Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 11 mai 2014
par Mario Bard.
L’évangélisation du « bling bling » ou de la compassion?
D’où vient la fascination que nous entretenons pour les Faux-Prophètes? Pourquoi avons-nous toujours envie de finalement dire oui à leurs propositions mortifères?
Sur une chaîne de télévision canadienne-anglaise et religieuse, proposant ses ondes à toutes organisations chrétiennes qui peuvent se les payer, pullulent des hommes – et parfois des femmes – qui promettent le ciel et la lune à qui les écoutera et saura devenir proche de Dieu. Guérison, argent, amour; on dirait l’horoscope, mais réservé aux croyants.
Jusque-là, le message est absolument ravissant. De plus, les décors cartons-pâtes aux teintes pastel et claires suggèrent une certaine douceur qu’on ne retrouve pas nécessairement à la télévision. Le design est aujourd’hui à la mode quand il est gris, noir, ou blanc froid.
Le message se corse quand vient le moment de dire comment on peut devenir un ami de Jésus. La morale entre en jeux; « Tu ne dois pas dire, faire ou avoir ceci ou cela » »; « Tu devrais comprendre que ton Salut est associé à notre Église et pas à une autre » ». Bien sûr, les recettes sont inscrites dans le nouveau bouquin que vient de lancer le — ou la – pasteur vedette. Résumé de son enseignement, il se détaille habituellement à 29,99 $ plus taxes, mais ce jour-là, Ô surprise, les frais de livraison sont inclus! Joie dans le ciel et dans la maisonnée, où, fasciné par la mise en scène délirante de peur, de catastrophe qui survient à cause de notre comportement, quelqu’un sera finalement « SAUVÉ » par « JÉSUS! »
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Sarcastique quant à ces formes « d’évangélisation »? Je le suis. Combien d’argent est mis dans le « bling-bling » et dans le bla-bla, pour une parole « magique » qui est supposé guérir? Beaucoup. Quels sont les fruits? À vrai dire ici, je me dois de nuancer. En effet, je ne connais pas d’enquêtes exhaustives qui puissent mettre de l’avant les fruits qui sont récoltés chez les adhérents, ou à l’inverse, les fruits qui tombent dans les poches des pasteurs aux grandes gueules…
Les adhérents donnent, et de bonne foi, temps, énergie et argent. Mais, quel Ieshoua reçoivent-ils? Celui qui ressemble à une breloque porte-bonheur? Ou bien, sont-ils investis de la même mission : pardonner, donner, aimer, partager, dialoguer, oser guérir les jours de sabbat.
« Amen, amen, je vous dis que moi, je suis la porte des brebis. » Ou encore : « Moi, je suis la porte. Celui qui entre par moi, il sera sauvé. Il entrera et sortira et trouvera sa pâture. »
Ieshoua est cette porte qui nous laisse entrer en son cœur, si nous le désirons. Il nous donne la liberté d’aller et venir. Toujours, il laisse la porte ouverte. Il est ouvert à nous, bien plus que nous ne pouvons l’être à lui. Son ouverture permet cette circulation nécessaire à notre liberté d’enfant de Dieu. Si parfois nous tombons et l’appelons, le bon berger vient, nous relève, et n’hésite pas à nous aimer. Encore.
Le – ou la – pasteur qui n’a pas foi en cet amour est un faux prophète, est “une fausse prophétesse”. Peu importe qu’il soit ou non « bling bling », ou bien « bla bla ».
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Les vrais prophètes ont besoin de peu pour être heureux. Ils parlent fort pour protéger la veuve et l’orphelin, soutenir les plus miséreux. Et ils agissent également auprès d’eux; ils savent s’en faire proches. À notre manière et tous les jours, dans la simplicité de notre vie, sommes-nous prophètes de la porte ouverte et miséricordieuse, vivante et vivifiante du Christ Ieshoua?
Mario Bard
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