Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 19 mars 2017
par Mario Bard.
Oser le retour à la Source
Sans l’ombre d’un doute, l’une des plus belles parties de l’Évangile! Et un rappel. Aux heures de sécheresse, quand le soleil est si chaud et qu’il brûle même nos meilleures intentions : s’asseoir. Et prier Celui qui peut nous donner de l’eau pour toujours.
En fin de semaine, je suis retourné vers l’un endroits où j’ai vécu l’une de mes nombreuses conversions : l’Abbaye cistercienne de Rougemont. Ce retour de quelques heures au cœur de la prière et du silence m’a permis de comprendre à nouveau qu’il me faut toujours retourner vers la Source. Dans mon monde, cela n’est pas évident. Je veux tout faire, tout connaître, être partout à la fois. Le monde d’aujourd’hui est si beau et si excitant!
Mais voilà : il sombre sans la Source.
Rien ne peut se réaliser sans l’arrêt intérieur, le temps des questions posées et parfois laissées sans réponses. Par contre, j’ai peur de ces arrêts. Ils obligent à aborder les vraies questions. Disparaissent alors les vacuités et les vanités. Pourquoi aies-je si peur de les abandonner? Pourquoi rester accroché à ce qui ne crée pas la vie, mais ne fait que l’accompagner? Pourquoi cette tendance à toujours créer de nouveaux dieux?
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Avec ce retour aux sources – à la source! –, je redécouvre les textes de Thérèse de Lisieux. Elle est extraordinaire dans son écriture. Son chemin en est un d’espérance en un Dieu qui n’a rien de vengeur, mais qui est amoureux de sa créature si j’ose dire. Et qui fera tout pour la sauver de la destruction causée par la haine, la guerre, l’esprit de vengeance et de cupidité.
Un esprit qui rejoint un aspect moins connu de l’épisode de la Samaritaine : c’est une femme mise de côté. Selon certains spécialistes, le fait qu’elle aille au puits à midi est plutôt inusité. On allait chercher l’eau du puits le matin pour être capable de réaliser les travaux du jour. Mais la Samaritaine ne peut y aller parce qu’elle n’est pas la bienvenue. Elle doit attendre que toute la société dans laquelle elle vit soit endormie sous le soleil de midi. Une marginale? Une pécheresse? Une femme étrangère en plus de vivre dans la Samarie, maudite par les Juifs d’ailleurs? On peut s’imaginer beaucoup de choses, mais on peut penser qu’elle a plusieurs ingrédients pour être marginalisée. Tolérée, non acceptée.
Une marginale qui écoutera d’une oreille plus qu’attentive la Parole de Ieshoua. Fini les idoles! Une Source d’amour s’est présentée à elle et son cœur est rassasié. C’est elle qui annonce la venue du Messie. On l’écoute!
Écouterons-nous avec une oreille attentive l’étranger qui, sous ses airs incompatibles avec moi, me dit qu’il a rencontré l’Esprit du Christ? Écouterons-nous ceux et celles qui transportent l’Esprit de paix du Dieu père de l’Évangile? Écouterons-nous le geste qui choque, comme celui de cette communauté musulmane américaine qui donne de l’argent à la communauté juive dont on a vandalisé 150 pierres tombales?
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Qui que l’on soit, nous sommes invités à la source. Qui que l’on soit, nous avons aussi le droit de porter cette Parole inspirée par le Christ, dont les signes sont l’amour, la paix, la joie, la guérison, l’esprit d’entraide et de solidarité. Que l’on soit pécheur notoire ou saint éclairé, petite madame du coin de la rue ou savant dans sa tour, ouvrier des champs ou bien ouvrier des villes, enfant des riches ou enfant des pauvres : écouterons-nous l’essentielle parole?
Mario Bard
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