Évangile du dimanche 10 décembre 2017

Du pain sur la table

2ème dimanche de l’Avent (année B), selon l’écrit de Marc (1, 1-8)

1 Commencement de l’Évangile de Jésus: messie, fils de Dieu.
2 Ainsi qu’il est écrit dans le livre du prophète Isaïe:
Voici: J’envoie mon messager en avant de toi pour préparer ton chemin.
3 Une voix crie dans le désert:
Préparez le chemin du Seigneur. Rendez droits ses sentiers.
4 Alors, Jean le baptiste -dans le désert-
proclame un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
5 Et sortent vers lui toute la région de Judée et tous les gens de Jérusalem.
Ils sont baptisés par lui dans le fleuve Jourdain, en confessant leurs péchés.
6 Jean est vêtu de poils de chameau, avec une ceinture de peau autour des reins.
Il mange des sauterelles et du miel sauvage.
7 Il proclame: Un plus fort que moi vient derrière moi;
je ne mérite pas de me baisser pour délier la courroie de ses sandales.
8 Moi, je baptise d’eau. Mais lui vous baptisera d’Esprit de sainteté.

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Le commentaire du pain sur la table,

par Georges Convert.

Évangile! Voilà un terme que nous employons si souvent. Que signifie-t-il exactement?
Pour quoi a-t-il été choisi? Quelle distinction faire entre le baptême d’eau et d’esprit?
Ce sont là quelques-unes des questions que ce texte nous pose.

La place du texte dans le récit de Marc

Nous sommes ici au début de l’Écrit de Marc.
Le premier verset donne deux titres à Jésus: messie et fils de Dieu.
La première partie du récit se terminera par la profession de foi de Pierre:
À la question de Jésus: Et vous, que dites-vous que je suis?,
Pierre répondra: Tu es le messie! (Mc 8,29).
Et le récit trouvera son apogée dans la déclaration du centurion romain:
Voyant comment [Jésus] avait expiré, il s’écrie:
Vraiment cet homme était le fils de Dieu! (Mc 15,39).
Avant que Jésus commence sa mission, Marc présente son personnage par 3 récits:

  • le rôle de Jean le baptiste (1,2-8);
  • le baptême de Jésus (1,9-11)
  • la retraite au désert (1,12-13).

Notre texte concernera donc le rôle de Jean le baptiste par rapport à Jésus.
Les spécialistes pensent généralement que le récit de Marc fut écrit à Rome
après la persécution de Néron. Ce sont donc des païens –des gens qui n’étaient
pas d’origine juive– qui en sont les destinataires.

Commencement de l’Évangile de Jésus…

Ce mot évangile est un mot grec évangélion qui a été simplement francisé. Il est
formé de deux mots: ev qui signifie: ce qui est bon et angile (même mot que ange)
qui veut dire: annonce, message. L’évangile n’est donc pas d’abord un livre, mais
un message de bonheur, une heureuse nouvelle.
À Rome, on appelait évangile la proclamation de l’avènement d’un empereur
ou des hauts faits de son règne. Pour les Romains, le mot évangile va donc évoquer
l’annonce de la venue d’un roi et ses faits et gestes.
En Israël, on trouve le mot évangile dans le livre d’Isaïe. Il y décrit le messager qui
annonce la libération du peuple: les Juifs exilés à Babylone vont enfin rentrer en Israël:
Monte sur une haute montagne, Sion, joyeuse messagère! (40,9).
Comme ils sont les bienvenus, les pas du messager de bonheur
qui nous met à l’écoute de la paix, qui porte un message de bonheur (52,7).
L’Esprit a fait de moi un messie, il m’a envoyé porter joyeux message aux humiliés,
panser ceux qui ont le coeur brisé, proclamer aux captifs la libération… (61,1).

