30e dimanche ordinaire (année A), selon l’écrit de Matthieu (22, 34-40)
34 Ayant entendu que [Jésus] a muselé les Sadducéens,
les Pharisiens se liguent ensemble.
35 L’un d’eux, un spécialiste de la Tora, l’interroge pour l’éprouver:
36 Maître, quel est le plus grand précepte dans la Tora?
37 Celui-ci lui déclare:
«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de toute ta volonté, de tout ton être et de tout ton coeur.»
38 Ceci est le plus grand et le premier précepte.
39 Un second lui est semblable:
«Tu aimeras ton prochain comme toi-même.»
40 La Tora tout entière -ainsi que les prophètes-
dépend de ces deux préceptes.
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Le commentaire du pain sur la table,
par Georges Convert.
Nous sommes en présence de ce que beaucoup considèrent
comme le résumé du message de Jésus: aimer Dieu et le prochain.
La réponse de Jésus nous semble tellement évidente
qu’on ne comprend pas très bien où se trouve la mise à l’épreuve de Jésus.
Par contre il peut être surprenant de mettre sur le même pied:
amour de Dieu et amour du prochain.
Que veut dire Jésus lorsqu’il affirme que le second précepte est semblable au premier?
La place de ce texte dans le récit de Matthieu
Nous sommes à Jérusalem et la mission de Jésus touche à sa fin.
Il a purifié le Temple et ce geste a déclenché une coalition de ses adversaires.
Ils veulent le prendre en défaut dans son enseignement afin de pouvoir l’arrêter.
C’est qu’ils doivent trouver un moyen de mettre Jésus en disgrâce auprès du peuple
qui tient ce rabbi de Nazareth pour un prophète (cf. Mt 21,46).
Nous avons déjà assisté à deux tentatives pour perdre Jésus (cf Mt 22,16-34):
la question de l’impôt dû à l’Empereur de Rome et celle de la résurrection des morts.
Chaque fois la réponse de Jésus a déjoué le piège qui lui était tendu:
À ces mots ils furent tout surpris et ils s’en allèrent (Mt 22,22).
Les foules, qui avaient entendu, étaient frappées de son enseignement (Mt 22,33).
À la suite de la discussion sur le plus grand commandement,
le récit parallèle de Marc dira: personne n’osait plus l’interroger (Mc 12,34).
Maître, quel est le plus grand précepte de la Tora?
Pour saisir la portée de la réponse de Jésus, rappelons brièvement ce qu’est la Tora.
Essentiellement, elle est l’enseignement de Dieu à l’humanité.
La foi d’Israël s’appuie sur la Tora comme la vérité
à laquelle chaque juif doit sans cesse confronter sa vie.
Cet enseignement de Dieu a été transmis par Moïse
mais la Tora doit être reprise par chaque génération pour être gardée vivante.
L’importance de la Tora est telle qu’aujourd’hui des Juifs de naissance,
même s’ils sont devenus athées, la suivent encore avec fidélité.
Le mot Tora a été traduit en grec par nomos qui veut dire loi.
Il ne s’agit pourtant pas d’abord de lois à suivre mais d’un enseignement
indiquant le chemin du bonheur: Oui, la parole [de Dieu] est toute proche de toi,
elle est dans ta bouche et dans ton coeur, pour que tu la mettes en pratique.
Vois: je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur, la mort et le malheur,
moi qui te commande aujourd’hui d’aimer le Seigneur ton Dieu,
de suivre ses chemins, de garder ses commandements, ses lois et ses coutumes.
Alors tu vivras… J’en prends à témoin aujourd’hui contre vous le ciel et la terre:
c’est la vie et la mort que j’ai mises devant vous (Dt 30,14-19).
La Tora doit conduire le peuple et chacun, chacune à devenir des êtres libres.
Seul Dieu, parce qu’il n’est qu’amour, peut créer une relation avec son peuple
sans jamais l’asservir.
Tous les autres dieux (l’argent, le sexe, le travail, le pouvoir) rendent esclaves.
