Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 31 janvier 2016
par Mario Bard.
Dieu fait grâce, Dieu est grâce.
Le Dieu de la culpabilité va-t-il gagner?
La mise à mort de celui qui annonce l’amour semble être un signe de sa victoire.
Je ne parle pas de cette culpabilité qui nous rend capables de comprendre ce que l’on peut faire pour devenir meilleur, être une personne plus aimante et ne plus refaire ce qui nous sépare de l’amour. Devenir un être qui parle avec l’amour.
Je parle de cette culpabilité « analysatrice » et malveillante qui surveille les moindres erreurs techniques et morales que l’on peut faite. Un sentiment qui rend fou celui qui le vit. Un sentiment qui durcit le cœur et ne rend meilleurs que notre impression de bien faire. C’est-à-dire, faire ce qu’il faut pour « gagner » son paradis. Alors qu’à côté, le pauvre souffre de notre manque d » amour…
Parce qu’on évite de faire à cause de la peur de perdre son ciel…
Un péché d’omission qui laisse le cœur bien vide et la société sans aucune possibilité de profiter des talents et des erreurs de parcours. Pourtant, l’Évangile en est plein. Zachée qui vole, le Fils prodigue qui dilapide son héritage pour ses propres plaisirs égoïste, la femme samaritaine qui cherche sans arrêt sans vraiment s’engager.
Tous sont porteurs de péchés : de ce qui nous coupe de la connexion avec ce Dieu d’amour.
Heureusement, l’Évangile est aussi plein d’épisodes de remise en route. Ieshoua ne fait que parler et agir en ce sens. Il pardonne à Zachée, raconte que le père « prodigue » court vers son fils sans même penser à ses soucis, la Samaritaine est heureuse d’une rencontre qui pointe vers la vérité et la remet sur les rails, dans la source.
Ieshoua n’a pas écrit de traité de bienséance morale et une liste de bons comportements à adopter. Il a agi et dit. Mais, la miséricorde est quelque chose d’extrêmement complexe. Elle apparaît bien pâle à ceux qui n’ont jamais eu justice. Et il est facile de la faire passer pour quelque chose de doucereux et pastel à en vomir.
La miséricorde prend du temps. Rien n’est plus compliqué à mettre en place puisque les mouvements autoritaires dans l’histoire de notre Humanité ont toujours eu la parole forte. L’autoritarisme meurtrier semble toujours avoir le dernier mot. Et Ieshoua lui-même en a été victime.
Il lui a préféré un pacifisme où le silence de la croix finit par l’emporter. Pour un temps seulement. Car, l’espérance chrétienne nous parle de de la résurrection. De ce corps transformé rencontré par Marie-Madeleine, Thomas, et plusieurs autres disciples.
À la violence, il a préféré la réponse non violente. À la complainte sans but, il a préféré inviter le « bon larron » au paradis. Le premier saint de l’Ère chrétienne, canonisé sur la croix, est un pécheur notoire! Ce ne sont pas ces actions passées qui comptent ici. Le désir d’aimer est plus grand que la mort.
C’est ce qui choque : que la grâce ne soit pas réservée aux supposés élus que sonnent les croyants. Mais, q u’elle soit offerte à tous, sans exception. Le choc est si fort pour les bien-pensants qu’ils préfèrent jeter dehors Ieshoua. Et nous, sommes-nous ouverts à la bonté immense de Dieu, ou lui préférons-nous des catégories qui permettent de nous sentir plus importants, meilleurs, ou je ne sais quoi?
Osons aborder la miséricorde de Ieshoua. Nos cœurs et la société pourraient en être transformés à jamais! Le Dieu culpabilité n’aura plus le dernier mot.
Mario Bard
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