Mon grain de sel, sur l’Évangile du dimanche 9 avril 2017
par Mario Bard.
Au milieu des ténèbres, un pardon…
L’intensité tragique du récit me rappelle toujours à quel point le Fils Ieshoua se donne totalement. Tout comme le mal. L’obscurité envahit notre âme, malgré la bonté incarnée qui, devant soi, partage le pain du pardon et la coupe de la vie. Comme si le passage à vide était obligatoire, ou bien fatale destinée…
D’abord accueilli en roi de paix et de justice, Ieshoua se trouve vite confronté aux forces du mal qui veulent sa peau. Des forces qui envahissent même le cœur de sa garde rapprochée. Un signal pour nous, disciples du 21e siècle. En effet, si ceux et celles qui le voyaient directement avec leurs yeux de chaires, s’ils sont soudainement envahis des ténèbres de la trahison ou bien du reniement, alors, personne n’est à l’abri. Notre âme doit rester et veiller, car sinon, gare à ce qui lui arrivera. Comme si les ténèbres aimaient spécialement à s’installer dans les cœurs les plus beaux, les plus purs, les plus simples. Comme si elle aimait à corrompre le bon et le beau.
Heureusement, il y a le geste du partage du pain et du vin. Geste de don, mais aussi, geste d’ultimes pardons, geste qui vise à lier Ieshoua aux cœurs de ses disciples, même les plus paresseux, les plus perdus, les plus irrévérencieux. Être et devenir disciple du Christ Ieshoua, n’est-ce pas devenir de plus en plus convaincu que Ieshoua nous accueille, quoi qu’il arrive? Sa bonté peut nous poursuivre partout. Si nous tendons l’oreille de notre cœur repentant dans nos heures de ténèbres, nous entendrons peut-être sa célèbre phrase dite au Bon Larron sur la croix : « Je te le dis, aujourd’hui, tu seras avec moi au paradis ». Osons demander, la réponse sera toujours surprenante.
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Que demandons-nous à Dieu dans nos propres heures d’obscurités? Est-ce que nous continuons notre recherche à travers des faux dieux? Ou bien, faisons-nous confiance au Seigneur Ieshoua, malgré les ténèbres? Osons-nous lui en parler?
Les plus grands témoins de Ieshoua ne sont pas toujours les saints et les saintes de nos livres. Si parfaits et parfaites soient-ils, leurs exemples inspirants ne sont pas toujours réalistes. Je remarque que les témoins les plus grands ont toujours vécu une expérience de pardon, de réconciliation. Une avenue ouverte par Celui qui peut tout. Espérer que la miséricorde dissipe les ténèbres.
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« Va plus loin, même si tu te crois arriver… le voyage est à peine commencé », chante John Littleton dans la chanson Va plus loin. Il faut toujours se rappeler comme disciples que rien n’est jamais achevé, que la révélation se laisse découvrir petit à petit. Que, malgré les titres que nous nous donnons entre disciples dans l’Église, rien n’est fini! Le seul signe, un sacrement, que Ieshoua nous a laissé, est celui du partage du pain et du vin, « … versé pour la multitude… » À cause de son amour, nous sommes heureux de vivre l’Église. Et celle-ci ne pourra Être véritable que si elle ose se faire « hôpital de campagne » comme le dit le pape François. Un lieu qui accueil et guérit. La Bonne Nouvelle réside dans le fait que le pardon est toujours possible.
En tant que disciples post-modernes du Christ Ieshoua, osons-nous ce pardon comme celui de Ieshoua à la table de la trahison?
Mario Bard
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