Évangile du dimanche 9 décembre 2018

2e dimanche de l’avent (année C), selon l’écrit de Luc (3, 1-6)

Du pain sur la table

1 Dans la quinzième année du gouvernement de Tibère César,
Ponce-Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode tétrarque de la Galilée,
Philippe son frère tétrarque de l’Iturée et du pays de Trachonide,
et Lysanias tétrarque de l’Abilène,

2 sous le sacerdoce d’Anne et Caïphe,
la Parole de Dieu est adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert.

3 Il vient dans toute la région du Jourdain
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,

4 selon qu’il est écrit dans le livre des paroles d’Isaïe le prophète:
« Voix de celui qui crie dans le désert:
préparez la route du Seigneur,
rendez droits ses sentiers,

5 tout ravin sera comblé,
toute montagne et colline seront abaissées
et les courbes deviendront ligne droite
et les rocailles deviendront des routes lisses.

6 Et tout être humain verra le salut de Dieu. »

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Le commentaire du pain sur la table,

par Georges Convert.

Les deux premiers chapitres de Luc ont été consacrés à l’enfance de Jésus.
Au début de ce troisième chapitre, Luc rejoint le corps central de l’Évangile,
composés des catéchèses orales qui se sont transmises après Pâques.
Ces catéchèses commencent au baptême de Jésus et vont jusqu’à la passion.
Notre passage est l’introduction à cette séquence sur le baptême
en décrivant le rôle de Jean le baptiste.

Dans la quinzième année du gouvernement de Tibère César
Luc ouvre la mission de Jean –et du même coup celle de Jésus–
en les situant dans l’histoire du monde et dans celle du peuple de Dieu.
Tibère est l’empereur romain, c’est-à-dire le maître du monde méditerranéen.
On est en l’an 782 de la fondation de Rome, l’an 26 de notre ère.
Jean le baptiste débute sa prédication à la quinzième annéedu règne de Tibère.

Ponce Pilate est gouverneur de Judée
Au nom de l’empereur, Pilate sera gouverneur de la Judée de l’an 26 à l’an 36.
Ce territoire recouvre la Judée proprement dite (la région de Jérusalem)
ainsi que la Samarie et l’Idumée.
Une inscription, découverte en 1961, l’appelle plus précisément: préfet.
Chaque dimanche, dans le Credo, nous mentionnons son nom:
«il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate…»
Pilate aura d’ailleurs la renommée d’être un administrateur dur et impitoyable
qui fera crucifier des centaines de Juifs.

Hérode tétrarque de la Galilée
Hérode Antipas gouverne la Galilée et la Pérée
de l’an 4 avant notre ère à l’an 39 de notre ère.
Le royaume de son père Hérode le grand avait été divisé en quatre territoires,
gouvernés chacun par un tétrarque.
Hérode est souvent nommé dans l’oeuvre de l’écrivain juif Flavius Joseph.
Les évangiles nous le présentent comme le meurtrier de Jean-Baptiste (Mt 14,3-12),
et comme l’adversaire de Jésus.
Parce qu’il était de Nazareth, Jésus relevait de l’autorité d’Hérode (cf Mc 6,14-16).

Philippe, son frère, tétrarque du pays d’Iturée et de Trachonide
Il est sans doute le plus sage des fils d’Hérode.
En plus de quelques territoires juifs que Luc ne nomme pas,
il gouvernera plusieurs districts païens,
qui s’étendent au nord-est du lac de Tibériade,
de l’an 4 avant notre ère à l’an 34 de notre ère.

Lysanias, tétrarque d’Abilène
Ce prince était inconnu jusqu’à la découverte à Abila, en 1912, d’une inscription
qui le désigne comme tétrarque sous le règne de Tibère.
Luc le nomme sans doute par souci
de désigner deux tétrarchies peuplées de Juifs (celle de Pilate et celle d’Hérode)
et deux tétrarchies peuplées de païens (celle de Philippe et celle de Lysanias).
Luc veut ainsi montrer que, désormais, le Dieu de l’alliance révèle son Amour au monde entier.