Les dix grands préceptes de la Tora sont des guides vers la liberté.
Nous les appelons le Décalogue ou les Dix Commandements.
Mais ils décrivent un mode de vie qui doit rendre libre,
en invitant à ne devenir esclave de personne et en ne mettant personne en esclavage:
Tu n’auras pas d’idole.
Ne deviens esclave de rien ni de personne.
Ne prends possession de personne:
ni par le vol, ni par la violence, ni par la séduction (Ex 20,12-17 passim).
Cette conduite de liberté doit aussi s’accomplir envers les étrangers
qui vivent au milieu du peuple: Tu ne molesteras pas l’étranger ni ne l’opprimeras,
car vous avez vous-mêmes résidé comme étrangers en Égypte (Ex 22,20).
Vous avez appris ce qu’éprouve l’étranger… (Ex 23,9).
Il est important de se souvenir des expériences où l’on a perdu la liberté
afin de ne pas faire subir aux autres les mêmes épreuves de servitude.
L’Écriture insiste sur cet événement déterminant de l’alliance conclue au Sinaï:
Garde-toi d’oublier le Seigneur ton Dieu en ne gardant pas ses préceptes.
Quand tu auras mangé et te seras rassasié, quand tu auras bâti de belles maisons,
quand tu auras vu multiplier ton gros et ton petit bétail, abonder ton argent et ton or,
s’accroître tous tes biens, que tout cela ne rende pas ton coeur orgueilleux
et que tu oublies alors le Seigneur ton Dieu (Dt 8,11-14).
L’alliance entre Dieu et Israël est une alliance de communion et d’amour
et elle ne peut se vivre que dans la liberté.
Garder vivante la mémoire de la Tora est le gage de cette liberté (Dt 6,4-9):
Écoute, Israël: le Seigneur ton Dieu est le seul Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de tout ton souffle et de toute ta force.
Que ces paroles, que je te dicte aujourd’hui, restent gravées dans ton coeur!
Tu les répéteras à tes fils, tu les leur diras aussi bien assis dans ta maison
que marchant sur la route, couché aussi bien que debout;
tu les attacheras à ta main comme un signe, sur ton front comme un bandeau.
Le souvenir de cette libération indique l’attitude juste qui rend libre la relation avec autrui:
Soyez saints, car moi, votre Dieu, je suis saint.
Lorsque vous récolterez la moisson de votre pays,
vous ne moissonnerez pas jusqu’à l’extrême bout du champ.
Tu ne ramasseras pas la glanure de ta moisson, tu ne grapilleras pas ta vigne
et tu ne ramasseras pas les fruits tombés dans ton verger.
Tu les laisseras au pauvre et à l’étranger. Je suis votre Dieu.
Tu n’exploiteras pas ton prochain… Tu ne te vengeras pas. …
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis Dieu (Lv 19,1.2.9-10.18).
Personne ne peut devenir un être libre s’il garde son prochain en esclavage.
C’est pourquoi Dieu demande de porter une attention particulière
à ceux qui ont perdu leurs droits et donc leur liberté: le démuni, la veuve, l’orphelin.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu…
Les préceptes qui concernent les relations humaines sont plus nombreux
que ceux qui concernent exclusivement Dieu.
On pourrait sans doute dire que si Dieu demande envers lui cet amour total
-de tout ton coeur, de tout ton souffle et de toute ta force-
c’est pour que son peuple puise en cet amour divin la force d’aimer son prochain.
La solidarité humaine est toujours tellement fragile.
Elle se heurte sans cesse aux égoïsmes de chacun,
et à la volonté de dominer qui cache le plus souvent la peur de ne pas être aimé.
Bénir Dieu, sanctifier son nom, lui rendre gloire,
cela se concrétise en travaillant à faire advenir une société basée sur l’amour.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
La formule « comme toi-même » n’est pas une recommandation
à s’aimer d’abord soi-même pour aimer ensuite le prochain.
Elle place le prochain comme étant à traiter à l’égal de soi.
Qui ne s’aime pas lui-même ne saurait aimer l’autre.