Mais surtout ce qui a été appelé Évangile par Jésus et par les chrétiens, c’est ce
que les Juifs nommaient en hébreu bessora: un message, une annonce qui était un
commentaire interprétant les Écrits bibliques.
Comme les rabbins Jésus prêche sa façon de comprendre la Tora.
Dans son écrit, Marc transcrit l’enseignement de Jésus et son action.
Cet enseignement avait été donné oralement et les disciples l’avaient retenu par
coeur, selon la coutume du temps. Puis l’enseignement s’est transmis oralement à
l’intérieur des communautés. Lorsque les témoins directs vont commencer à disparaître,
on éprouvera le besoin de le mettre par écrit. Cela se fera probablement
entre les années 65 (pour le récit de Marc) et 100. Plusieurs versions de l’évangile
ont sans doute vu le jour dans les diverses communautés fondées autour de la mer
Méditerranée. C’est à partir du 2e siècle que l’on choisira les récits jugés les plus
fidèles et qu’on appellera les Écrits canoniques. Cependant, même s’il y aura
plusieurs récits, il n’y a qu’un Évangile: chaque écrit sera nommé l’Évangile selon
Marc, selon Matthieu, selon Luc… et non pas l’Évangile de Marc ou de Matthieu.

Jésus, messie, fils de Dieu.

Pourquoi ces deux titres: messie et fils de Dieu? Peut-être pour répondre aux sensibilités
des deux catégories de lecteurs de Marc: les chrétiens d’origine juive et ceux
d’origine grecque ou romaine. En effet, le titre de messie fait référence au monde juif.

  • messie sera traduit en grec par christos que l’on francisera en christ.

Si l’on voulait traduire, il faudrait dire ‘ l’Oint de Dieu’.
Le mot juif messie désigne l’homme consacré par Dieu, ayant reçu l’onction divine,
afin qu’il soit le roi et qu’il conduise le peuple de Dieu dans la voie de la Tora.
À l’époque de Jésus, il n’y a plus de roi consacré. Hérode a reçu sa couronne de
l’Empereur romain qui est un païen. Dans cette période de l’histoire d’Israël, qui est
celle de Jésus, plusieurs leaders se lèveront et se proclameront messie. Jésus
semble avoir longtemps hésité à accepter ce titre. En effet, beaucoup de ses contemporains
attendaient du messie qu’il joue un rôle politique en libérant Israël du joug de l’occupant romain.
Jésus se refusera à jouer ce rôle, comme le montre bien sa réaction à la suite du Repas des pains multipliés:
Jésus sait qu’ils sont sur le point de venir le prendre de force et faire de lui leur roi;
alors il se retire, tout seul, dans la montagne (Jn 6,15).

  • fils de Dieu n’a pas à l’époque le sens que les conciles lui donneront plus tard et
    qui désigne la deuxième personne de Dieu-trinité: Dieu le fils.

Chez les Juifs, fils de Dieu est un des titres du messie. Le roi-messie –parce que
responsable de diriger le peuple dans la voie de la Tora – est considéré comme le fils
adoptif de Dieu qui est le Vrai Roi d’Israël. Lors de la consécration royale, on chantait
un psaume qui disait:
Dieu m’a dit: «Tu es mon fils, moi aujourd’hui je t’ai engendré» (Ps 2,7).
Chez les Romains, les empereurs se donnaient aussi le titre de fils de dieu. Dès le
commencement de l’Évangile, par ces deux titres, messie et fils de Dieu, Marc
désigne donc les destinataires de l’Évangile de Jésus: ce seront aussi bien les Juifs
(représentés par Pierre) que les païens (représentés par le centurion).

Le rôle de Jean le baptiste.

