Mon grain de sel

Grain de SelMon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 30 octobre 2016

par Mario Bard.

Respirer l’accueil inconditionnel

Tout récemment, lors d’une entrevue réalisée pour une émission diffusée sur les ondes de Radio VM (Radio Ville-Marie), une jeune fille éduquée dans la foi catholique et les groupes de communautés nouvelles me confiait à quel point l’accueil chez un chrétien est important. Elle insistait pour dire que l’amour est premier. Nous n’avons même pas abordé les questions de règles ou de morales. Un mot qui semblait bien éloigner de la réalité d’accueil. Car, dans cette réalité, il n’y a aucune règle.

Ieshoua se laisse accueillir chez un pécheur notoire, public et probablement peu enclin à se convertir le matin même, avant de savoir que passerait dans Jéricho, le saint homme dont tous parlent depuis quelques mois. Celui qui guérit même les lépreux, la femme à l’écoulement de sang ou bien guérit le jour du Shabbat!

Le plus intrigant dans ce récit est que Ieshoua s’invite. Il n’attend pas que ce percepteur d’impôt, voleur de surcroît, lui demande de venir chez lui. Le désir est plus grand et Ieshoua le devine. Comme dans notre vie. Si nous faisons attention à la relation que nous avons avec Ieshoua, il pressent lui-même nos plus grands désirs de sainteté, de bonté, de joie, de paix. Sur la route, il met les personnes qui peuvent nous y mener. Être attentif à ces rencontres importe afin d’accueillir ce Dieu fait Homme. Comme Zachée.

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J’aime imaginer que, petit de taille, Zachée a dû se battre toute sa vie pour faire sa place dans la société du temps. Les personnes de petite taille le savent même aujourd’hui : les défis sont nombreux! Et si nombreux sont les facteurs qui peuvent décourager de faire pleinement partie de notre société, le regard des gens sur soi est peut-être le pire glaive.

Quand tout au long de notre vie, les regards de l’autre ont porté un jugement teinté de suspicion – quel péché ont fait les parents de Zachée pour qu’il reste petit –, ou bien, quel péché a-t-il fait pour rester si petit! Bref, j’imagine la difficulté à garder la tête haute; à se faire des amis; à être reconnu dans la société; à marcher tout simplement dans la rue sans que les yeux du jugement se tournent vers soi.

Et pour y arriver, quoi de mieux qu’un métier qui oblige les autres à vous fréquenter. Collecteur d’impôt, métier certes honni par le peuple d’alors, mais on s’assure ainsi un poste de richesse. Et puis, on prend sa quote-part, puisque les Romains sont plutôt laxistes dans la surveillance de leurs fonctionnaires.

Le regard… Une chanson magnifique de Noël Colombier, disponible sur YouTube, nous dit bien la tendresse et la force du regard de Ieshoua. Un regard qu’on n’oublie jamais…

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Moi-même, par le biais de personne et d’œuvre d’art, j’ai déjà expérimenté ce regard de compassion, d’accueil inconditionnel, de pardon. Les chrétiens devraient l’exercer plus que les autres membres de la société. Parce que des Zachée, mais aussi, des femmes adultères, des Fils du prodigue, des lépreux, des femmes exclues par la perte de sang, des pécheurs ou soi-disant, exclus par la société, il y en aura toujours.

Le meilleur ingrédient pour qu’ils rencontrent le Dieu de l’Évangile ne sera jamais de longues théories théologiques ou bien une série de règles, aussi utiles et pertinentes soient-elles. Quand on rencontre Zachée sur notre route, un œil rempli d’accueil et d’amour peut sauver une vie. Chaque matin, respirons ce sourire de Ieshoua : remplissons notre cœur de son âme accueillante.

Si, comme Zachée, le cœur est ouvert et désire la rencontre de ce Dieu d’Évangile, la communauté chrétienne pourra accueillir un nouveau pécheur, sauver par l’amour et le pardon.

Mario Bard

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