Sous le pontificat d’Anne et Caïphe
Le récit situe maintenant Jésus dans l’histoire du peuple de Dieu.
En fait, il n’y a qu’un grand prêtre en fonction de l’an 18 à l’an 36 de notre ère: Caïphe.
Mais son beau-père, Anne, grand prêtre déposé en l’an 15,
exerce encore une influence considérable
à travers ses 5 fils et son gendre (Caïphe) qui vont lui succèder tour à tour.
Cela explique aussi sa mention à côté de Caïphe lors du procès de Jésus:
Ils le conduisirent tout d’abord chez Anne.
Celui-ci était le beau-père de Caïphe, qui était le Grand Prêtre cette année-là;
c’est ce même Caïphe qui avait suggéré aux Juifs qu’il est avantageux
qu’un seul homme meure pour le peuple
  (Jn 18,13-14).
Voilà donc la venue de Jésus située dans l’histoire
et aussi dans le monde contemporain qui est surtout celui de l’empire romain:
un empire qui s’étend sur tout le bassin méditerranéen.
En cette période où le peuple de Dieu est sous l’occupation de la Rome païenne,
est-il possible que le règne de Dieu puisse s’établir à nouveau?
La mission de Jean va susciter l’espérance de la proche venue du Messie
celui qui doit redonner à Israël la liberté et la paix.
Un texte des Actes des apôtres résume bien ce moment unique de l’histoire:
C’est de la descendance de David
que Dieu, selon sa promesse, a fait sortir Jésus, le Sauveur d’Israël.
Précédant sa venue, Jean avait déjà proclamé un baptême de conversion
pour tout le peuple d’Israël..
. (Ac 13,23-24).

La parole de Dieu fut sur Jean, fils de Zacharie, dans le désert.
Cette phrase s’inspire tout spécialement de la vocation de Jérémie
telle qu’elle est décrite dans le livre biblique:
À lui [Jérémie] fut adressée la parole du Seigneur,
aux jours de Josias, fils d’Amon et roi de Juda,
la treizième année de son règne…
  (Jr 1,2).
En évoquant ainsi Jérémie, Luc veut décrire la mission de Jean
comme étant celle d’un prophète.
Il faut se souvenir qu’aucun prophète ne s’est levé en Israël depuis cinq siècles.
Le psaume (74,9) exprime ce long silence:
Nos signes ont cessé, il n’est plus de prophètes, et nul parmi nous ne sait jusques à quand.
Le premier livre des Maccabées, qui couvre 40 années de l’histoire d’Israël
–de l’avènement d’Antiochus Épiphane en 175 à la mort de Simon en 134 avant notre ère–,
mentionne cette interruption de la prophétie:
Il sévit alors en Israël une oppression telle qu’il ne s’en était pas produit de pareille
depuis que l’on n’y avait plus vu de prophète
(1M 9,27).
Cette absence de prophètes pouvait être ressentie comme si la parole de Dieu était devenue muette.
Mais Luc nous a déjà avertis:
quelque chose se prépare dans la personne Jean, le fils de Zacharie et d’Élisabeth:
Quant à l’enfant, il grandissait et son esprit se fortifiait;
et il fut dans le désert jusqu’au jour de sa manifestation à Israël
  (Lc 1,80).
Dans le désert… ce lieu n’est-il pas à la fois le lieu de la solitude
mais aussi celui de la rencontre avec Dieu?
À cette époque, certains Juifs très pieux et hostiles aux grands-prêtres
–qu’ils considèrent comme des créatures de l’empereur païen
puisqu’ils sont nommés directement par lui– se sont retirés au désert, dans la région de Qumrân.
Il semblerait que Jean a eu quelques contacts avec cette communauté essénienne
qui représente sans doute à ses yeux un mode de vie exigeant et interpellant
pour préparer les Juifs à la venue du messie.
Cette secte juive vivait ce que rapporte le livre des Maccabées:
Nombre de gens soucieux de justice et de droiture descendirent au désert pour s’y fixer  (1M2,29).
Le texte d’Isaïe: Dans le désert préparez le chemin du Seigneur  (40,3)
–qui va servir aux évangiles à décrire la mission de Jean–
est aussi celui par lequel la Règle de Qumrân exprimait son idéal (cf. 1Qs 8,14).
En vivant ainsi dans le désert,
Jean veut signifier qu’il vient préparer l’intervention du Seigneur-Dieu.
Cette intervention devra trouver les Juifs préparés.
Jean propose à tous un baptême de conversion.

Il vient dans toute la région du Jourdain,
proclamant un baptême de conversion, en vue du pardon des péchés.