Jean est à la tête d’un de ces mouvements de réveil spirituel qui furent nombreux
à cette époque. Pour comprendre Jean et son baptême, il est utile de connaître un de ces mouvements:
les Esséniens. L’historien juif Flavius Josèphe en parle dans ses livres:
«Il existe chez les Juifs trois [écoles] de philosophie: ceux qui s’attachent à la première sont
appelés Pharisiens, à la seconde, Sadducéens, à la troisième, Esséniens.»
Philon d’Alexandrie, philosophe grec d’origine juive, décrit leur idéal de vie:
«Ils se forment à la piété, à la sainteté, à la justice, à la politique… en prenant pour triple règle
l’amour de Dieu, l’amour de la vertu et l’amour des humains. De l’amour de Dieu, ils produisent
d’innombrables exemples: pureté constante et incessante, rejet du mensonge… L’amour de
la vertu, ils l’illustrent par le mépris des richesses, de la gloire, par la maîtrise de soi… et
encore par la frugalité, la simplicité, le respect de la Tora… L’amour des humains par la bienveillance,
l’égalité, la vie communautaire…»
La découverte du site de Qumrân, vers le milieu du 20e siècle, a mieux fait connaître
ce groupe religieux. Ces Juifs très pieux avaient établi une sorte de monastère dans
le désert proche de la mer Morte. Leur Règle, appelée Le manuel de discipline,
décrit leur style de vie: pauvreté rigoureuse, obéissance, silence, prière et lecture
méditée de la Bible. Ils attendent avec beaucoup de ferveur la venue du messie. Ils
pratiquent de nombreux bains de purification pour signifier leur recherche d’une vie
menée selon l’esprit de Dieu.
Évoquons 2 textes qui décrivent comment on devient membre de la communauté:
«C’est par l’Esprit de sainteté, en vue d’une vie commune dans la vérité [de Dieu], qu’il sera
purifié de toutes ses fautes et c’est par l’Esprit de droiture et d’humilité que sera expié son
péché quand on l’aspergera avec l’eau lustrale et qu’il se sanctifiera dans l’eau de contrition.
Et il affermira ses pas pour marcher en parfait dans toutes les voies de Dieu» (I QS 3,7-10).
[Au temps de sa Visite, Dieu] «le purifiera par l’Esprit de sainteté et Il aspergera sur lui
l’Esprit de vérité comme de l’eau lustrale» (I QS 4,21).
Bain d’eau et bain d’Esprit sont ici joints pour purifier le coeur de ceux qui s’appellent
eux-mêmes: les fils de la lumière. Pourquoi ces gens sont-ils allés au désert?
À la suite des prophètes, certains courants religieux considéraient le désert comme le lieu
de purification où le messie devait conduire son peuple. Le désert rappelait en effet le temps de l’Exode où
–sous la direction de Moïse– s’était célébrée la première alliance. Il était ainsi le lieu
où s’arrêtent les caravanes des pèlerins, des commerçants, des soldats. Jean ne contraindra
personne à quitter son monde, son occupation, pour aller vivre au désert, mais il invitera
plutôt à vivre la vie ordinaire en toute droiture, conformément aux préceptes de la Tora.
C’est ce qu’il demande tout spécialement à ceux qui pratiquent des métiers où la fidélité
à la Tora est souvent malmenée: comme les percepteurs d’impôts qui dérobaient une partie
des taxes, ou comme les soldats qui rançonnaient les populations. D’ailleurs sa prédication
ne concerne pas seulement une élite de gens pieux, mais elle s’adresse à tous.
Toute la Judée et les habitants de Jérusalem venaient à lui, dit notre texte.
Ce succès est d’ailleurs confirmé par l’historien Josèphe. Jean propose une conversion
de vie pour préparer la venue du messie.
Or beaucoup de Juifs attendent avec fébrilité cette venue d’un messie libérateur.
Le pays est occupé par les Romains depuis une centaine d’années et la perte de la liberté
humilie profondément les Juifs. Les lourds impôts prélevés par les Romains exaspèrent
une population pauvre. Mais cette conversion prônée par Jean ne demande pas l’observance
de toutes les règles de pureté que suivent les Pharisiens, ni tous les bains de purification que
pratiquent les Esséniens. Pour Jean, il semble bien qu’un seul baptême engageait le baptisé
à mener une nouvelle vie dans la droiture et la fidélité à la Tora. C’est dans ce contexte que
va commencer la prédication de Jésus.

En quoi Jean est-il différent de Jésus?

Tous les récits évangéliques marquent le début de la prédication de Jésus en référence
à Jean le baptiste. Pour expliquer cela, les spécialistes proposent plusieurs raisons:

  • Jean aurait désigné explicitement Jésus comme le messie (cf. Jn 1,35ss)
    et plusieurs des disciples de Jean seraient devenus disciples de Jésus.
  • Les disciples de Jean seraient encore nombreux quand Marc écrit et ils considèrent
    leur maître comme étant le messie. En réponse, le récit évangélique chercherait
    alors à montrer que le baptiste lui-même a reconnu Jésus comme messie,
    et qu’il y a une grande différence entre le baptême de Jean et celui de Jésus.

