Mon grain de sel

Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 27 novembre 2016

par Mario Bard.

Pour entrer dans le mystère de l’espoir

Qu’est-ce qui sauve l’humanité? Des règles qui régissent au quart de tour notre vie de tous les jours? Ou bien un amour quotidien pour les autres, au point qu’ils peuvent apprendre à marcher un peu plus loin malgré les embûches qu’ils rencontrent? Comment viendra-t-il ce Fils de l’Homme? Quel trait aura-t-il? Qui sera-t-il? Aura-t-il une race particulière, un sexe particulier? Ce Fils de l’Homme… qui sera-t-il?

Au moment d’écrire (mercredi 23 novembre 2016), cette Ère de l’humanité me paraît bien sombre. Les guerres perpétrées au nom de traditions religieuses se multiplient. Les chrétiens et les croyants d’autres traditions sont attaqués dans le simple fait de vouloir pratiquer une tradition. La liberté religieuse n’est pas respectée.

De même, la liberté des peuples de choisir, une fois tous les quatre ans ou sept ans, celui ou celle qui aura autorité pour diriger leurs destinées. Le vote est soit volé par des menteries éhontées (Trump et ses demi-vérités), ou bien le droit de vote n’existe tout simplement pas (Syrie, Corée du Nord, etc.), ou bien ce droit est contrôlé par la partie la plus riche de la société, comme au temps des Romains (Russie).

Les famines sur le continent africain, la guerre pour les ressources naturelles en République Démocratique du Congo ou en Amérique centrale… Bref… Qu’est-ce que Ieshoua attend de nous? Que veut-il pour nous, dans un monde où les catastrophes naturelles et celles créées par des esprits retords semblent se multiplier?

Et puis, il y a l’accueil des réfugiés. Des chrétiens osent se prononcer contre l’accueil. Dans une longue lettre incompréhensible et totalement dépourvue d’Évangile ou même de l’Esprit de l’accueil du Premier Testament, ils osent dire qu’il ne faut pas accueillir, selon des conditions si strictes, qu’on se demande si la peur n’a pas eu le dessus sur ces cœurs qui se disent pourtant chrétiens… Ils le font presque au nom de Jésus… presque blasphématoire je trouve…

Enfin, un homme est jugé en France parce qu’il a aidé trois jeunes femmes immigrantes illégales. L’accueil de l’autre, de celui ou de celle dans le besoin devient suspect.

Mon cœur s’arrête et ne sait plus comment marcher droit. Il n’aurait qu’une envie. Se terrer et laisser les humains guerroyer entre eux. Mais, le Fils de l’Homme me demande plus. Il me demande d’abord de recevoir son amour infini. Malgré les jours lors desquels je n’y crois plus, il me demande de marcher avec la Trinité : Dieu Père-Mère, Fils-Ieshoua, Esprit Saint.

***

Au-delà des pleurs, une éclaircie. Les yeux de ceux et celles qui aiment inconditionnellement. Au-delà des temps de grande tristesse et de nuit, les yeux de ceux et celles qui m’apprennent à rire et à passer à travers les moments de grande tristesse.

Mais… où trouver l’espoir?

Car, le Fils de l’Homme ne peut être si les ténèbres continuent leurs chemins comme elles le font aujourd’hui. Pour chacun et chacune d’entre nous, les manières de le trouver sont diverses. Par contre, en tant que chrétien, il est peut-être certaines manières de le trouver.

Ainsi, prier, chanter les louanges de Dieu de bonté ou simplement partager avec la communauté chrétienne ses angoisses et ses préoccupations; ce sont certainement des manières d’entrer dans le mystère de l’espoir malgré tout.

J’en ai trouvé une pour moi, en ces jours sombres où même la lumière du jour semble donner raison à la mort ténébreuse; marcher dans la neige; écouter les chants de la communauté de Taizé; regarder le Mont-Royal quelques minutes et admirer sa beauté et partager des photos sur les réseaux sociaux. Rendre compte de la beauté de Dieu.

C’est peu me diront certains d’entre-vous. Peut-être… mais c’est ce dont je suis capable aujourd’hui, dans les jours qui sont les miens. Et vous, qu’êtes vous capables d’accomplir au quotidien pour qu’enfin, petit à petit, vienne le Fils de l’Homme ?

Mario Bard