La formule « de tout ton coeur, de tout ton souffle… » signifie un amour total.
Elle vaut sans doute aussi bien de l’amour du prochain que de l’amour de Dieu.
Le Lévitique identifiait le prochain aux membres du peuple juif.
Jésus aura une idée différente de qui est le prochain.
De même que Dieu fait lever son soleil sur tous, bons et mauvais,
de même qu’il fait pleuvoir sur tous, les Juifs et les païens,
de même c’est tout être humain qui doit devenir notre prochain.
L’amour, dont parle Jésus, ne peut être amour que s’il est sans frontières.
La parabole du bon Samaritain explicite cette ouverture absolue:
Lequel s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands?
– Celui-là qui a exercé la miséricorde envers lui (Lc 10,36-37).
Jésus ne définit pas le prochain comme quelqu’un qui nous est proche,
-que ce soit par le sang, par la religion ou par une solidarité d’intérêts-,
mais il définit le prochain comme étant celui dont on se fait proche,
celui envers qui on décide d’agir avec miséricorde.
Où se trouve le piège que les Pharisiens tendent à Jésus?
La Tora comporte 613 préceptes (365 interdits et 248 prescriptions).
Tous ces préceptes sont-ils de même importance?
Souvent on les classe en préceptes légers et préceptes graves.
À l’époque de Jésus, certains rabbis enseignaient
que les commandements légers devaient nous être aussi chers
que les commandements graves.
«De même que celui qui transgresse tous les préceptes rejette le joug et rompt l’alliance,
de même celui qui transgresse un seul commandement, rejette le joug et rompt l’alliance.»
Pour d’autres rabbis, le culte des idoles était le plus grave des péchés.
Ou bien lle précepte du sabbat pesait aussi lourd que tous les autres préceptes réunis.
L’opinion courante était que les préceptes -venant tous de Dieu- étaient tous égaux.
Jésus était-il du même avis?
Il déclare en effet qu’il faut respecter le plus petit des préceptes (cf. Mt 5,17ss).
Mais alors, comment se fait-il qu’il semble transgresser la Tora
- en guérissant le jour du sabbat (cf. Mt 12,9ss);
- en laissant -un sabbat- ses disciples grapiller des épis de blé (cf. Mt 12,1ss);
- en étant peu scrupuleux sur les ablutions des mains avant les repas (Mt 15,1ss);
Jésus semble aussi très libre par rapport à certaines règles: - il fréquente la table de pécheurs publics comme les publicains (Mt 9,11),
- il ne demande pas qu’on applique la loi envers la femme adultère:
Moi, je ne te condamne pas! (Jn 8,11). - il ne pratique pas le jeûne comme les Pharisiens et les disciples de Jean (Mt 9,14),
- il ne fait pas de zèle dans le versement de la dîme (Mt 23,23).
Son attitude envers la Tora pouvait être suspecte aux yeux des scribes et des pharisiens
qui étaient le plus souvent très scrupuleux sur l’observance des préceptes.
Cependant Jésus a affirmé qu’il n’était pas venu abolir la Tora
mais la porter à son accomplissement (Mt 5,17).
Celui qui violera l’un de ces moindres préceptes et enseignera aux autres à faire de même,
celui sera tenu pour le moindre dans le règne des cieux (Mt 5,19).
Voilà peut-être où se trouve le piège des Pharisiens:
rendre évident que Jésus enseigne à transgresser des préceptes de la Tora
et, malgré son affirmation de fidélité, le placer ainsi en contradiction avec lui-même.
Jésus devrait perdre alors toute crédibilité aux yeux des foules.
Ceci est le plus grand et le premier précepte. Un second lui est semblable.
Jésus résume donc toute la Tora en deux préceptes semblables et inséparables:
aimer Dieu et le prochain.
Comment expliquer que Dieu et l’être humain soient mis sur le même pied?
Dieu n’est-il pas le Roi Tout-Puissant, le Père, le Créateur, l’Éternel, l’Amour infini?