Que signifie ce baptême de conversion?
Il ne s’agit pas ici de quelqu’un qui passe de l’incroyance à la foi en Dieu.
Le mot grec metanoia  (changement de mentalité)
correspond au mot hébreu chûv  (tourner, retourner).
La techouva  est le retour à une pratique plus fidèle de la Tora.
Le mot conversion  convient bien
si on le comprend dans le sens du mot latin conversio  qui signifie retournement.
Les prophètes, surtout depuis Jérémie, lançaient des appels constants
à faire un vrai retour  au Dieu d’Israël, le Dieu de l’alliance avec Moïse.
Pour cela il fallait rompre avec le principal péché,
celui d’idolâtrie, qui était de suivre les cultes païens.
Mais c’était aussi de rompre avec toutes les injustices qui sont contraires à la Tora  de Dieu.
De même, Jean demande ici de changer de conduite
et d’avoir un comportement qui traduit une vraie conversion.
Ce retournement vers Dieu,
ce changement de mentalité va se signifier par la réception d’un baptême d’eau.
Ce geste extérieur doit être la traduction d’un changement intérieur.
Déjà le Judaïsme connaissait de nombreuses ablutions d’eau pour se purifier avant de prier.
La communauté de Qumrân pratiquait des rites d’ablution d’eau
pour exprimer le désir de changer son coeur.
La nouveauté avec Jean, c’est que le baptême est offert à tous
et qu’il ne se pratique qu’une seule fois comme étant l’ultime préparation au Jour du Jugement.
Pour Jean, le Jour du Jugement approche,
qui sera le grand Jour où Dieu va manifester sa Colère envers les ceux qui font le mal.
Ainsi il pourra rétablir son règne sur son peuple.
Jérémie, comme tous les prophètes, annonçait déjà le temps de la conversion:
Voici l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, oracle du Seigneur.
Je mettrai ma Tora au fond de leur être et je l’écrirai sur leur coeur.
Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple.
Ils n’auront plus à s’instruire mutuellement, se disant l’un à l’autre:
«Ayez la connaissance du Seigneur!»
Mais ils me connaîtront tous, des plus petits jusqu’aux plus grands,
parce que je vais pardonner leur crime
et ne plus me souvenir de leur péché
  (Jr 31,33-34).

Je mettrai ma Tora au fond de leur être…
Voilà peut-être la grande attente: avoir une règle de vie qui ne soit plus extérieure à nous,
simplement écrite sur des tables de pierre, des rouleaux de parchemin…
voir une règle inscrite dans le coeur. Ce sera l’oeuvre de l’Esprit de Dieu.
Ce baptême de Jean n’est pas encore le baptême que donnera le Messie.
Luc l’exprime clairement, aux dires de Jean lui-même:
Moi, je vous baptise d’eau; mais il vient, celui qui est plus fort que moi…
Lui, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu
  (Lc 3,16).
On retrouvera la même description dans le bouche de l’apôtre Paul:
Jean donnait un baptême de conversion et il demandait au peuple de croire en celui
qui viendrait après lui, c’est-à-dire en Jésus
  (Ac 19,4).
La mission du messie Jésus sera de transmettre l’Esprit,
comme Pierre le dira dans le livre des Actes des apôtres:
«Convertissez-vous; que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus Christ
pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint Esprit»
  (Ac 2,38).
La mission de Jean est d’ouvrir la voie qui conduit au messie.
Le messie donnera le pardon en transmettant la force de l’Esprit de Dieu.
C’est l’Esprit qui pardonnera réellement en guérissant les coeurs,
en mettant en chacun la force de l’amour divin.
Pour Paul, la foi en Jésus, la vie en communion avec lui sera la force qui libère.
La Tora seule, les préceptes de conduite que Dieu a révélés,
ne donne pas cette force d’accomplir le bien et de vivre dans l’amour.
La Règle de la Tora nous dit où se trouve notre faute, notre péché,
mais elle ne permet pas d’être fort contre le mal.
Celui que Dieu a ressuscité n’a pas connu la décomposition.
Sachez-le donc, frères, c’est grâce à lui que vous vient l’annonce du pardon des péchés,
et cette justification que vous n’avez pas pu trouver dans la Tora de Moïse,
c’est en lui qu’elle est pleinement accordée à tout être qui croit
  (Ac 13,37-39).

