Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 15 juin 2014
par Mario Bard.
« La gloire de Dieu, c’est l’être humain debout » – Irénée de Lyon
Croire en l’être humain. Personnellement, je trouve que c’est un exercice périlleux. Parce qu’il nous faut tout d’abord apprendre à mieux connaître notre propre humanité. Beau côté des choses, nous devons d’abord apprendre à connaître nos belles facettes. Celles qui nous rendent fiers et nous permettent de briller en société. De bâtir la société et d’espérer en un monde meilleur. Ce sont également elles qui nous permettent de travailler, de produire, d’être ‘efficace’ et de réaliser des rêves. Mais ensuite, tout être humain conscient et devenu adulte sait qu’il y a en lui des parts d’ombres qui l’empêchent d’être meilleur et d’avancer. Parfois, elles peuvent même mener à la dépression. Elles bloquent, enferment, dressent des murs.
Peut-être que ces parts d’ombres s’apparentent à des grands pans non résolus du passé. Des pièces détachées qui n’ont pas trouvée leur place dans le puzzle de notre existence et qui reviennent nous hanter. Un jour ou l’autre, il faut les affronter. Décider d’en finir ou bien les intégrer à jamais dans nos vies. Le processus peut-être long et difficile. Mais au bout – et comme je suis un éternel optimiste – la lumière luit.
Donc… croire au « Fils de l’homme » ? Bien sûr ! À condition de lui donner les outils pour progresser et s’accomplir. Cela commence par trois repas par jour, un toit et l’amour des parents. Ces derniers nous apprendrons – on l’espère ! –, à devenir de meilleurs humains. Oh ! Rien n’est parfait dans les familles, j’en suis conscient. Par contre, il y a en chacun de nous des parcelles d’espérances qui peuvent nous mener à devenir de meilleurs « Fils – et filles – de l’homme ».
Une autre question m’habite parfois : sommes nous assez audacieux pour croire que nous pouvons être comme Lui ? Je veux dire, littéralement ! Il a dit dans l’un des Évangiles que nous ferions des choses encore plus grande qu’il n’a accompli ici bas (Jean 14 ,12). N’est-ce pas une invitation à dépasser nos propres peurs ? En particulier, comme société, à dépasser la peur des déficits et à découvrir les nouvelles voies économiques qui permettraient de contribuer à l’accès simple et facile : à la nourriture, à l’éducation, au logement ?
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Notre humanité souffrante ne demande qu’une chose : être transcendée et traversée intérieurement par un amour plus fort, plus grand, plus juste et plus intense. Se suivre soi-même ne mène nul part.
Par contre, suivre Ieshoua n’est pas qu’une image de style, ou un abonnement d’un an à l’Église du coin. C’est une foi profonde qui doit se développer avec celui qui, le premier, a été élevé pour mieux aimer. « De son cœur, couleront des fleuves d’eau vive ». Comment arrivent-ils à couler ? Par le don que le Fils, inspiré par l’Esprit, fait de sa vie au Père : « Entre tes mains, Abba, je remets mon Esprit ». Rien de bien sorcier. Ce que j’écris est à la limite du radotage tellement d’autres auteurs et orateurs chrétiens ont saisi cette réalité dans leur for intérieur, et l’ont partagé à leurs lecteurs ou à leurs auditeurs.
Elle mérite pourtant une grande réflexion quotidienne. À qui remets-je mon souffle de vie de tous les jours ? À une quelconque force obscure, cachée je ne sais où et qui peut m’électrocuter quand bon lui semble ? Ou encore, à celui que l’Évangile nous présente par la prière, les paroles et l’action de Ieshoua, fils inspiré de l’Esprit Saint, et devenu Fils de l’homme après la résurrection ?
Il est « Fils de l’homme » non par ses nombreux mérites. Mais parce qu’il a aimé, et le père, et le fils, et le peuple, et la personne dans le peuple, etc. Un amour qui prend sa source dans ce partage avec le Père et l’Esprit Saint. Celui-ci est ensuite mis en action dans Sa propre humanité, avant de trouver un chemin vers les autres êtres vivants. La seule chose qui soit essentielle, c’est le OUI premier à cet amour. Une réponse sincère et libre, et le reste coule petit à petit.
D’un ruisseau parfois boiteux et peu profond, notre cœur pourra laisser jaillir une rivière, puis un fleuve qui se jettera dans la mer et l’océan. Nous n’aurons pas passé notre temps à juger l’humanité. Nous en aurons fait (c’est mon espérance), le terrain du Règne de l’amour apporté par la trinité bienheureuse. Nous aurons appris à abreuver et à donner la vie, au-delà – ou bien mystérieusement – à cause de nos ombres.
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Rien ne se crée ni ne se travaille seul.
Pour aimer et bâtir un monde meilleur, le Fils a besoin du Père-Mère et de l’Esprit Saint.
Pourquoi en serait-il autrement pour les disciples du Christ Ieshoua ressuscité ?
Mario Bard
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