Jean proclame un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Comme tout prophète, Jean appelle à la conversion et à l’aveu des fautes.
Il invite à poser un geste de repentir et de demande de purification par un baptême.
Le mot baptême vient d’un verbe qui signifie se plonger.
Se baptiser ou être baptisé, c’est se plonger tout entier dans les eaux d’un fleuve
ou d’une piscine. Ce plongeon, dans l’eau qui purifie, veut signifier le désir d’être
purifié de ses fautes par Dieu. Chez les Esséniens, les bains de purification nécessitent
une volonté de se convertir en observant plus fidèlement la Tora. Pour garantir
la sincérité de la démarche, les gens doivent aussi confesser leurs péchés:
«Les prêtres énuméreront les justices de Dieu et ils proclameront toutes ses bontés
miséricordieuses et les lévites énuméreront les fautes d’Israël et tous leurs péchés
et tous ceux qui passent dans l’Alliance confesseront leurs fautes.» (Règle de Qumrân 1,21-25)
Ainsi les Esséniens s’étaient-ils réfugiés au désert pour attendre le messie
et pour préparer les chemins de sa venue par une vie de conversion.
Une voix crie: dans le désert, préparez le chemin du Seigneur-Dieu (Is 40,3).
Au temps où de nombreux Juifs se trouvaient exilés à Babylone (en 586-538), ce
texte d’Isaïe avait annoncé la fin de l’exil, et le retour des exilés à Jérusalem, à travers
le désert, grâce à Dieu. Mais les rabbins, à l’époque de Jésus, interprétaient
ce texte dans le sens de la venue future du messie. La traduction grecque de la Bible
(la Septante) avait légèrement modifié le texte en liant l’expression dans le désert
non plus à «préparez les chemins» mais «à la voix qui crie». Au lieu de lire: «dans
le désert préparez le chemin de Dieu», on y lisait: «une voix crie dans le désert».
Cette voix est celle d’un nouveau prophète qui va préparer la venue de Dieu, dans
la personne du messie, pour une nouvelle libération.
Au texte d’Isaïe, le récit joint un verset du prophète Malachie (3,1):
Voici que j’envoie mon messager pour qu’il prépare le chemin devant moi.
Ce texte du 5e siècle évoquait la venue du grand Jour du Seigneur-Dieu. Dieu se
ferait précéder d’un messager pour préparer son chemin. La tradition juive voyait en
Élie le prophète qui reviendrait sur terre afin de préparer le grand Jour du jugement
de Dieu, lequel pourrait s’accomplir par la venue d’un messie:
Je vais vous envoyer Élie avant que n’arrive le grand Jour du Seigneur-Dieu (Ml 3,23).
Jésus dira plus tard que Jean le baptiste a été la figure d’Élie:
Et lui, si vous voulez m’en croire, il est cet Élie qui doit revenir (Mt 11,14).
Ainsi, par ces citations de la Bible, le récit évangélique situe Jésus comme étant le
messager de Dieu qui vient en son Nom pour apporter la libération en réalisant le
grand Jour du jugement. Jean, lui, en sera le précurseur, celui qui prépare les coeurs
à ce grand Jour.

Pourquoi Jean baptise-t-il?

Jean le baptiste a-t-il été un Essénien? C’est possible. C’est aussi dans le désert qu’il
prêche et propose le bain de purification du baptême. Son allure est celle d’un prophète
et il est décrit sous les traits d’Élie: un homme qui portait un vêtement de poils et un
pagne de peau autour des reins (2 R 1,8). Sa nourriture est celle des nomades du
désert et aussi celle qui est décrite dans certains documents de Qumrân, comme le
document de Damas qui indique comment accommoder les sauterelles.
Dans la pensée biblique, ce qu’on mange met en communion avec qui donne la
nourriture. Jean ne reçoit aucune nourriture des humains; il mange des sauterelles
et du miel sauvage qu’il tire directement de la création, c’est-à-dire de la main de
Dieu; et cela fait de lui quelqu’un qui est en communion avec Dieu et qui peut donc
être son porte-parole. Mais Jean est différent des Esséniens car il ne prône pas la
fuite du monde. S’il se trouve au désert, il est cependant posté aux points d’eau, là
où s’arrêtaient pèlerins, commerçants et soldats afin de leur permettre de se plonger dans la piscine des initiés.
Jean, lui, baptise sans exclure personne et sans temps de probation. Son rite du
baptême est vu surtout comme une ultime préparation au grand Jour de la purification
qui se réalisera par le messie qui va bientôt venir. C’est alors une idée courante que
le péché du peuple retarde la venue du messie. Dès que le peuple se sera converti,
le messie viendra. Jean déclare d’ailleurs que quelqu’un vient derrière lui qui est
plus fort que lui: je ne mérite pas de me baisser pour délier la courroie de ses sandales.
Qu’a donc de si prestigieux ce Jésus pour que Jean ne se considère pas assez
grand pour l’honorer?
Moi, je baptise dans l’eau. Mais lui vous baptisera dans l’Esprit de sainteté.
Jean purifie par l’eau. Jésus purifiera par le souffle spirituel du Dieu saint. Comme
l’était le baptême des Esséniens, la démarche proposée par Jean est la démarche
d’un humain qui s’efforce de revenir à Dieu et de lui demander son pardon. Mais la
démarche du ‹plus fort› (fort par l’amour) sera une démarche divine, celle de Dieu
lui-même qui vient -en Jésus- purifier ses fils et ses filles. C’est ce qu’avaient d’ailleurs
annoncé certains prophètes.