Que penser de l’expression «en vue du pardon des péchés»?
Quel sens donnons-nous au mot «péché»?
N’est-ce pas de se détourner de Dieu et se refermer sur nous-même,
c’est-à-dire de mettre sa confiance en soi seul
et penser être capable d’accomplir seul les règles de la Tora,
au lieu de s’ouvrir à Celui qui est source de l’amour?
Face à ce péché, la parole de Jean peut m’interpeller:
quel est notre véritable désir de vivre en harmonie avec la Source divine?
Sommes-nous convaincu que l’être humain peut vivre une relation réelle
–même si elle est invisible– avec ce Dieu et Père qui nous aime en Jésus?
Qui est-Il ce Père divin qui respecte notre liberté au point qu’Il ne s’impose jamais?
Refuser Dieu, c’est refuser de puiser à la source de l’amour
et nous refermer dans notre suffisance.
Un tel repliement engendre l’angoisse, la détresse.
Dieu, Lui, ne se lasse jamais de venir vers nous
pour nous accueillir quand nous revenons vers Lui.
«Dieu n’est pas juste, il est plus que juste, infiniment,
il est folie d’amour qui ne cesse de descendre dans notre enfer pour nous ressusciter.
Chacun de nous est l’ouvrier de la onzième heure,
auquel rien d’autre n’est demandé qu’un cri de confiance et d’espoir.
Le seul péché, en définitive, c’est « de ne pas comprendre la grâce de la résurrection »»

(Olivier Clément, Sources, p. 273, Stock).

Le don de l’Esprit qui nous fait revenir vers Dieu est déjà résurrection.
Ce temps de l’Avent n’est-il pas une occasion pour découvrir
que nous sommes dignes d’être pardonnés parce que dignes d’être aimés de Dieu?
Ce sentiment d’être aimés est la condition nécessaire pour vivre le pardon,
pour expérimenter le pardon comme ce qui me guérit du manque d’amour
qui m’empêche de vivre pleinement.
Nous comprenons trop le pardon comme ce qui vient effacer les torts faits aux autres
ou ce qui fait oublier les manquements à l’idéal que nous avons de nous-même.
Le pardon est plus large que l’effacement de nos péchés.
Il est cette communion à un être qui nous communique un amour plus grand
que celui que nous vivons.
Il est communion à une Source de vie plus forte que nos capacités d’aimer.
Jean Monbourquette qualifie ce sentiment d’expérience «fondamentale»:
«Fondamentale, car elle procure plus que toutes les autres expériences le sentiment
d’être reconnu et estimé pour ce que l’on est au plus profond de soi.
On se sent alors aimé d’une manière inconditionnelle
en dépit de ses laideurs, de ses défauts, de ses insuccès ou de ses transgressions.
À ce moment-là,
on dirait que le Moi profond se savait relié à la source de l’amour et inséparable d’elle.
On pourrait comparer ce sentiment à la chaude impression de sécurité
et de confiance de l’enfant voulu et aimé pour lui-même par ses parents.
Bien qu’on puisse éprouver une grande culpabilité à la suite de fautes ou d’erreurs,
le sentiment d’avoir été pardonné est encore plus fort.
Il procure l’assurance de ne plus jamais perdre cette source d’amour infini.
On sait qu’on peut, en tout temps, revenir s’abreuver à cette source
et se revoir confirmé dans l’amour»

(Comment pardonner?, Ottawa, Novalis, p. 186).

Selon qu’il est écrit au livre des paroles d’Isaïe le prophète.
Luc reprend un poème d’Isaïe.
Alors qu’Israël était privé de sa liberté et vivait en exil à Babylone.
Le prophète annonçait son retour vers son pays.
Cette annonce du retour, qui serait l’oeuvre de Dieu, apportait un Réconfort à Israël.
Le Seigneur se mettra à la tête de son peuple
et le conduira en un nouvel Exode, de Babylone à Jérusalem.
Par cette évocation, Luc situe Jean dans la lignée des grands prophètes.
À nouveau, dans le contexte de l’occupation d’Israël par Rome,
Jean accomplit la première étape de la réalisation de la libération:
Une voie crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.

Il vient enfin Ce messie que le peuple attend depuis longtemps.
Le Baptiste s’implique avec toute son ardeur pour préparer cette venue imminente.
Même s’il vit dans le désert, il ne reste pas caché à la vue du monde;
il sort et les gens viennent à lui, comme le spécifie l’évangéliste Marc:
Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui  (Mc 1,5).

Tout ravin sera comblé, toute montagne et colline seront abaissées;
les courbes deviendront ligne droite, les rocailles deviendront des routes lisses

André Chouraqui rappelle le sens symbolique
que les commentaires juifs ont donné à ces expressions imagées:
le val (ravin)  représenterait les pauvres, ceux qui sont au bas de l’échelle sociale,
les montagnes,  les collines,  sont ceux qui les dominent;
le tortueux,  c’est le pouvoir qui oppresse Israël;
les escarpements (chemins rocailleux),  sont les obstacles qui se dressent
sur la voie qui mène au Seigneur-Dieu (cf. Évangile selon Luc,  Lattès, p. 91).