Mais si nous hésitons à mettre sur le même plan l’amour de Dieu et celui du prochain,
n’est-ce pas en raison de notre manière d’aimer?
En fonction du degré de sympathie, d’admiration, de confiance que nous éprouvons
nous aimons différemment ceux que nous aimons.
Mais lorsqu’il s’agit d’un amour gratuit et inconditionnel,
aimer Dieu et aimer le prochain est un seul et même mouvement.
André Comte Sponville, quoiqu’athée, rejoint Jésus dans cette vision de l’amour:
«Que le Christ ait existé ou pas, qui ne voit que le message évangélique excède
de très loin les capacités de l’éros [l’amour passion]
mais aussi de la philia [l’amour d’amitié]?
Aimer ce qui manque est à la portée de n’importe qui.
Aimer ses amis (ceux qui ne manquent pas, ceux qui nous font du bien ou qui nous aiment),
quoique plus difficile, reste accessible.
Mais aimer ses ennemis?
Mais aimer les indifférents?
Mais aimer ceux qui ne nous manquent ni ne nous réjouissent?
Mais aimer ceux qui nous encombrent, qui nous attristent ou qui nous font du mal?
Comment en serions-nous capables? Comment, même, pourrions-nous l’accepter?
Scandale pour les Juifs, dira saint Paul, folie pour les Grecs,
et en effet: cela excède la Loi autant que le bon sens.
Pourtant, et quand bien même cela n’existerait qu’à titre d’idéal ou d’imagination,
cet amour au-delà de l’amour (au-delà de l’éros, au-delà de la philia),
cet amour sublime et peut-être impossible mérite au moins un nom.
Ce nom est ordinairement charité. Mais le mot est tellement dévoyé, prostitué, sali,
qu’il vaut mieux remonter à la source, et continuer, après éros et philia, de parler grec:
cet amour qui n’est ni manque ni puissance, ni passion ni amitié,
cet amour qui aime jusqu’aux ennemis, cet amour universel et désintéressé,
c’est ce que le grec des Écritures appelle agapè. …
Si Dieu est amour, cet amour ne peut être manque, puisque Dieu ne manque de rien.
Ni amitié, puisque Dieu ne se réjouit pas d’un être qui le ferait exister davantage,
mais l’engendre, mais le crée
quand bien même sa joie ne saurait en être augmentée, ni sa perfection…
mais bien plutôt blessées, crucifiées.
C’est d’où il faut partir: de la création et de la Croix. Pour chercher Dieu. Du tout.
Pour chercher l’amour. Agapè est l’amour divin…»
(Petit traité des grandes vertus, Éd. PUF, p. 355).
C’est cet amour de totale gratuité (qu’on peut nommer la bonté généreuse)
dont Jésus peut dire qu’il s’exerce de la même manière envers Dieu et le prochain.
En effet, l’agapè (la bonté) nous fait aimer Dieu pour lui-même
et non parce qu’on en espère des bienfaits en ce monde et la vie éternelle.
Et elle nous fait aimer le prochain -quel qu’il soit- sans rien en exiger en retour.
Celui qui ne sait pas aimer gratuitement son prochain,
est sans doute aussi incapable d’aimer gratuitement le Père Divin,
car l’amour est un seul et même mouvement de l’être: il ne peut se diviser, se dissocier.
Si quelqu’un dit: «J’aime Dieu» et qu’il n’aime pas son frère, c’est un menteur.
Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer
Dieu qu’il ne voit pas (1Jn 4,20).
Nous n’aimons pas Dieu en vérité (d’amour gratuit), si nous n’aimons pas le prochain.
L’amour dont on aime autrui est le test de vérité de l’amour que nous portons à Dieu,
un amour sur lequel nous pourrions nous faire illusion.
Refuser volontairement d’aimer un seul être peut annihiler la gratuité de notre amour,
que ce soit envers Dieu ou envers les autres.
Paul dit que l’accomplissement de toute la Tora est l’amour du prochain:
Celui qui aime son prochain a pleinement accompli la Tora.