Dans Ézéchiel, Dieu fait cette promesse à son peuple: Je vous aspergerai d’une eau
pure et vous serez purs. Je vous donnerai un coeur nouveau, et c’est un esprit nouveau
que
je mettrai au-dedans de vous. Je mettrai en vous mon esprit et Je ferai que vous
marchiez
selon mes préceptes et que vous observiez mes directives (36,24-27).
Aussi grand soit Jean le baptiste, son baptême reste une initiative humaine. Cette
initiative part de l’être humain qui veut changer sa vie et tenter de s’approcher de
Dieu. Jésus, lui, vient comme l’envoyé du Père divin. Il vient nous baigner de son
Esprit qui est l’esprit du Père, l’Esprit de l’Amour. En cet humain de notre race qu’est
Jésus, c’est l’Esprit de Dieu qui vient vers nous. Ce n’est plus l’humain qui s’approche
de Dieu, mais Dieu qui s’approche de l’humain. Le Père et moi, nous sommes Un et
qui me voit, voit le Père, dira ce Jésus-messie, fils de Dieu. C’est par l’Esprit de Dieu
qui l’habite et l’inspire que Jésus peut dire des paroles qui sont celles de Dieu:
Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie (Jn 6,63).
Aussi l’Esprit ne vient-il en nous qu’accompagnant la Parole de Jésus qu’il nous faut
sans cesse écouter et prier. Ce que Pierre reconnaîtra en disant:
À qui irions-nous, Seigneur? Tu as les paroles de vie éternelle (Jn 6,68).
Parce que cet humain est le fils unique du Père qui est Dieu, nous pouvons devenir
nous aussi fils, fille de Dieu par lui, en vivant sa Parole dans une intense communion
d’esprit avec lui. Jésus, aujourd’hui encore, se veut l’Ami de ses disciples:
Je vous appelle amis: ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître (Jn 15,15).
Jésus ressuscité peut et veut vivre avec nous toute notre vie, heure par heure.
Et cela dans la prière comme dans le quotidien de nos journées.
Il a fait ce que nous faisons. Il a senti ce que nous sentons. Il a souffert la fatigue du jour:
il dort dans la barque, épuisé. Il a senti le besoin et le devoir de faire silence et de prier,
de nuit bien souvent. Il a connu cette peine devant la méfiance ou la méchanceté de l’autre:
de la part des Pharisiens et des Grands-prêtres. Il a été meurtri par les jalousies, les trahisons:
celle de Pierre et de Judas. Il a pleuré la séparation des êtres chers: celle de Lazare, son ami.
Il a sué le sang de l’angoisse à l’agonie. Il a connu aussi la joie de se sentir aimé par
Marie-Madeleine et parJean. Il a vécu le bonheur de donner et de recevoir, de partager.
Nous le savons… mais nous ne le réalisons pas!

 

Georges Convert
»»» Questions

1. Quel sens du mot Évangile?

2. Quelle est l’origine du mot messie dans l’histoire d’Israël?
Quelle est sa traduction en grec?

3. Dans la pensée de Jean que veut dire:
Moi je baptise dans l’eau. Mais lui vous baptisera dans l’Esprit de sainteté.
Quelle différence y a-t-il entre le baptême de Jean et celui deJésus?

4. Aujourd’hui, que veut dire concrètement: être baptisé dans l’esprit de Jésus?
Quelle doit être la façon de vivre d’un-e baptisé-e chrétien-ne?

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