Aujourd’hui, tous ces symboles de pauvreté, d’oppression
et de pouvoir existent malheureusement encore.
Donnons-en quelques exemples.
Ainsi, au Québec et dans le monde, se crée une solidarité des femmes
devant des situations d’iniquités sociales,
comme en témoigne cette marche mondiale des femmes d’octobre 2000.
Elles aussi crient comme le baptiste:
«Dans ce monde, les femmes et leurs enfants sont les premières victimes
des décisions de la haute finance et de ses basses oeuvres.
Plus de la moitié du monde en ses enfants est pauvre,
marginale et maintenue en état de survie.
Ça suffit!
On nous dit qu’il faut sabrer dans les acquis sociaux parce qu’on n’a pas le choix,
qu’il faut atteindre le déficit zéro et maintenir la cote de crédit.
C’est comme si on nous disait qu’on n’a pas le choix d’ignorer
et de mépriser la majorité d’entre nous.
Il y a toujours moyen de faire autrement, il y a toujours d’autres solutions que le mépris.
Le respect des personnes, en soi, est un choix.
Ce monde, tel qu’il est, ne fonctionne plus.
Nous exigeons de nos gouvernements qu’ils mesurent les effets de leurs politiques
sur les conditions de vie des gens plutôt que sur leur cote de crédit.
Nous choisissons de croire que l’amour est plus fort que tout,
même s’il n’est pas coté à la bourse.
Nous croyons encore que l’amour est la seule issue.
Ce n’est pas un excès de romantisme, c’est une affirmation politique.
À jamais nous refusons d’obéir aux consignes de guerre, a
ux consignes de la mort comme mode de vie»

(Déclaration du réseau des femmes CEQ, Québec 1997).

Le 17 octobre est devenu la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté
depuis qu’un fils de pauvres, le Père Joseph Wresinski, a lancé lui aussi un cri de détresse:
«Là où des humains sont condamnés à vivre dans la misère,
les droits de l’être humain sont violés.
S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré.»

Et tout être humain verra le salut de Dieu.
Le salut de Dieu est pour toute chair, pour tout être humain,  quel qu’il soit.
Son message et son action seront pour libérer tout humain: le juste et l’injuste.
Il est toujours tentant de croire que le salut arrivera
si ce sont les autres qui changent.
Il est facile de désigner les méchants comme étant les autres.
Alors, bien des groupes religieux juifs se laissaient aller à cette tentation.
Les Esséniens classaient les Juifs en fils de lumière (leur secte)
et en fils de ténèbres (les autres).
Les Zélotes attendaient la libération de l’écrasement des Romains chassés d’Israël.
Jean, au contraire, appelle tout un chacun à changer sa vie.
C’est d’abord sur soi-même qu’il faut travailler.
Ce ne sont pas seulement les autres qui doivent changer.
Ne prêchons la conversion qu’à nous-mêmes.
Aujourd’hui comme hier, la communauté –que le Messie Jésus veut rassembler–
est une assemblée d’êtres qui doivent être en continuel chemin de conversion,
d’êtres sans cesse renouvelés
parce qu’ils se laissent prendre par l’Esprit divin, inspirer par son amour.
Nous, disciples de Jésus, nous sommes appelés à préparer le chemin de Dieu,
là où nous vivons… et pour aujourd’hui.

     Souffle de l’Esprit, convertis-moi aujourd’hui
et fais-moi vivre la justice de la miséricorde du Père.
Que ton pardon d’amour revienne en moi tous les jours
hanter mes enfers, transformer mes colères
pour que je témoigne de la bonté
qui sauve nos vies. Amen!

Georges Convert

 

»»» Questions

1. Pourquoi Luc situe-t-il Jésus dans l’histoire du monde et celle du peuple de Dieu?
2. Que représente le désert dans la Bible?
3. Qu’est-ce que le Jour de la Colère de Dieu, du Jugement?
4. Qu’est-ce que la conversion (techouva) pour un juif?
5. Que penser de l’expression «en vue du pardon des péchés»?
Quel sens donnons-nous au mot «péché»?
6. Que veut dire un baptême pour la conversion des péchés?
7. Qu’est-ce que le pardon?
8. «Le seul péché, en définitive, c’est de ne pas comprendre la grâce de la résurrection.»
Comment comprendre cette pensée d’Olivier Clément?
9. Quelles sont les implications des paroles du prophète Isaïe pour aujourd’hui?

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