En effet les préceptes: Tu ne commettras pas d’adultère,
tu ne tueras pas, ne voleras pas,
ne convoiteras pas, ainsi que tous les autres, se résument dans cette parole:
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait aucun tort au prochain:
l’amour est le plein accomplissement de la Tora (Rm 13,8-10).
Déjà, 20 ans avant Jésus, le rabbi Hillel enseignait à ses disciples cette règle d’or:
«Ce que tu ne voudrais pas qu’il t’arrive, ne le fais pas non plus à ton prochain.
C’est là toute la Tora. Le reste n’est qu’explication.»
Jésus reprendra cette règle dans une formule positive:
Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous,
faites-le vous-mêmes pour eux: en effet cela est la Tora et les prophètes (Mt 7,12).
La Tora tout entière -ainsi que les prophètes- dépend de ces deux préceptes.
Oui, tout précepte -même le plus petit- a sa place dans l’ensemble de la Tora,
mais à condition qu’il traduise un amour vraiment gratuit.
La Tora tout entière est sans contenu si on la vide de l’amour-agapè.
Les sacrifices du Temple, qui veulent traduire la relation d’amour que l’on a avec Dieu,
sont bons, mais les offrandes n’ont plus de valeur s’il n’y a plus de miséricorde
dans le coeur de ceux qui offrent.
La miséricorde est plus importante que tous les sacrifices du Temple (cf. Mt 9,13).
L’acquittement de la dîme est bonne car elle dit notre reconnaissance envers Dieu
parce qu’Il est la source de tous les biens de la création.
Mais ce geste sera-t-il vécu comme une action de grâce (de gratuité)
si celui qui acquitte la dîme ne vit pas la gratuité de l’amour envers son prochain?
Malheureux êtes-vous, qui versez la dîme de la menthe, du fenouil et du cumin
et qui négligez les points fondamentaux de la Tora:
respecter les droits des pauvres, être bon et être digne de confiance (Mt 23,23).
Il ne faut pas se laisser arrêter par la règle du repos sabbatique,
s’il faut l’enfreindre pour aimer celui qui est malade, celle qui est souffrante:
Qui d’entre vous, s’il n’a qu’une brebis et qu’elle tombe dans un trou le jour du sabbat,
n’ira la prendre et l’en retirer?
Or combien plus l’être humain l’emporte sur la brebis! (Mt 12,11-12).
Est-il permis le jour du sabbat de sauver une vie ou de la perdre? (Lc 6,9).
Lorsque l’amour-agapé est ce qui inspire et purifie toute la vie,
il ne saurait y avoir de conflit entre les divers préceptes de la Tora:
entre le « devoir » de la prière et le « devoir » de visiter celui est en prison.
Il faut aller là où la gratuité de l’amour nous indique d’aller.
À condition que ce discernement se fasse sans fard ni leurre.
La prière elle-même doit être purifiée, passée au crible de la gratuité,
car on peut prier par crainte, et cette prière ne saurait réjouir le Père;
ou par intérêt, mais alors reconnaissons que notre amour est encore bien imparfait.
Les gestes de bénévolat les plus nobles -en apparence-
peuvent être entachés d’amour propre,
de recherche de sa gloire personnelle.
Jésus a mis en garde tous ceux qui prient, font l’aumône et jeûnent
pour se faire voir et non par amour (cf. Mt 6).
C’est à la lumière de ces 2 préceptes (qui parlent de l’amour gratuit)
qu’il faut juger toute la Tora et les Prophètes.
Et c’est dans une relation forte avec Jésus
qu’il faut puiser la force de cet amour:
Aimez-vous de la manière dont moi je vous aime (Jn 13,34).
»»» Questions
1. Comment décrire correctement ce qu’est la Tora?
2. Pourquoi la Tora est-elle une voie de liberté?
3. Où se trouve le piège que les Pharisiens tendent à Jésus?
4. Pourquoi Jésus place-t-il à égalité les 2 préceptes de l’amour de Dieu et du prochain?
5. Quels sont les 3 noms qui décrivent l’amour dans la langue grecque?
De quel amour parle Jésus?
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