour qu’éclate l’amour confiant
Quelle partie de l’Évangile étrange! Une explication possible élaborée par les spécialistes? Le gérant remet les intérêts sur la dette qu’il aurait récoltée. C’est du moins l’une des explications qui permettrait d’expliquer la bizarrerie de l’épisode. Après tout, Ieshoua ne peut entrer dans l’éloge de la malhonnêteté ou encore, supposé que nous puissions être amis avec le Mamon d’iniquité en même temps que nous prions et que nous sommes en relation avec le Dieu de miséricorde.
Remettre les intérêts sur la dette; cela expliquerait pourquoi Ieshoua se permet cette histoire, qui prend sa source dans la Tora, puisque selon elle, nous ne devrions prendre aucun intérêt – ou si peu! – sur la dette des personnes à qui l’on prête de l’argent. Notre dû doit certes revenir si tel est l’entente, question de garder la relation, mais comme être humain, je ne dois pas chercher à m’enrichir indûment sur le dos des personnes qui, visiblement, ont besoin d’aide à un moment de leur vie.
La sagesse de Ieshoua à ce propos me semble très forte; c’est d’abord dans nos relations ici-bas, et non seulement dans la prière et la liturgie, que nous devons apprendre à entrer en lien avec le Père-Mère éternel. Et si les cérémonies religieuses sont une occasion privilégiée d’entrer en contact avec notre Dieu, elles ne sont pas l’aboutissement de cette relation.
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Comment suis-je en relation avec le Dieu de l’Évangile? J’avoue plusieurs lacunes à ce chapitre. Je peine ces jours-ci à trouver un sens à ce que Dieu veut bien vouloir nous donner sur cette terre. Certes, il donne la vie, l’amour, la joie. Il donne des éléments, dans notre cœur et quand nous le demandons, pour être heureux. Mais que les tentations sont grandes! D’abord celle de se couper des autres.
Parce que nous avons été déçus en amitié. Ou bien, parce que les coupures avec les amis – déménagements, nouveau conjoint, nouvelle famille, décès… — créent une telle tristesse en moi, un sentiment d’échec ou d’abandon. Certes exagéré si je regarde bien les situations auxquelles je pense. Je calque trop mes déceptions, qui m’appartiennent et sont créées par mes attentes, et les mets sur Dieu le Père, comme si celui-ci allait m’abandonner. Aussi bien l’abandonner maintenant!
Ieshoua le Christ ne désire pas cela pour moi. Il désire que j’entre encore toujours plus dans cette relation avec Dieu. Même catastrophique, chaotique et peu prestigieux à mes yeux d’humains, cette relation – je l’ai déjà expérimenté – peut se révéler extraordinaire. Elle fait couler en mon cœur le goût de donner, d’aider et surtout, le goût d’entrer en relation… de nouveau!
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Alors, quel est le Dieu avec qui j’entre en relation? Le Mamon d’iniquité qui finit toujours par décevoir ou bien le Dieu de l’Évangile qui accueille notre cœur au cœur de ses ténèbres, console, purifie et remet debout? Si la réponse est simple – le Dieu de l’Évangile si vous en doutiez encore ☺ -, elle demeure un grand défi dans ce monde de violence et de puissants.
Ce sont les puissants qui semblent toujours tout prendre aujourd’hui. Ils sont rares les exemples de bonté, de non-violence et de joie véritable. Beaucoup de fla-fla, de recherche de paraître…
En y réfléchissant bien, je reviens sur mon affirmation « ils sont rares »… J’ai vu des adolescents partager un muffin avec celui qui n’avait pas déjeuné. J’ai vu des inconnus me dire bonjour et me sourire. J’ai été accueilli combien de fois par des amis qui, sans aucune obligation, m’ont donné la joie d’être l’étranger qu’on apprend à connaître? Une gratuité, une joie, une paix et un amour existent. Il s’agit peut-être, en plus d’ouvrir les yeux, que j’accepte de nouveau d’entrer en relation.
« N’ayez pas peur! » Une affirmation qui peut, en effet, sauver notre vie des affres de la non-relation. Choisir, chaque jour, de dire merci pour la vie qui commence, c’est déjà une première relation avec ce Dieu de l’Évangile auquel je crois. Choisir de sourire à l’étranger, d’un sourire gratuit et rempli de la joie de l’Action de grâce, gratuit et non poli, c’est déjà entrer « Dans la joie de l’Évangile ». Une joie qui se construit d’abord sur ma relation avec le Dieu présenté par Ieshoua, puis sur ma relation avec les autres.
Que le Dieu de l’Évangile vous protège aujourd’hui, et surtout, qu’il remplisse votre cœur de la confiance infinie, malgré les tourments et la vie dure. Amen.
Mario Bard
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