Mon grain de sel

Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 22 juin 2014

par Mario Bard.

Le pain et le vin de Ieshoua ne connaissent pas l’austérité

Ce pain-chair proposé par Ieshoua nourrit pour de vrai. Il n’est pas fabriqué avec une farine de peur. Il ne laisse comme arrière goût qu’un sentiment de bonté, de vérité et de joie. Il peut avoir été fabriqué dans la souffrance. Mais, si l’amour a présidé à sa fabrication, rien ne saura lui résister. Quant à lui, le vin-sang apporte l’allégresse et la fête. Mis ensemble, ces éléments de la nature officient à la grande fête de l’amour fraternel. Encore faut-il y croire, et mettre la main à la pâte.

En ces jours où les commentateurs aux grandes gueules se présentent comme des libérateurs – sur les ondes télés et radios –, il est bon d’observer l’action libératrice de Ieshoua. Rien n’est calculé chez lui. Rien n’est vendu. Rien ne cherche la pornographie infantile des provocateurs de pacotilles. Chez lui, tout est donné pour que la vie devienne abondance. Alors, pourquoi tant de commentateurs et de commentatrices semblent-ils si amers? De quoi s’ennuient-ils? Quel monde veulent-ils?

Ceux et celles à qui je pense sont des porteurs de mauvaises nouvelles. La vie qu’il propose est abondante, mais dans les comptes de banques de ceux et celles qui ont déjà trouvé les bons filons pour devenir plus riches. Dans les poches de ceux et celles « qui le mérite » comme ils aiment à rappeler. Ces commentateurs veulent nous faire manger un pain d’austérité, avant même d’avoir considéré la possibilité d’un partage plus équitable des richesses.

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Voici ce qu’indique le site web Wikipedia quand on écrit l’expression Répartition de la richesse:

«Une étude de l’UNU-WIDER, institut mondial de l’UNU pour la recherche sur l’économie du développement (dépendant de l’ONU), datant de 2008, signale un écart gigantesque en ce qui concerne la répartition de la richesse mondiale, puisque :

• 2 % de l’humanité détient 50 % du patrimoine des ménages,
• 50 % de l’humanité détient 1 % du patrimoine des ménages

Une étude du Crédit Suisse démontre qu’en 2013 :

• 10% des plus fortunés détiennent 86% des actifs mondiaux
• 1% des plus fortunés représentent à eux seuls 46% des actifs mondiaux»

Bien sûr, cela ne veut pas dire que nous ne pouvons manger à notre faim tous les jours. Ou encore, qu’on reçoive maintenant dans plusieurs pays du monde une couverture des soins de santé de plus en plus adéquate.

Par contre, cela veut dire que, lorsqu’on nous parle d’un pain d’austérité – et qu’on nous le présente comme une nécessité – ce n’est pas tout a fait vrai… En fait, une meilleure répartition de la richesse permettrait d’augmenter les chances d’une meilleure subsistance pour chacun et chacune.  Survivre n’est pas vivre…

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L’argent n’a pas d’odeurs? Certes, mais il crée des ordures dans nos cœurs. À force de croire aux contes de fée inventés par les spéculateurs de toutes sortes, nous devenons de moins en moins présents à l’autre. Davantage présents à nos seuls désirs futiles et à l’herbe plus verte chez les voisin. Et l’autre, l’Autre aussi d’ailleurs, passe bien à côté. Notre portefeuille se remplie, notre cœur se déconstruit. Le pain que l’on mange est amer, même préparé par les plus grands chefs du monde.

Cette chair de Ieshoua, ce sang qu’il nous fait boire, si ils ne mènent pas au partage, ils sont des facsimilés, des imitations. À moins que ce ne soit notre cœur qui se soit endurcit à force de manger un pain pourrit par la peur, l’avidité, la futilité ou la haine.

Mario Bard